Coupe du monde 2023 : Kheira Hamraoui vit sa non-sélection comme "une injustice"
La footballeuse Kheira Hamraoui fait part mercredi 7 juin sur France Inter de sa "tristesse et de sa colère" après avoir appris qu'elle ne faisait pas partie de la liste préliminaire du sélectionneur de l'équipe de France féminine Hervé Renard en vue de la prochaine Coupe du monde. La joueuse ne s'envolera donc pas en Australie et en Nouvelle-Zélande cet été pour défendre les couleurs tricolores, ce qu'elle vit "comme une injustice".
L'ancienne joueuse du Paris Saint-Germain a déjà porté le maillot de l'Équipe de France, lors de 39 sélections. "Vivre un Mondial est le rêve de tout le monde, qu'on soit sur le terrain ou sur le banc", raconte Kheira Hamraoui. Elle avait justement "en ligne de mire de faire cette Coupe du monde". "C'est ce qui m'a fait tenir debout ces deux dernières années", insiste la footballeuse agressée en novembre 2021 dans les Yvelines. Deux hommes cagoulés l'avaient frappée sur les jambes à coups de barre de fer, alors qu'elle rentrait en voiture avec son ancienne coéquipière parisienne Aminata Diallo. Cette dernière a été mise en examen en septembre pour "violences aggravées" et "association de malfaiteurs", mais une partie du vestiaire parisien s'était retournée contre Kheira Hamraoui, lui reprochant d'avoir orienté les enquêteurs sur Aminata Diallo. Cinq autres personnes sont mises en examen dans cette affaire.
"Tant que je jouerai au football, j'y croirais jusqu'au bout"
Dans son livre "Kheira à contre-pied" qui sort mercredi ainsi que sur France Inter, elle raconte avoir subi après son agression un "cyberharcèlement et un acharnement médiatique". "J'ai été salie, humiliée, traînée dans la boue et ça m'a fait plus mal que mon agression", déplore la footballeuse. Elle se demande encore "comment [elle] a pu tenir face à toutes ces pressions" : "Le but était de me faire tomber, que je quitte le Paris Saint-Germain mais je me suis battue de toutes mes forces", indique la milieu de terrain qui a quitté le club parisien fin mai. Elle pointe également du doigt l'attitude de certains supporters qui l'ont "insultée" lors de chacune de ses apparitions sur le terrain.
Près de deux ans plus tard, Kheira Hamraoui considère subir encore les conséquences de cette affaire. "Le fait de ne pas voir mon nom sur la liste [des présélectionnées pour le Mondial], ça m'a fait mal parce que le sélectionneur a dit qu'il jugerait seulement sur le sportif et je pense sincèrement" que cela n'a pas été le cas, regrette la joueuse. Kheira Hamraoui garde toutefois espoir de reporter un jour le maillot bleu : "Tant que je jouerai au football, j'y croirais jusqu'au bout", insiste-t-elle. Pour l'heure, elle n'envisage pas d'évoluer dans un club français : jouer en France "a été très dur et j'ai besoin d'un environnement sain", explique l'ancienne joueuse du PSG et de Barcelone.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.