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Tour de France : c'est arrivé un 6 juillet… L'improbable épopée victorieuse de René Pottier à Nancy

Chaque jour durant le Tour de France 2022, franceinfo: sport vous replonge dans un événement qui a marqué histoire de la course depuis plus d'un siècle.

Article rédigé par franceinfo: sport - Louis Delvinquière
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le coureur cycliste René Pottier avant de s'élancer pour Paris-Roubaix, le 23 avril 1905. (AGENCE ROL / GALLICA)

Le vendredi 6 juillet 1906, le "premier roi de la montagne" du Tour de France signe l'un des plus grands retours de l'histoire de la Grande Boucle. Lors de l'édition précédente, René Pottier s'est illustré, surtout en montagne, où il a été le premier à franchir le ballon d'Alsace en tête et avec facilité. Mais c'est sur le plat, l'année suivante, qu'il épate la galerie.

Lors de la deuxième étape entre Douai et Nancy (400 km), tout est plutôt calme pour René Pottier jusqu'au 175e kilomètre. Le coureur de la formation Peugeot est alors forcé de s'arrêter à cause d'un problème mécanique causé par de "maudits clous semés par les bandits", comme il l'expliquera plus tard. Le bilan est lourd : il perd plus de trente minutes dans la réparation.

Il gagne avec 1'30 d'avance

Pendant ce temps, le peloton, qui voit les ennuis d'un des favoris du Tour, se met à travailler comme un seul homme pour distancer définitivement Pottier. Seulement, derrière, une fois le problème réglé, c'est une véritable fusée qui s'élance vers la Lorraine. Le moustachu au maillot blanc avec une rayure noire entame une poursuite de 200 kilomètres et opère la jonction à 25 kilomètres de l'arrivée !

La Une du journal L'Auto au lendemain de la victoire de René Pottier sur la deuxième étape du Tour de France, le 7 juillet 1906. (GALLICA / BNF)

C'est un coup de tonnerre. Ses concurrents n'en reviennent pas : le malheureux du jour se transforme en valeureux héros. Il accélère encore et remporte l'étape avec une marge d'une minute et trente secondes sur son dauphin Lucien Petit-Breton, et plus de neuf minutes sur les autres.

"J'ai poussé comme un sourd, comme un enragé, sans pour ainsi dire, lever la tête de Douai à Nancy", déclare après l'étape le héros du jour au journal L'Auto. C'est la première pierre du succès final de René Pottier sur ce Tour de France. Deux jours plus tard, sur la troisième étape, il écrase la concurrence dans le ballon d'Alsace avec plus de 48 minutes sur le deuxième.

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