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Coupe du monde 2022 : Ousmane Dembélé, l'âge de raison

L’ailier de l’équipe de France ne réalise pas une Coupe du monde exceptionnelle mais son sérieux, longtemps mis en cause, apporte beaucoup aux Bleus. Il devra être décisif pour aider à forcer le verrou marocain, mercredi, en demi-finale.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Ousmane Dembélé lors du quart de finale de la Coupe du monde entre la France et l'Angleterre au stade Al-Bayt, le 10 décembre 2022. (NIGEL KEENE / PROSPORTSIMAGES / AFP)

L’anecdote a évidemment fait sourire. "Ousmane [Dembélé] a peur des chats qui se baladent dehors", avait lancé Randal Kolo Muani en conférence de presse, le jeudi 1er décembre. L’ailier de l’équipe de France, titulaire depuis le début de la compétition, n’est pas verni : les chats errants sont légion dans les rues de Doha. L’anecdote prête à la rigolade et en dit long du personnage que représente Ousmane Dembélé (25 ans, 33 sélections) en équipe de France.

"J’aime la bonne ambiance, que tout se passe bien dans l’équipe. (...) En 2018, c’est ce qui nous a fait gagner la Coupe du monde, d’avoir un groupe soudé, qui rigole, qui se chambre et qui est sérieux quand il le faut", analysait Dembélé le 23 novembre dernier, au lendemain du premier match contre l’Australie (4-1). L'ancien Rennais est un homme important du groupe tricolore : un joyeux luron capable de faire le lien entre les plus jeunes et les plus expérimentés.

Mais l’attaquant du FC Barcelone, longtemps catégorisé comme faisant partie des joueurs manquant de sérieux, est désormais bien plus que cela. En témoigne son match contre l’Angleterre en quart de finale (2-1). Hormis un centre pour Olivier Giroud en seconde période, Dembélé n’a pas été très en vue offensivement mais a beaucoup travaillé sur le plan défensif, comme depuis le début de la compétition. On l’a même vu faire un tacle glissé sur Jude Bellingham, qui lui a valu un carton jaune.

"J'ai plus de maturité, dans mon jeu et en-dehors du terrain"

Une nouvelle facette de son jeu, qui soulage Jules Koundé. "Jouer avec Ousmane, ça m’aide. (...) Il a été très fort défensivement. J’ai été très content d’avoir ce soutien défensif, il a été précieux", expliquait l’arrière droit après la victoire contre le Danemark (2-1). "On a besoin de cet équilibre, d’être compact quand on n’a pas le ballon. C’est pour ça qu’Ousmane fait un gros travail", précisait de son côté Antoine Griezmann avant la Pologne (3-1).

Ce sérieux dans le travail collectif, Dembélé le doit à une évolution récente, comme il l’a expliqué le 23 novembre : "J’ai pris de l’âge, j’ai plus de maturité, dans mon jeu et en dehors du terrain." "C’est un joueur qui se construit, qui est plus mature. Même s’il reste quelqu’un de très joyeux", se félicite de son côté le sélectionneur Didier Deschamps. 

Arrivé dans la force de l’âge, l’ailier des Bleus est également plus "ambitieux". "Je veux commencer les matchs, être protagoniste, marquer et faire marquer. Ce sont mes objectifs". Auteur de deux passes décisives depuis le début de la compétition, contre l’Australie et la Pologne, Dembélé remplit pour l’instant le contrat. Alors même qu’il avait perdu sa place de titulaire après le tout premier match de l’édition 2018. 

Hésitant face à l'Angleterre

Cette fois, l’ailier des Bleus n’a pas retrouvé le banc de touche, malgré la concurrence féroce de Kingsley Coman. Le sélectionneur et son staff en attendront tout de même certainement plus de la part d'Ousmane Dembélé pour la fin de la compétition, notamment sur le plan offensif. Contre le Danemark, il avait réalisé une première période spectaculaire, en faisant danser à plusieurs reprises les défenseurs adverses. Une plénitude dans les trente derniers mètres adverses que l’on a plus revue dans ce Mondial.

Contre l’Angleterre, Dembélé a semblé par moments en panne d’inspiration dans le dribble. En seconde période, il a hésité à aller au duel en un contre un, alors qu’on attendait beaucoup de lui en raison du plan anglais conçu pour museler Kylian Mbappé, de l'autre côté. Les Bleus s’en sont finalement sortis autrement, grâce aux buts d’Aurélien Tchouameni et Olivier Giroud.

Mais en demi-finale, contre une équipe du Maroc qui n’a encaissé qu’un seul but depuis le début du tournoi et qui a tendance à défendre son but plus que d’avoir le ballon, l'ailier du Barça sera particulièrement attendu pour faire la différence. Ses crochets déroutants seront nécessaires pour mettre à mal l’arrière-garde marocaine. L’occasion de prouver définitivement qu'Ousmane Dembélé est aujourd’hui bien plus qu’un simple ambianceur de vestiaires.

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