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Euro de volley : Stephen Boyer, la nouvelle coqueluche française

Omniprésent et étincelant depuis le début de cet Euro de volley en France, Stephen Boyer s'est de nouveau illustré mardi soir face à l'Italie en quart de finale. Élu homme du match, le Tricolore affiche des statistiques impressionnantes. Du haut de ses 23 ans, le jeune attaquant est passé de cadet à véritable star européenne avec une rapidité déconcertante. Joueur décisif pour les Bleus, il partage désormais la tête d'affiche de cet effectif auprès de son coéquipier, Earvin Ngapeth.
Article rédigé par Julia Solans
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Vol au-dessus d'un Euro

Tel un costume taillé sur-mesure, le championnat d'Europe 2019 lui va comme un gant. Alors que l'équipe de France de volley réalise un sans-faute absolument impressionnant depuis le début de la compétition, Stephen Boyer est un des principaux facteurs de cette réussite. Indispensable offensivement, le jeune pointu ne cesse de s'améliorer. Dès la phase de groupe, il termine trois fois meilleur marqueur de la rencontre sur cinq matchs (face à la Roumanie avec 18 points marqués, puis face à la Grèce avec 25 points et face au Portugal avec un total de 17 points). Et le Français poursuit les hostilités en phase éliminatoire dès les huitièmes de finale. Face à la Finlande, le prodige retrouve son statut de meilleur marqueur avec 19 points et devient la terreur des nations adverses. Le joueur originaire de la Réunion survole l'Euro avec une aisance impressionnante.

Ce mardi soir face à l'Italie, le numéro 12 a de nouveau fait le show. Auteur de 25 points, le monstre de 1m96 régale. Comme si cela ne lui suffisait pas, le pointu a servi le dessert en réalisant 9 aces, dont 5 d'affilée. Une performance assez rare pour un match de ce niveau. Héros de la soirée, Boyer expédie la France dans le dernier carré en inscrivant un ultime ace lors du troisième set. Félicité par ses coéquipiers, il est logiquement élu homme du match. La tête sur les épaules, le Français reste humble : "C’est beaucoup de travail et un peu de réussite. Il en faut aussi. Touché par la grâce ? Je ne sais pas. Nous travaillons tous très dur depuis le début de l’été et c’est le travail qui paie. Ce soir, je me suis senti bien au service, j’avais la confiance de mes partenaires et c’est plus facile comme ça." a-t-il déclaré en zone mixte. Les hommes de Laurent Tillie pourront de nouveau compter sur leur pépite ce vendredi à Bercy, face à la Serbie en demie-finale. 

Une ascension fulgurante

Roi de l'Euro 2019,  Stephen Boyer est un talent brut qui a pris de la valeur en un temps record. Après avoir pratiqué différents sports comme le basket, le rugby et l'aïkido, il débute le volley à l'âge de 13 ans. Sans se douter une seconde qu'il allait devenir l'un des meilleurs joueurs du championnat d'Europe 10 ans plus tard. À la majorité, l'espoir du volley français signe son premier contrat professionnel à Ajaccio. Il quitte donc sa famille qui réside à Saint-Denis de la Réunion. Mais le point de départ de son ascension se nomme Chaumont. Le CVB 52 accueille Boyer dès la saison 2015-2016 et permet au jeune international de développer son jeu. D'abord réceptionneur-attaquant, il adopte le poste de pointu sous les conseils de son coach Silvano Prandi.

L'année 2017 est en or pour le Tricolore. Il devient champion de France avec son club, une première à la fois pour lui et pour Chaumont. Appelé par Laurent Tillie en sélection depuis mai 2016 pour la préparation du TQO de Tokyo, il atteint le toit du monde en remportant la Ligue mondiale 2017 au Brésil. Cerise sur le gâteau, il termine meilleur marqueur de la compétition avec un total de 165 points. Repéré par les clubs européens, il déménage finalement en Italie l'année suivante, au Blu Volley Vérone (Série A1). Une carrière déjà bien remplie à seulement 23 ans. Reste à savoir si le championnat d'Europe 2019 s'ajoutera au palmarès du Français.

En tête d'affiche

L'équipe de France de volley a longtemps compté sur sa grande star Earvin Ngapeth (28 ans). Véritable tête d'affiche du groupe depuis 2015 et le premier sacre français en Ligue mondiale, le réceptionneur-attaquant partage désormais la vedette avec la nouvelle coqueluche tricolore. Une aubaine pour les Bleus qui s'offrent un apport offensif supplémentaire. De plus en plus puissant et performant, Stephen Boyer est admiré par ses coéquipiers et notamment par la star elle-même : "Steph, je l'ai déjà dit depuis deux ans, c'est l'un des meilleurs pointus du monde. Il est plus jeune que les gros pointus qui sont dans le circuit. Quand il est comme ça c'est le meilleur du monde." confie le taulier. Complémentaire au sein du jeu français, le duo Ngapeth-Boyer s'annonce tout simplement bouillant pour la demie-finale à domicile (à Bercy, Paris) ce vendredi.

Julien Lyneel, réceptionneur-attaquant des Bleus, est médusé par le talent du numéro 12 : "J'avais rarement vu ça, dans la régularité. Il a été bluffant, en étant ultra lucide. Il a été juste phénoménal. Ça montre son investissement et son envie d'aller au bout tous ensemble. Ce soir, il nous fait un bien fou." a-t-il commenté après la victoire française ce mardi soir. Phénoménal, Stephen Boyer voit sa côte de popularité monter en flèche depuis le début du championnat d'Europe auprès des Français. Selfies et autographes sont devenus le nouveau train-train quotidien du jeune joueur. À la quête d'une sixième finale européenne, les Bleus pourront compter sur des talents individuels et mais aussi sur un très bon esprit collectif. Rendez-vous ce vendredi à 20h45 pour ce choc face à la Serbie.

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