Coupe du monde au Qatar : François Hollande "n'avait aucune information" sur les conditions d'attribution de cette compétition
D'après les informations de la Cellule d'investigation de Radio France, la justice soupçonne l'existence d'un deal entre la France et le Qatar liant soutien à l'organisation du mondial de foot à Doha à la vente d'avions Rafale français.
"Je n’avais aucune information sur les conditions qui ont été posées pour l’attribution de la Coupe du Monde en lien avec les Rafale", a affirmé François Hollande, ancien président de la République, jeudi 13 octobre sur franceinfo, près d’un mois avant le début de la Coupe du monde de football au Qatar. L’attribution de cette compétition controversée au Qatar pose question, selon une enquête conjointe de la cellule investigation de Radio France et l’émission "Complément d’enquête" sur France 2.
Depuis 2016, la justice cherche à savoir si la France a monnayé son soutien en échange de contreparties. Une information judiciaire pour corruption a d'ailleurs été ouverte en 2019. D'après les enquêteurs, un "deal" global aurait été noué entre la France et le Qatar, lors d’un déjeuner à l’Élysée, le 23 novembre 2010, au cours duquel auraient été évoquées comme contrepartie possible en échange du soutien de la France à Doha dans sa quête de Coupe du monde de football, la vente de 24 avions de combat Rafale. Le contrat de vente avec l'Emirat a finalement été signé en 2015, sous la présidence de François Hollande, au pouvoir de 2012 à 2017.
"Je n'avais aucun lien avec l'attribution de la Coupe du monde ou de tel ou tel arrangement"
François Hollandeà franceinfo
"À aucun moment, j'aurais fait valoir une contrepartie dont je n'étais même pas informé", s'est défendu ce jeudi l'ancien locataire de l'Elysée. "Le principe que j'avais posé", lors de son arrivée à l'Elysée en 2012, "c'est que les Rafale étaient les meilleurs avions du monde et c'était quand même mieux qu'ils soient achetés, y compris par le Qatar, plutôt que ce soit des avions américains ou des avions russes qui le soient", s'est justifié l'ancien président de la République.
François Hollande a par ailleurs rappelé qu'il ne s'était "surtout pas opposé" à cette vente, qu'il avait été "satisfait" de ce contrat signé avec la monarchie gazière et pétrolière, considérant que "c'était nécessaire" pour l'industrie française. "À partir de 2012, Il a fallu reprendre des négociations qui ont été longues et difficiles pour qu'on aboutisse à cette vente", a-t-il détaillé.
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