Coupe du monde 2022 : trois choses à savoir sur l'Australie, premier adversaire de l'équipe de France
Bis repetita. Comme en 2018, les Bleus débutent leur Coupe du monde par un choc austral. France-Australie, c'est la première affiche pour les hommes de Didier Deschamps au Qatar, mardi 22 novembre. On prend les mêmes et on recommence comme en 2018, alors ? C'est loin d'être aussi évident pour les champions du monde, et peut-être encore plus pour les Socceroos. Voici ce qu'il faut savoir sur l'adversaire des Tricolores.
Au Qatar, grâce à leur ange gardien
Si l'Australie se présente au Qatar, elle le doit en très grande partie à un seul homme : Andrew Redmayne. Le gardien du Sydney FC ne compte pourtant que quatre sélections, à 33 ans, et pourrait bien ne pas disputer la moindre minute lors du Mondial, devancé dans la hiérarchie par le capitaine Mathew Ryan, seul joueur des 26 Australiens appelés à avoir disputé la Ligue des champions cette saison (avec Copenhague). C'est pourtant bien le premier le héros de la qualification lors du barrage contre le Pérou en juin dernier.
Lancé en toute fin de prolongation, sa technique pour déstabiliser les tireurs adverses, façon danse de pantin désarticulé, avait fini par troubler les Péruviens qui avaient manqué deux de leurs tirs au but, le dernier arrêté par Andrew Redmayne. Improbable, presque gaguesque, mais historique pour sa sélection, qualifiée pour la cinquième édition consécutive.
Un sélectionneur contesté, mais révolutionnaire ?
Ce choix surprenant de l'entrée en jeu d'Andrew Redmayne est l'œuvre de Graham Arnold, le sélectionneur national. L'ancien joueur est pourtant loin de faire l'unanimité, tancé pour sa gestion de certains joueurs et fragilisé pour ses résultats inconstants. Il est pourtant en passe de réussir la mission qui lui a été confiée après le Mondial 2018 : continuer à envoyer les siens en Coupe du monde tout en rajeunissant considérablement l'effectif. Pour se faire, Graham Arnold a choisi de porter une double casquette, celle de sélectionneur de l'équipe A et de l'équipe des moins de 23 ans australienne.
Après les avoir qualifiés pour les derniers Jeux de Tokyo pour la première fois en douze ans, avec une victoire contre l'Argentine en point d'orgue, l'entraîneur de 59 ans s'est appuyé sur ce vivier de sang neuf pour constituer son équipe en vue du Qatar. Neuf des derniers olympiens sont du voyage et 10 des 26 joueurs convoqués ont moins de 25 ans. Cette nouvelle génération, dont une grande partie joue en Europe, sera à suivre de près.
Une équipe plus multiculturelle que jamais
La sélection australienne s'est constituée comme toujours grâce aux nombreuses influences qui caractérisent la population de l'île. Les contingents aux racines italiennes, d'Europe de l'Est ou encore grecques sont toujours bien représentés. La formation océanienne puise désormais aussi dans les vagues migratoires venues d'Afrique dans les années 2000. L'ailier Awer Mabil (27 ans), une des stars de l'équipe et l'auteur du tir au but de la qualification lors du barrage contre le Pérou, est né de parents soudanais dans un camp de réfugiés au Kenya. "Ce n'est que le début, a-t-il assuré au Daily Mail australien. Je pense que cela va tout rendre meilleur : la A-League, les Socceroos, le pays tout entier. Ce n'est qu'une question de temps."
A ses côtés, la nouvelle promesse du football australien se nomme Garang Kuol, sensation du championnat local, l'A-League et appelé pour la Coupe du monde… sans avoir été titulaire une seule fois chez les professionnels ! A 18 ans seulement, l'attaquant (six buts, trois passes en 12 matchs) rejoindra Newcastle après la compétition.
La suite d'un parcours là aussi rocambolesque, de la fuite du Darfour par ses parents et sa naissance dans un camp en Egypte, jusqu'à un match exhibition contre le FC Barcelone en mai dernier où il avait tapé dans l'œil de l'entraîneur catalan, Xavi. Avant un possible futur brillant et une vitrine internationale du modèle sociétal australien.
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