Vendée Globe : Voie d'eau, casse, la nuit fait des dégâts et creuse les écarts
La nuit n'a pas été une partie de plaisir pour les skippers du Vendée Globe, comme le prévoyaient les prévisions. Alors que la flotte s'était déjà divisée en deux groupes - l'un décidant d'affronter le vent fort à l'ouest et l'autre privilégiant des conditions plus clémentes le long des côtes espagnoles - ce sont les "sudistes" de ce deuxième attelage qui ont pris les commandes du classement.
"Nous n’avons pas de bateaux à foils, notre idée, c’était d’aller loin du front et de prendre moins de risques", confiait Benjamin Dutreux (OMIA – Water Family) dans la matinée au site officiel de la course. Au classement relevé à 9 heures ce mercredi, il occupe la deuxième place derrière Maxime Sorel (V and B - Mayenne) et Jean Le Cam (Yes We Cam!). Nicolas Troussel (Corum l'Epargne), actuellement 4e, est l'un des seuls foilers à avoir suivi cette option (voir la cartographie en direct).
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À l'ouest, changement de cap pour échapper au vent fort
Du côté des skippers ayant privilégié le cap vers l'ouest, il a fallu s'accrocher. "J’ai eu le mal de mer pour la première fois de ma vie, c’était sans doute le stress de passer ce front puissant", expliquait Sébastien Simon (ARKÉA PAPREC). "Il y a une sorte de petit passage de dépression qui s’est creusée dans la queue du front donc on va faire le tour de ça en restant à l’Ouest. Les conditions sont vraiment mauvaises, ce n’est pas du tout celles que j’imaginais. C’est peut-être un peu tôt pour dire que je prends du plaisir."
Derrière, Louis Burton (Bureau Vallée 2) a fait de même alors qu’Armel Tripon (L’Occitane en Provence) a été contraint de rebrousser chemin et de mettre cap vers La Corogne, après avoir subi la casse du hook, où il tentera de réparer seul. Le skipper, qui doit monter en haut du mât pour réparer, ne peut le faire là où il a subi le problème technique en raison de vents trop forts et d'une mer agitée. Il se rend donc dans une zone plus sécurisée pour réparer seul au mouillage.
Kevin Escoffier (PRB), quant à lui, a du maîtriser une grosse voie d'eau à bord. "Option jacuzzi ce matin sur PRB ! Forcément, ce n’est jamais quand il y a 5 nœuds de vent mais toujours quand il y en a 40 ! J’avais 40 nœuds constants, je suis venu faire mon check de la zone habituelle à l’avant. Et en venant, voilà…. Je suis en train d’éponger." Une vanne d’évacuation d’eau dans le puit de foil aurait cédé.
Autre avarie, dont est victime Jérémie Beyou : son bateau Charal a percuté un objet flottant non identifié (OFNI) et a endommagé son safran, en plus d'avoir dû réparer un renvoi d'écoute qui ne fonctionnait plus. Tout cela dans un temps loin d'être clément. Par conséquence, il a pris la décision de faire demi-tour et de mettre le cap vers Les Sables-d'Olonne.
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Samantha Davies (Initiatives Coeur), qui avait pris une route bien à l'ouest comme tant d'autres, a essuyé un joli grain durant cette nuit. La Britannique, l'une des 6 navigatrices engagées dans cette course, n'a pourtant pas hésité à se filmer pour donner un bel aperçu du passage difficile franchi par la flotte. Pas de problème majeur pour elle : elle fait partie du groupe aux avant-postes de ce début de course.
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Pour la skippeuse de Banque Populaire X Clarisse Crémer, la nuit a été particulièrement éprouvante pour le moral. "Mon bateau va mieux que moi !, confiait-elle ce matin lors d’une vacation émouvante. Je suis au bout du rouleau. Je n’ai même pas la force de renvoyer de la toile tellement je suis fatiguée. L’épisode de la nuit m’a détruit. Je suis totalement cramée. Je n’arrive même pas à manger, à dormir, je me fais peur…" Au pointage de 18h ce mercredi soir, Clarisse Crémer était 16e au classement.
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