Tour de France 2022 : reconnu par certains, inconnu pour beaucoup, l'inédit col de Spandelles "va faire mal à tout le monde"
La deuxième ascension de la 18e étape sera gravie pour la première fois par les coureurs du Tour de France jeudi.
Pas de col du Tourmalet ni de montée de Luz Ardiden. Cette année, les organisateurs du Tour de France ont décidé d'innover dans les Pyrénées. Les coureurs de la Grande Boucle vont grimper pour la première fois le col de Spandelles, jeudi 21 juillet, placé entre le redouté col d'Aubisque et l'arrivée particulièrement pentue à Hautacam. Pour beaucoup de coureurs, il s'agit d'une découverte.
Entre 32 et 36 minutes. Voilà les temps mis par Pierre Rolland (le plus rapide) et son coéquipier Franck Bonnamour, lors de leur reconnaissance du col de Spandelles, en mai. Les deux coureurs de B&B Hotels- KTM font partie des quelques-uns qui se sont entraînés sur cette montée longue de 10,3 kilomètres, avec un pourcentage moyen de 8,3%. "Ils étaient en train de refaire la route quand nous l'avons reconnue, et il y avait beaucoup de gravillons. Je pense qu'avec une nouvelle route, ça ira mieux", espère Franck Bonnamour.
Ancienne route communale, la voie reliant le village de Ferrières au sommet du col de Spandelles a récemment été requalifiée en route départementale, ce qui lui permet d'accueillir le Tour de France. Le sentier n'a que très peu été emprunté lors de courses cyclistes. Nairo Quintana, qui l'a déjà gravi lors de l'une de ses premières victoires en professionnel sur la Route du Sud, en 2012, ne sera pas nécessairement avantagé : il n'en a gardé aucun souvenir. Quatrième au classement général, le Colombien et son équipe n'ont pas non plus reconnu le col avant ce Tour de France.
La descente, plus risquée que la montée ?
Pour son coéquipier chez Arkéa-Samsic Maxime Bouet, cette absence de reconnaissance ne sera pas forcément un problème. "Aujourd'hui, on a beaucoup d'appareils et de logiciels qui permettent de se rendre compte de la difficulté des cols. Chez Arkéa, comme dans beaucoup d'équipes, on utilise le site VeloViewer, qui montre bien la difficulté, la pente et la largeur de la route, explique-t-il. Ensuite, sur nos compteurs, on rentre le profil de la route, et pendant la course, on peut savoir ce qui nous attend dans les 500 prochains mètres ou sur le prochain kilomètre."
Le coureur français de la Cofidis, Anthony Perez, appréhende davantage la descente. "Quand tu ne connais pas, c'est plus difficile que la montée. En montée, tu grimpes sans te poser de question, mais en descente, quand tu roules à 80 km/h, tu peux vite aller dans le ravin. On va en parler au briefing, avec une vue GPS du dessus, pour voir d'éventuels lacets, la pente et le revêtement".
Une route "sauvage et étroite"
Finalement, le coureur qui connaît et parle le mieux de ce col de Spandelles n'est pas présent sur le Tour de France. Matthieu Ladagnous (Groupama-FDJ) y passe régulièrement. "Ce n'est pas loin de la maison, donc ça fait partie de mes routes d'entraînement. C'est un col qui n'est pas très long, mais il est assez pentu, assez irrégulier, avec des passages raides et d'autres plus plats, mais qui ne durent pas longtemps. C'est une route sauvage, étroite, le revêtement est assez granuleux, ce n'est pas un billard".
Dans les derniers mois, le coureur s'y est retrouvé moins seul qu'à l'accoutumée, puisque plusieurs équipes ont envoyé leurs leaders en reconnaissance. "Les derniers qui y ont été vus sont Rafal Majka et Tadej Pogacar", détaille-t-il.
Le Slovène profitera-t-il de ce col inédit lors de la dernière étape de montagne pour rattraper son retard sur Jonas Vingegaard ? "Le col va faire mal à tout le monde et c'est certain qu'on peut y perdre beaucoup de temps", prévient Matthieu Ladagnous.
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