Coupe du monde de football : défi physique, Sam Kerr et possession... Les clés du quart de finale entre la France et l'Australie

Les Bleues affrontent, samedi, à Brisbane, le co-pays hôte de la compétition pour atteindre les demi-finales d'un Mondial pour la deuxième fois de leur histoire.
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Les joueuses de l'équipe de France à l'échauffement avant leur match face au Maroc, lors de la coupe du monde de football, à Adelaide, le 8 août 2023. (FRANCK FIFE / AFP)

L'équipe de France face à son destin. Quatre ans après une douloureuse élimination en quarts de finale de "leur" mondial, les Bleues ont l'occasion de faire subir le même sort à l'Australie, samedi 12 août à 9h00, au Suncorp Stadium de Brisbane. Face aux Matildas, qui les avaient battues en préparation, les Françaises n'auront pas droit à l'erreur dans un stade tout acquis à la cause de leurs adversaires.

"Quand tu joues avec ton public, cela te pousse, a souligné Eugénie Le Sommer en conférence de presse vendredi à propos des Australiennes. Mais à l'inverse, nous on va jouer avec la pression et le fait que le stade soit contre nous est un challenge. Chacun y voit sa source de motivation." Hervé Renard avait justement utilisé l'hostilité du public comme fil directeur de sa causerie afin de stimuler son groupe contre le Brésil.

Le défi : répondre à l'intensité physique australienne

Il y a quasiment un mois, les joueuses de Hervé Renard avaient subi la loi des Aussies sur le plan physique. Samedi, l'opposition devrait être du même calibre, face à des locales galvanisées par l'enjeu. Un défi primordial pour les Bleues comme l'indique Charlotte Lorgeré, consultante pour France Télévisions. "Il va falloir faire des courses à haute intensité pour défendre, pour attaquer, comme elles l’ont fait contre le Brésil (...), sauf que l'Australie va être encore plus embêtante physiquement."

Le coaching et certaines joueuses clés, comme Kenza Dali, qui pourrait finir le match dans un rôle plus axial selon Charlotte Lorgeré, seront particulièrement scrutés. "Contre le Maroc, Hervé Renard avait replacé Dali dans l’axe pour mettre plus de vitesse. Kenza court énormément et offre un volume de jeu incroyable. Elle peut sans souci faire 95 minutes de haute intensité, à défendre et courir." Charlotte Lorgeré regarde aussi avec attention l'état de forme de Wendie Renard, blessée en début de compétition. "Elle va devoir beaucoup défendre, faire des grandes courses, parce que Sam Kerr est remise sur pied."

La menace : Sam Kerr à la recherche du temps perdu

Blessée depuis le début du Mondial, la superstar australienne a seulement entamé son tournoi lors des huitièmes de finale, avec une dizaine de minutes face au Danemark. Contre la France, elle représentera le danger numéro un, elle qui monte en puissance. Ève Périsset, sa coéquipière à Chelsea, a résumé la situation en point presse. "Si elle touche peu de ballons dans la surface ça ne sera que positif pour nous." Un rôle qui tiendra essentiellement à la communication entre la charnière centrale et Sandie Toletti, appelée à être la sentinelle des Bleues parce que "Sam Kerr va tout le temps se placer entre les deux centrales", comme le pointe Charlotte Lorgeré.

Mais Grace Geyoro a tenu à rappeler devant la presse que se focaliser uniquement sur Sam Kerr serait une erreur, au risque de laisser le champ libre aux autres offensives. "On parle de Kerr, mais que ce soit par Foord ou Raso, elles ont été capables de marquer sans Kerr." Une posture partagée par Charlotte Lorgeré : "Il va falloir tout le temps être sur elle, sans pour autant la suivre à chaque fois et créer des espaces. Parce que, derrière, Fowler aime descendre chercher les ballons et prendre de la vitesse pour trouver Kerr dans la surface, qui est toujours très bien placée."

La tactique : avoir la possession, mais sans s'exposer aux contres

Sur le papier, l'équipe de France s'avance avec plus de certitudes techniques que les Matildas. On s'attend à ce qu'elle ait le contrôle du ballon à Brisbane. Remodelé en 4-4-2, le collectif tricolore s'appuie sur les capacités individuelles de ses joueuses pour faire du milieu de terrain sa force, comme le fait valoir Charlotte Lorgeré. "Kenza Dali sur le côté droit va rentrer à l’intérieur pour former un triangle au milieu avec Grace et Sandie, des joueuses de ballon. La France va avoir la possession, mais ce sont les contre-attaques et les courses à haute intensité qu’il va falloir gérer."

Le danger se situe aussi dans la faculté des Australiennes à encaisser les offensives bleues. Si Grace Geyoro s'attend à affronter une équipe "qui ne va pas nous laisser d’espace", elle se souvient de la dernière confrontation entre les deux équipes. "Quand on les avait jouées en match de prépa, je les avais trouvées vraiment difficiles à jouer, parce qu’elles sont à la fois dans le jeu et dans les transitions." Des propos corrélés par Charlotte Lorgeré, qui souligne les dangers d'une possession stérile. "Il ne va pas falloir conserver le ballon trop longtemps sur de longues séquences (...) mais trouver des joueuses à l’intérieur du jeu pour casser les lignes. Ne surtout pas garder le ballon sans progresser. Sinon la France sera en danger avec le risque d’être prise à défaut en contre."

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