Tour de France 2022 : Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar, une rivalité saine
Jonas Vingegaard a accentué son avance sur Tadej Pogacar au classement général, jeudi, après avoir attendu avec fair-play le Slovène, victime d'une chute dans une descente. Un geste qui illustre le grand respect qui existe entre les deux rivaux.
Son sourire à l'arrivée et sa franche accolade avec Jonas Vingegaard pourraient faire oublier qu'il a certainement perdu le Tour de France. Peut-être parce qu'il sait à quel point il est difficile de remporter la Grande Boucle, Tadej Pogacar a chaleureusement félicité le maillot jaune, à Hautacam (Hautes-Pyrénées), jeudi 21 juillet. Un signe de grand respect entre deux coureurs aux profils similaires, de la même génération, qui s'apprécient.
Quelques mètres au-dessus de la ligne d'arrivée, une fois les journalistes éloignés, le staff de l'équipe Jumbo-Visma jubilait. Les directeurs sportifs de la formation belge, qui s'étaient retenus jusque-là, alors que des coureurs et des membres de l'équipe UAE-Team Emirates passaient à leurs côtés, ont enfin laissé éclater leur joie. Respectueux, ils ont assuré que le maillot jaune n'était pas encore acquis, bien que leur protégé possède désormais plus de trois minutes d'avance sur son rival, alors que les étapes montagneuses appartiennent désormais au passé.
Vingegaard, "un garçon extraordinaire"
Le respect affiché entre les deux équipes jeudi s'inscrit dans la continuité du geste de grande classe de Jonas Vingegaard, durant l'étape, lorsqu'il a attendu le Slovène, tombé dans la descente du col de Spandelles. "C'était la décision de Jonas. Dans la voiture, nous ne savions même pas que Pogacar était tombé. La descente était très dure, avec beaucoup de graviers. Jonas a glissé mais a eu la chance de ne pas tomber de vélo, ce n'est pas le cas de Tadej. Je pense qu'il a pris la bonne décision", a commenté Frans Maassen, directeur sportif de la Jumbo-Visma, à l'arrivée. Le manager de la formation UAE Team Emirates, Mauro Gianetti, a lui aussi souligné cet acte de grande classe : "C'est vraiment un très beau geste. Jonas est un garçon extraordinaire, en plus d'être un grand champion".
Reconnaissant, Tadej Pogacar a tenu à serrer la main du maillot jaune au moment de le rejoindre quelques mètres après sa chute. "Je n'ai que du respect pour Jonas Vingegaard et je pense qu'on se respecte mutuellement. Quand il m'a attendu, il était dans une position pour le faire puisqu'il avait des coéquipiers à tous les échelons de la course", a-t-il réagi.
Pour le coureur danois, attaqué à plusieurs reprises durant les dernières étapes par le Slovène, il était presque naturel d'attendre le maillot blanc. "C'est une question de respect, a-t-il affirmé. On s'est regardés l'un l'autre, on s'amusait bien, on prenait du plaisir. Tadej et moi, on s'apprécie et je le respecte".
Une bataille partie pour durer
Comme après l'étape du col du Granon, sur laquelle le coureur UAE Team Emirates avait pourtant perdu la précieuse tunique jaune, les deux hommes se sont retrouvés tout sourire à l'arrivée, en attendant de monter sur le podium. "C'est quelque chose de génial. Ce sont deux coureurs qui se livrent une bataille sur les pédales, parce que c'est le sport, mais qui s'aiment bien et se respectent beaucoup", a souligné Mauro Gianetti sur la ligne à Hautacam.
Alors qu'il n'a pas saisi l'occasion de gratter quelques secondes après la chute de Tadej Pogacar, Jonas Vingegaard a finalement accentué son avance à la régulière et à la pédale sur le Slovène, dans l'ascension finale. "Pogacar adore la course cycliste et ne trouve pas toujours de rivaux à son niveau sur certaines courses. C'est le cas sur le Tour de France et je pense que cette compétition avec Jonas lui plait et lui permet aussi de tirer le meilleur de lui-même" a assuré Sepp Kuss, fidèle équipier du maillot jaune, longtemps aux premières loges de leur bataille sur la 18e étape.
Après deux années de domination, le Slovène va certainement laisser son titre et sa tunique à son ancien dauphin. Mais à 23 ans pour l'un (Pogacar) et 25 ans pour l'autre (Vingegaard), les deux jeunes phénomènes du cyclisme mondial devraient se livrer encore de nouvelles batailles dans les années à venir.
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