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Les Bleus de Tillie face au groupe de la mort au Mondial

La talentueuse génération emmenée par Laurent Tillie au Mondial en Pologne, qui débute samedi, ne sera pas à la fête. Quelques semaines après avoir raté de peu le Final Six de la Ligue mondiale, l'équipe de France se trouve en effet inclus dans un groupe avec les Etats-Unis, vainqueurs de la Ligue mondiale, l'Italie et l'Iran, respectivement 3e et 4e de cette épreuve. En plus, il y a la Belgique, qui ne réussit pas aux Bleus, et Porto-Rico. Objectif ? L'une des quatre premières places du groupe pour aller en 2e phase. Et à plus long terme, un retour aux JO, pour la première fois depuis 2004.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Laurent Tillie lors d'un temps-mort avec ses joueurs de l'équipe de France

"Le plan, c'est de parvenir à obtenir une médaille lors de ce Mondial ou à  l'Euro-2015, avant d'essayer de se qualifier pour les jeux Olympiques de 2016." Capitaine de l'équipe de France, Benjamin Toniutti annonce la couleur avant le début du Mondial. Et s'il avoue que "le championnat du monde sera dur, mais l'objectif n'est pas insurmontable", tous les membres de l'équipe de France ont conscience qu'ils n'auront pas droit à l'erreur. Leurs adversaires sont de sacrées références, et le format de ce Mondial risque de saler la note. Pour atteindre les demi-finales, il faudra en effet passer le cap de trois phases préliminaires. La première, avec des groupes de six, délivre quatre billets pour le 2e tour. Là, deux groupes de 8 n'offrent que 3 billets pour le 3e tour, en ayant conservé les résultats de la 1e phase contre les équipes qualifiées. Et enfin, le 3e tour met en place deux groupes de trois équipes, avec deux qualifications pour les demi-finales.

Quatre adversaires redoutables

La France aura juste la "chance" de commencer par le Costa Rica (dimanche), soit l'équipe la plus "faible" de son groupe D. Ensuite, ce sera l'Italie, vice-championne d'Europe (mardi), avant l'Iran (jeudi), grande révélation de la dernière Ligue mondiale où elle a fini en 4e position derrière les Transalpins, avant de se confronter aux Américains le samedi, qui viennent de gagner la Ligue mondiale. Pour finir, l'équipe de France défiera la Belgique le dimanche, une formation qui lui réussit rarement.

Voilà ce qui attend le jeune effectif sélectionné par Laurent Tillie. A deux ans des Jeux Olympiques, auxquels la France n'a plus participé depuis Athènes en 2004, le sélectionneur sait qu'il doit marquer des points et réaliser de belles performances. Depuis 2009 et l'argent conquis à l'Euro en Turquie, les Français n'ont plus connu  la joie d'un podium. Le précédent Championnat du monde, en 2010 en Italie,  s'était soldé par un fiasco où l'équipe (seulement 11e) avait explosé en vol  sur fond de guerre de vestiaire.

Une belle génération

Cette image, l'ancien Cannois l'a peu à peu effacée, avec un groupe renouvelé, et notamment une 5e place lors de l'Euro-2013, tombant contre les Russes en quarts de finale. Pour cette nouvelle échéance mondiale, le patron des Bleus mise à peu de  choses près sur la même ossature, jeune (25 ans en moyenne), et dont la  majorité des joueurs (9 sur 14) évoluent à l'étranger, souvent dans des clubs  de renom. Le réceptionneur-attaquant Samuele Tuia et le pointu Antonin Rouzier y  font, à 28 ans, figure d'anciens. Le capitaine Benjamin Toniutti, Kevin Tillie  (fils de Laurent), Nicolas Rossard, Franck Lafitte, Kevin Le Roux et Earvin  Ngapeth, la grande vedette de l'équipe, font quant à eux partie de la  génération médaillée d'or lors de l'Euro des moins de 21 ans en 2008.

Le doute persiste toutefois sur Ngapeth, pétri de talent, mais qui a passé  une année difficile marquée par un changement de club rocambolesque et une  blessure à l'épaule droite qui l'a fait manquer une partie de la Ligue mondiale  où la sélection hexagonale a échoué aux portes de la phase finale. Son camarade Le Roux arrive quant à lui en Pologne avec quelques  inquiétudes en raison de nouvelles douleurs ressenties aux abdominaux. Pour réaliser des exploits, la France aura besoin de ces deux éléments à  leur meilleur niveau d'autant qu'elle doit déjà faire avec le forfait sur  blessure du réceptionneur-attaquant Julien Lyneel, révélation tricolore de  l'Euro-2013. Une absence toutefois compensée par le retour en grande forme de  Nicolas Maréchal.

La composition de l'équi​pe de France

Passeurs : Benjamin Toniutti (cap. 24 ans, 134 sélections, Ravenne/ITA),  Yoann Jaumel (26 ans, 4 sélections, Ajaccio)
Libéro : Jenia Grebennikov (24 ans, 104 sélections, Friedrichshafen/GER),  Nicolas Rossard (24 ans, 5 sélections, Sète)
Centraux : Kévin Le Roux (25 ans, 81 sélections, Plaisance/ITA), Franck  Lafitte (25 ans, 37 sélections, Montpellier), Nicolas Le Goff (22 ans, 42  sélections, Montpellier), Jonas Aguenier (22 ans, 18 sélections, Cannes)
Réceptionneurs-attaquants : Nicolas Maréchal (27 ans, 104 sélections,  Belchatow/POL), Earvin Ngapeth (23 ans, 112 sélections, Modène/ITA), Kévin Tillie (23 ans, 58 sélections, Izmir/TUR), Samuele Tuia (28 ans, 133  sélections, Galatasaray/TUR)
Pointus : Antonin Rouzier (28 ans, 169 sélections, Ankara/TUR), Mory Sidibé  (27 ans, 52 sélections, Chengdu/CHN)
Sélectionneur: Laurent Tillie

Les groupes au 1er tour

GrA (à Wroclaw): Argentine, Australie, Cameroun, Pologne, Serbie,  Venezuela,
GrB (à Katowice): Brésil, Cuba, Finlande, Allemagne, Corée du sud, Tunisie
GrC (Gdansk): Bulgarie, Canada, Chine, Egypte, Mexique, Russie
GrD (à Cracovie): Belgique, États-Unis, France, Iran, Italie, Porto Rico

Palmarès des dix derniers Mondiaux

2010 à Rome: 1. Brésil, 2. Cuba, 3. Serbie
2006 à Tokyo: 1. Brésil, 2. Pologne, 3. Bulgarie
2002 à Buenos Aires: 1. Brésil, 2. Russie, 3. France
1998 à Tokyo 1. Italie, 2. Serbie-Monténégro, 3. Cuba
1994 à Athènes: 1. Italie, 2. Pays-Bas, 3. États-Unis
1990 à Rio de Janeiro: 1. Italie, 2. Cuba, 3. URSS
1986 à Paris: 1. États-Unis, 2. URSS, 3. Bulgarie
1982 à Buenos Aires: 1. URSS, 2. Brésil, 3. Argentine
1978 à Rome: 1. URSS, 2. Italie, 3. Cuba
1974 à Mexico: 1. Pologne, 2. URSS, 3. Japon

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