Tour de France 2022 : le patron Pogacar, Gaudu et Bardet rassurent, Roglic grand perdant... Le baromètre des favoris après l'étape des pavés
Après la cinquième étape du Tour de France, mercredi, quelques enseignements peuvent déjà être tirés du côté des favoris à la victoire finale.
Une étape de "forçats de la route". L'expression d'Albert Londres correspond à ce qu'ont produit les coureurs, mercredi 6 juillet, sur la cinquième étape du Tour de France entre Lille et Arenberg (Nord). Malgré une chevauchée fantastique en échappée, la victoire de Simon Clarke a été comme éclipsée par des astres classés comme favoris.
En figure de proue de cette planète cyclisme, Tadej Pogacar, double tenant du titre, a encore une fois éclaboussé de son talent la course. Pour d'autres comme Primoz Roglic, l'univers Tour de France a encore été porteur de malchance. Tour d'horizon des fortunes et infortunes des leaders après la première étape clé de cette Grande Boucle.
Celui qui a dominé : Tadej Pogacar
Il est de la trempe des légendes de ce sport. On l'avait déjà vu à son aise lors du Tour des Flandres. Le leader de la formation UAE Team Emirates, Tadej Pogacar, a impressionné sur les pavés du Nord, et a marqué les esprits. Plus à l'aise que tous les autres grimpeurs visant le général, il leur a, une fois la ligne franchie, repris 13 secondes.
Après avoir attaqué à trois reprises, le Slovène a suivi l'attaque de Jasper Stuyven pour se détacher définitivement de ses adversaires. Au final, l'homme à la mèche dépassant du casque a réussi à créer des écarts mais surtout à montrer qu'il était désormais presque imbattable sur tous les types de profil. Bon en contre-la-montre, très à l'aise en montagne, doté d'une bonne pointe de vitesse en sprint, le voilà désormais officiellement un excellent coureur sur les pavés. En somme, la polyvalence à l'état brut.
Ceux qui ont assuré : Gaudu, Bardet, Vlasov, Quintana
Derrière l'ovni "Pogi", il y a ceux qui ont résisté tant bien que mal face à la fusée. En première ligne, deux Français. David Gaudu, leader désigné de la formation Groupama-FDJ, a surpris son monde en s'accrochant au groupe Pogacar jusqu'au coup de massue slovène. Protégé par Stefan Küng, il s'offre un quasi 20/20 sur le premier grand test de cette Grande Boucle.
De son côté, Romain Bardet, qui avait annoncé qu'il ne jouait pas forcément le classement général, pourrait vite changer d'avis. Dans le bon coup avant de céder un peu de terrain au moment du show Pogacar, l'Auvergnat a profité de "la Jumbo qui roulait" mais s'est surtout rassuré sur une chose : "L'essentiel, c'est de rallier l'arrivée sain et sauf", a déclaré le grimpeur de la formation DSM au micro de France Télévisions après la course.
Dans la famille de ceux qui ont validé l'exercice sur les pavés se trouve aussi le Russe Aleksandr Vlasov (Bora-Hansgrohe), qui n'avait pas forcément de référence sur ce type de course par le passé. Pour le petit grimpeur Colombien Nairo Quintana, le moral est au beau fixe. Il a figuré, comme Vlasov, au sein du bon groupe jusqu'à ce que Pogacar passe à l'offensive.
Ceux qui ont limité la casse : Vingegaard, Thomas, Martinez et Yates
Ils ont tous terminé dans le même groupe que ceux qui ont assuré, à 1'04 de la gagne et 13 secondes de Pogacar, mais n'ont pas convaincu ou ont joué de malchance sur les pavés. Pour Jonas Vingegaard, c'est la deuxième option. Le leader de secours de la Jumbo-Visma a connu un épisode rocambolesque avec trois changements de vélo durant lequel il a cédé une minute. Il a finalement pu compter sur ses acolytes Wout van Aert et Christophe Laporte pour le ramener à bon port sans trop de dégâts.
La formation Ineos Grenadiers aurait pu, comme la Jumbo-Visma, faire une sacrée grise mine après cette cinquième étape. Geraint Thomas, septième de Paris-Roubaix en 2014, n'a pas retrouvé ses sensations et a été distancé au fur et à mesure que les secteurs pavé ont défilé sous ses roues. Il en a été de même pour Daniel Felipe Martinez, qui a longtemps figuré en queue de peloton avant de céder, tout comme Adam Yates, très discret sur les pavés mais qui s'en sort dans le même temps que le paquet des cadors.
Ceux qui ont perdu très gros : Roglic et O'Connor
Il pourrait déjà avoir dit au revoir à ses espoirs de victoire sur le Tour de France. Si rien n'est jamais écrit, il faudrait une forme de miracle pour que Primoz Roglic figure en haut du podium sur les Champs-Elysées. Le leader désigné de la formation Jumbo-Visma a chuté à 29 kilomètres de l'arrivée dans un rond-point. En mission poursuite impossible – et avec une épaule luxée comme l'a appris France Télévisions après l'arrivée –, il a déjà concédé deux minutes et huit secondes à son rival slovène. Un Tour bien mal embarqué pour l'ancien sauteur à ski dont l'avenir sur la Grande Boucle est incertain.
Ben O'Connor figurait aussi parmi les coureurs cités pour un éventuel podium. Le grimpeur australien d'AG2R Citroën a été victime d'un ennui mécanique dans le deuxième secteur pavé à plus de 50 km de l'arrivée. Il a ensuite entamé, avec ses équipiers, une longue course contre la montre. Mais le bilan a été lourd à Arenberg. Le quatrième du dernier Tour a concédé 3'21 à Pogacar et 3'08 au peloton des favoris.
Le classement des favoris après la cinquième étape
1er : Wout van Aert (TJV)
4e : Tadej Pogacar (UAE) à 19"
7e : Jonas Vingegaard (TJV) à 40"
8e : Adam Yates (IGD) à 48"
10e : Geraint Thomas (IGD) à 50"
12e : Aleksandr Vlasov (BOH) à 56"
17e : Daniel Felipe Martinez (IGD) à 1'09
18e : Romain Bardet (DSM) à 1'10
19e : Nairo Quintana (ARK) à 1'14
20e : David Gaudu (FDJ) à 1'15
21e : Jakob Fuglsang (IPT) à 1'20
22e : Enric Mas (MOV) à 1'21
44e : Primoz Roglic (TJV) à 2'36
67e : Ben O'Connor (ACT) à 4'34
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