Tour de France 2021 : Tadej Pogacar, l'ours des Pyrénées, dévore la 17e étape et assoit sa domination sur le Tour
Tadej Pogacar a remporté la 17e étape du Tour de France entre Muret et Saint-Lary-Soulan. Le Slovène a plus que jamais mis l'épreuve sous son joug.
Tadej Pogacar est sorti grand vainqueur du triptyque d'acensions entre Peyresourde-Val Louron-Azet et le col du Portet, mercredi. Parti à moins de 9 kilomètres de l'arrivée, le Slovène a essoré, épuisé, ecoeuré la concurrence. Seuls Richard Carapaz et Jonas Vingegaard ont réussi, un temps, à accrocher le porte-bagage du maillot jaune. Au final, l'Equatorien et le Danois ont réussi à suivre Pogacar mais ce dernier a mis un point d'honneur à les régler au sprint, dans cet ordre. Peut-être moins aérien que dans les Alpes, le leader d'UAE Emirates n'avait pas besoin, compte tenu de la marge de sécurité dont il dispose, d'en rajouter.
Rêvée plus que sérieusement envisagée, une victoire française un 14-Juillet ne s'est pas produite malgré les efforts de quelques artilleurs isolés tels qu'Anthony Perez, premier de cordée courageux ou David Gaudu, magnifique 4e de l'étape. Mais, devant, dans le brouillard des Pyrénées et hors de vue des Tricolores, se dessinait le podium des Champs-Elysées.
Défaite nationale
En ce jour de fête nationale, les Français ont eu au moins ce mérite de montrer le maillot. Ce n'était pas le feu d'artifice espéré, plutôt un gentil pétard, mais cela a fait un peu de bruit et distrait les foules. Suffisant en tout cas pour ne pas transformer ce 14 juillet en défaite nationale. On s'en contentera en attendant de trouver un successeur à Warren Barguil, dernier vainqueur tricolore en ce jour patriotique.
Anthony Turgis (TotalEnergies), Anthony Pérez (Cofidis), Dorian Godon (AG2R Citroën) et Maxime Chevalier (B&B Hôtels p/b KTM) étaient donc les soldats français du jour, partis défiler aux avant-postes en compagnie de deux autres hommes de la légion étrangère : Danny Van Poppel (Intermarché-Wanty-Gobert Matériaux) et Lukas Pöstlberger (Bora-Hansgrohe).
Partis dès le kilomètre 20, les échappés ont avalé les 95 suivants, dénués de tout relief digne de ce nom, en belle harmonie. L'ascension des cols de Peyresourdes (13,2 km à 7%), et de Val Louron-Azet (7,4 km à 8,3%), par la suite, n'a plus laissé que Pérez et Godon s'expliquer au pied de la terrible ascension du Portet (16,1 km à 8, 6%). Plus frais, le coureur de la Cofidis a faussé compagnie à son compatriote et est parti, au piolet, à l'assaut du Portet...
Pogacar montre les crocs
Derrière, depuis sa tour d'ivoire, Tadej Pogacar observait tout ce petit monde à la jumelle. Comptant pendant longtemps plus de huit minutes de retard, le maillot jaune savait bien que les difficultés finales se chargeraient de rétablir la balance et de réduire les écarts. Inéluctablement.
Tranquille comme Baptiste, le Slovène a placé ses coéquipiers, pour une fois nombreux à ses côtés, en tête de ce qu'il restait du peloton, histoire d'intimider les rares qui auraient l'outrecuidance de l'attaquer. Conscient que l'on n'est jamais aussi bien servi que par soi-même, le Slovène a sorti les griffes à moins de 10 kilomètres du sommet.
A l'image des ours originaires de Slovénie que l'on a fait venir dans les Pyrénées pour repeupler la région, Pogacar s'est parfaitement adapté au climat. Multipliant les courtes attaques, plus pour avertir Carapaz et Vingegaard que pour véritablement les distancer, il s'est mis ainsi à l'abri d'une offensive lointaine et dangereuse. Le grimpeur d'Ineos Grenadiers a bien tenté un crime de lèse-majesté en plaçant un coup de canif à l'approche du dernier kilomètre mais le Slovène l'a écarté d'un revers de la main. Souverain dans les derniers hectomètres pour régler le sprint final, Pogacar signe sa 10e victoire, déjà, de la saison.
Le tenant du titre compte désormais 5'39 d'avance sur Vingagaard et 5'43 sur Carapaz. Un matelas plus que confortable pour l'ours des Pyrénées qui pourrait presque hiberner jusqu'à Paris tant il semble hors de portée des chasseurs.
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