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Coronavirus : à défaut de prendre le large, les skippers s'en remettent aux claviers sur Virtual Regatta

Cela devait être la première manche du championnat de France de course au large. La traditionnelle épreuve d’ouverture de la saison pour les Figaristes. Reportée la semaine dernière, la Solo Maître Coq a pourtant bien lieu... Mais ça se passera sur écran, via la fameuse plateforme Virtual Regatta !
Article rédigé par Gael Robic
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
  (LOIC VENANCE / AFP)

Quand la course au large fait salon. Jeudi, 13h : confinement oblige, il n'y a personne sur l’eau au large des Sables d’Olonne. Mais ça se bouscule sur les claviers ! Sur les 27 solitaires officiellement inscrits, une quinzaine joue le jeu. Le grand public a aussi le droit de jouer sur Virtual Regatta, la plateforme de jeu en ligne qui vous permet de prendre les commandes d'un voilier. Résultat : plus de 21 000 "e-skippers" sont sur la ligne. Ça klaxonne au bateau comité !

Top départ… 6 nœuds de vents établis, ça glisse doucement sud-est, cap sur l’île de Ré… En route pour 340 miles (550km environ) et deux nuits blanches théoriques, charentaises au pied. Bon, pour ma part, 12 357è à la première bouée, il faut se rendre à l’évidence : la voile, sans ciré, c’est du sport, même sur le canapé ! "Je m’y suis repris à quatre fois pour passer le pont de l’ile de Ré ! Bizarre ! rigole Fabien Delahaye, vainqueur de la transat AG2R 2010, et deuxième de la Solitaire 2011, je me suis échoué quatre fois quand même ! A chaque fois tu reçois ton petit texto : 'vous êtes échoué…' C’est marrant, on se prend au jeu !"

Elle, devait disputer sa première course sur le circuit. Son baptême du feu dans la classe Figaro. Lauréate de la sélection féminine Océane Bretagne-CMB en décembre dernier, Elodie Bonafous "forcément un peu déçue" prend son mal en patience. "Je ne suis pas une grande adepte de jeux vidéo, je vais rarement au bout" prévient-elle. Pourtant, cela ne l’a pas empêchée de se lever au milieu de la nuit "juste pour voir ce que ça donnait." "J’avais plus envie d’aller dormir, poursuit-elle, j’étais sur mon ordi ! J’étais dégoûtée, j’avais perdu trop de places !" Vieux briscard, Fabien Delahaye avait lui tout programmé : "Coucher 23h, réveil 8h ! Après, si tu veux vraiment jouer devant, faut être dessus constamment !"

Des cadors attendus sur la Grande Évasion

Météo, stratégie, trajectoire : même si ça reste un jeu, les skippers le prennent aussi pour un bel exercice pratique. "Le modèle météo est réactualisé quatre fois par jour. Il faut savoir quand pour rester devant. C’est assez représentatif" détaille le skipper normand. Et comme en mer, les marins communiquent via le groupe WhatsApp de la course. Ça chambre, ça taquine gentiment, en temps réel ! Le classement ? Digne d’une étape de la Solitaire : 57 secondes séparent l’italien Alberto Bona d’Achille Nebout, deuxième. Juste derrière, en troisième position, Alexis Loison « concède » 22 minutes. Dés lundi, retour au clavier avec 'a grande évasion, transatlantique fictive entre La Rochelle et Curaçao. Armel Le Cléach’, Jérémie Beyou, Sam Davies sont annoncés… Apéro - virtuel - aux Caraïbes pour le vainqueur !

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