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Coupe du monde 2022 : comment l'équipe de France peut-elle gagner sa place en finale dans un stade acquis à la cause du Maroc ?

L’équipe de France va devoir affronter, mercredi, le Maroc en demi-finale de la Coupe du monde dans un stade Al-Bayt qui soutiendra en très grande majorité la cause des Lions de l’Atlas.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les supporters marocains lors du match de la phase de groupes de la Coupe du monde entre le Maroc et le Canada au stade Al-Thumama de Doha, le 1er décembre 2022. (PAUL ELLIS / AFP)

Après leur succès en quart de finale contre l’Angleterre (2-1), les joueurs de l’équipe de France vont retrouver le stade Al-Bayt mercredi 14 décembre pour leur demi-finale face au Maroc. Mais c’est une enceinte bien différente, beaucoup plus hostile, dans laquelle ils vont devoir jouer leur place en finale. Les supporters français s'y trouveront en infériorité numérique. De très loin.

Depuis l’élimination de l’Arabie saoudite, de la Tunisie et du Qatar, les supporters arabes présents à Doha se sont unifiés pour soutenir le Maroc dans son parcours déjà historique. La sélection de Walid Regragui en a tiré un premier exploit contre la Belgique en poules, au stade Al-Thumama (2-0). "Nos supporters nous ont aidés et je pense que sans eux, on n’aurait pas fait cette performance", avait expliqué le sélectionneur après le match.

Puis c’est face à l’Espagne en huitièmes de finale que les Lions de l’Atlas ont brillé dans l'antre de l'Education City (0-0, 3-0 t.a.b.). "Le fait de savoir qu’on a ce douzième homme avec nous, ça nous donne encore plus d’énergie", souriait Sofiane Boufal après la qualification. Le Portugal a ensuite fait les frais de ce surplus d’énergie face aux Marocains au stade Al-Thumama en quarts (1-0). En plus des supporters arabes, les joueurs de Regragui profitent de "l’effet outsider", qui pousse à soutenir la "petite" équipe.

Les Bleus vont être sifflés tout le match

Cette donnée, les joueurs tricolores l’ont bien en tête. Leurs premières touches de balle pendant la rencontre seront accueillies par un joyeux vacarme. Des sifflets impressionnants qui dureront toute la rencontre, si le Maroc est encore dans le match. Si les Bleus ont l’habitude de jouer à l’extérieur en championnat, le faire en demi-finale de Coupe du monde dans un stade qui pousse contre vous est bien différent. En témoigne le match contre la Tunisie, lors de la troisième journée de la phase de groupes (0-1). 

La France était déjà qualifiée et certains joueurs n’évoluaient pas à leur poste, mais les Bleus avaient coulé face à l’intensité et l’envie mises sur le terrain par des Aigles de Carthage survoltés face à leur public présent dans l'Education City Stadium. "Ce qu’on a appris dans cette Coupe du monde, c’est qu’il n’y a pas de favori. Sur un match, tout peut se passer. Tout le monde donne son corps et son cœur sur le terrain. Les Marocains l’ont très bien fait", prévient Kingsley Coman.

Ne pas sous-estimer l’adversaire et son public apparaît donc comme une première clé pour tenter de se défaire du Maroc en demi-finale. Se concentrer sur le terrain et sur soi en est une autre, selon Jules Koundé : "Il faut qu’on arrive à bien savoir ce qu’on a à faire sur le terrain, bien respecter notre plan de jeu. Je pense que si on arrive à faire ça, ça ira bien." Une tâche parfois plus facile à dire qu’à faire.

"On ne fait pas vraiment attention aux supporters"

Dans un match à haute intensité, le moindre élément extérieur peut s’avérer perturbateur. Contre l’Angleterre, les tricolores ont ainsi commis deux erreurs, avec deux pénalties concédés en seconde période, alors que les 8 000 supporters des Three Lions dominaient les 4 000 Français présents en tribunes. Cette débauche émotionnelle, qui a notamment marqué Hugo Lloris, que l’on a vu épuisé après la rencontre, peut fatiguer les Français, les pousser à commettre de petites fautes et donner l’avantage aux Marocains.

La meilleure solution, à en croire plusieurs Bleus, est plutôt de tenter de faire abstraction de l'environnement et de l'hostilité ambiante. "On a l’habitude. À part la France, tout le monde est contre nous", sourit Kingsley Coman. "On ne fait pas vraiment attention aux supporters, au soutien. Si les Marocains en ont plus, comme c’était le cas ce soir avec l’Angleterre, tant mieux pour eux", réagissait Adrien Rabiot après le quart de finale.

Youssouf Fofana se sert lui de son expérience à l'AS Monaco pour évoquer ce déficit de soutien : "Sans manquer de respect à mon club, je joue dans une équipe où il n’y a pas forcément beaucoup de supporters et je peux vous dire que ça ne dérange personne. Soit vous êtes performants et vous pouvez gagner un match, soit vous ne l’êtes pas et vous le perdez." Un résumé assez simple pour mettre fin à l'aventure et l'enthousiasme marocains.

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