Mondial 2018 : Le doublé surprise des Polonais
Ce troisième sacre (après 1974 et 2014) est une surprise car depuis sa victoire d'il y a quatre ans, devant son public et déjà face aux Brésiliens, la Pologne était passée à côté de toutes les grandes compétitions internationales. L'an passé, à l'Euro organisé chez elle, elle avait subi l'humiliation d'une élimination en huitième de finale. Pour l'or en 2018, on voyait plus le Brésil, la Russie, les États-Unis, voire la France ou la Serbie.
Pas toujours souverains pendant ce tournoi - ils ont notamment perdu contre la France au 2e tour! -, les Polonais sont devenus euphoriques en arrivant à Turin pour la phase finale. Ils ont d'abord balayé la Serbie 3 à 0 puis renversé (3-2) les États-Unis, finalement médaillés de bronze.
En finale, ils ont fait le match parfait. Le grand Brésil, présent dans toutes les finales majeures (JO et Mondiaux) depuis 2002 inclus (5 titres), s'est empalé dans leur contre et n'a jamais réussi à déstabiliser leur réception. A part deux sursauts trop tardifs en fin de premier et troisième sets, il n'a tout simplement pas existé. Pourtant les Européens partaient avec le handicap d'avoir terminé leur demi-finale contre les États-Unis (3-2) samedi à près de minuit, alors que les Sud-Américains se reposaient depuis longtemps à l'hôtel.
Injouable en 2019?
Comme pendant tout le tournoi, la Pologne a pu s'appuyer sur un grand joueur, le pointu Bartosz Kurek, intenable au filet (24 points). Cet athlète surpuissant de 2,05 m, âgé de 30 ans, était déjà le leader de l'équipe de 2009, celle qui avait remis la Pologne sur le devant de la scène en gagnant l'Euro, après une traversée du désert de plus de vingt ans. Une éternité dans l'un des pays du monde où le volley est le plus populaire.
Elle a aussi bénéficié de lignes arrières extrêmement solides autour de son libéro Pawel Zatorski, excellent en réception et en défense. Ce groupe, qui compte aussi le très technique Michal Kubiak à l'attaque et en réception et un très bon passeur, Fabian Drzyzga, risque de devenir injouable lorsqu'il aura récupéré le Cubain Wilfredo Leon, le meilleur joueur du monde (marié à une Polonaise) qui devrait porter le rouge et blanc dès l'an prochain à l'Euro en France.
Champion olympique à Rio, le Brésil avait abordé ce Mondial avec moins de certitudes que d'habitude, à cause de l'absence de l'attaquant Lucarelli, une pièce-maîtresse, et de la retraite du légendaire entraîneur Bernardinho, remplacé par Renan Dal Zotto. On pensait pourtant qu'il avait fait le plus difficile en écartant la Russie mercredi, mais c'était sans compter sans la furia polonaise.
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