Les Bleus de Tillie face au groupe de la mort au Mondial
"Le plan, c'est de parvenir à obtenir une médaille lors de ce Mondial ou à l'Euro-2015, avant d'essayer de se qualifier pour les jeux Olympiques de 2016." Capitaine de l'équipe de France, Benjamin Toniutti annonce la couleur avant le début du Mondial. Et s'il avoue que "le championnat du monde sera dur, mais l'objectif n'est pas insurmontable", tous les membres de l'équipe de France ont conscience qu'ils n'auront pas droit à l'erreur. Leurs adversaires sont de sacrées références, et le format de ce Mondial risque de saler la note. Pour atteindre les demi-finales, il faudra en effet passer le cap de trois phases préliminaires. La première, avec des groupes de six, délivre quatre billets pour le 2e tour. Là, deux groupes de 8 n'offrent que 3 billets pour le 3e tour, en ayant conservé les résultats de la 1e phase contre les équipes qualifiées. Et enfin, le 3e tour met en place deux groupes de trois équipes, avec deux qualifications pour les demi-finales.
Quatre adversaires redoutables
La France aura juste la "chance" de commencer par le Costa Rica (dimanche), soit l'équipe la plus "faible" de son groupe D. Ensuite, ce sera l'Italie, vice-championne d'Europe (mardi), avant l'Iran (jeudi), grande révélation de la dernière Ligue mondiale où elle a fini en 4e position derrière les Transalpins, avant de se confronter aux Américains le samedi, qui viennent de gagner la Ligue mondiale. Pour finir, l'équipe de France défiera la Belgique le dimanche, une formation qui lui réussit rarement.
Voilà ce qui attend le jeune effectif sélectionné par Laurent Tillie. A deux ans des Jeux Olympiques, auxquels la France n'a plus participé depuis Athènes en 2004, le sélectionneur sait qu'il doit marquer des points et réaliser de belles performances. Depuis 2009 et l'argent conquis à l'Euro en Turquie, les Français n'ont plus connu la joie d'un podium. Le précédent Championnat du monde, en 2010 en Italie, s'était soldé par un fiasco où l'équipe (seulement 11e) avait explosé en vol sur fond de guerre de vestiaire.
Une belle génération
Cette image, l'ancien Cannois l'a peu à peu effacée, avec un groupe renouvelé, et notamment une 5e place lors de l'Euro-2013, tombant contre les Russes en quarts de finale. Pour cette nouvelle échéance mondiale, le patron des Bleus mise à peu de choses près sur la même ossature, jeune (25 ans en moyenne), et dont la majorité des joueurs (9 sur 14) évoluent à l'étranger, souvent dans des clubs de renom. Le réceptionneur-attaquant Samuele Tuia et le pointu Antonin Rouzier y font, à 28 ans, figure d'anciens. Le capitaine Benjamin Toniutti, Kevin Tillie (fils de Laurent), Nicolas Rossard, Franck Lafitte, Kevin Le Roux et Earvin Ngapeth, la grande vedette de l'équipe, font quant à eux partie de la génération médaillée d'or lors de l'Euro des moins de 21 ans en 2008.
Le doute persiste toutefois sur Ngapeth, pétri de talent, mais qui a passé une année difficile marquée par un changement de club rocambolesque et une blessure à l'épaule droite qui l'a fait manquer une partie de la Ligue mondiale où la sélection hexagonale a échoué aux portes de la phase finale. Son camarade Le Roux arrive quant à lui en Pologne avec quelques inquiétudes en raison de nouvelles douleurs ressenties aux abdominaux. Pour réaliser des exploits, la France aura besoin de ces deux éléments à leur meilleur niveau d'autant qu'elle doit déjà faire avec le forfait sur blessure du réceptionneur-attaquant Julien Lyneel, révélation tricolore de l'Euro-2013. Une absence toutefois compensée par le retour en grande forme de Nicolas Maréchal.
La composition de l'équipe de France
Passeurs : Benjamin Toniutti (cap. 24 ans, 134 sélections, Ravenne/ITA), Yoann Jaumel (26 ans, 4 sélections, Ajaccio)
Libéro : Jenia Grebennikov (24 ans, 104 sélections, Friedrichshafen/GER), Nicolas Rossard (24 ans, 5 sélections, Sète)
Centraux : Kévin Le Roux (25 ans, 81 sélections, Plaisance/ITA), Franck Lafitte (25 ans, 37 sélections, Montpellier), Nicolas Le Goff (22 ans, 42 sélections, Montpellier), Jonas Aguenier (22 ans, 18 sélections, Cannes)
Réceptionneurs-attaquants : Nicolas Maréchal (27 ans, 104 sélections, Belchatow/POL), Earvin Ngapeth (23 ans, 112 sélections, Modène/ITA), Kévin Tillie (23 ans, 58 sélections, Izmir/TUR), Samuele Tuia (28 ans, 133 sélections, Galatasaray/TUR)
Pointus : Antonin Rouzier (28 ans, 169 sélections, Ankara/TUR), Mory Sidibé (27 ans, 52 sélections, Chengdu/CHN)
Sélectionneur: Laurent Tillie
Les groupes au 1er tour
GrA (à Wroclaw): Argentine, Australie, Cameroun, Pologne, Serbie, Venezuela,
GrB (à Katowice): Brésil, Cuba, Finlande, Allemagne, Corée du sud, Tunisie
GrC (Gdansk): Bulgarie, Canada, Chine, Egypte, Mexique, Russie
GrD (à Cracovie): Belgique, États-Unis, France, Iran, Italie, Porto Rico
Palmarès des dix derniers Mondiaux
2010 à Rome: 1. Brésil, 2. Cuba, 3. Serbie
2006 à Tokyo: 1. Brésil, 2. Pologne, 3. Bulgarie
2002 à Buenos Aires: 1. Brésil, 2. Russie, 3. France
1998 à Tokyo 1. Italie, 2. Serbie-Monténégro, 3. Cuba
1994 à Athènes: 1. Italie, 2. Pays-Bas, 3. États-Unis
1990 à Rio de Janeiro: 1. Italie, 2. Cuba, 3. URSS
1986 à Paris: 1. États-Unis, 2. URSS, 3. Bulgarie
1982 à Buenos Aires: 1. URSS, 2. Brésil, 3. Argentine
1978 à Rome: 1. URSS, 2. Italie, 3. Cuba
1974 à Mexico: 1. Pologne, 2. URSS, 3. Japon
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