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Vendée Arctique : "On va défricher une nouvelle route en course au large en solitaire", se réjouit le navigateur Benjamin Ferret

"Il y a plus de gens à avoir été envoyés dans l'espace qu'à avoir bouclé un Vendée Globe", s'est enthousiasmé le navigateur, qui voit cette course au parcours inédit comme un bon moyen de se préparer à la reine des courses en solitaire.

Article rédigé par franceinfo
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Fin des préparatifs pour le départ de l'édition 2022 de la Vendée Arctique, aux Sables-d'Olonne, en Vendée. (ESTELLE RUIZ / HANS LUCAS)

"On va défricher une nouvelle route en course au large en solitaire", a raconté samedi 11 juin sur franceinfo le navigateur Benjamin Ferret, à la veille du départ de la Vendée Arctique. 25 marins partiront des Sables-d'Olonne, pour un tour inédit de l'Islande à cinq mois de l'objectif de l'année, la Route du Rhum. "Je trouve extraordinaire de participer à ça", se réjouit Benjamin Ferret qui se décrit comme "un petit nouveau", le "bizuth" de la course.

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franceinfo : Comment vous sentez-vous à quelques heures du départ ?

Benjamin Ferret : Moi, je me sens bien. C'est la grande découverte pour moi. Jusqu'à présent, j'ai passé à peu près une semaine en tout et pour tout sur un Imoca. Donc j'appréhende. Et c'est surtout le parcours qui est unique. Pour la première fois depuis très longtemps, on va défricher une nouvelle route en course au large en solitaire. On va aller se rapprocher des glaces, on va dans des latitudes très au Nord. Pour moi qui suis passionné d'abord par l'aventure et l'exploration, je trouve extraordinaire de participer à ça.

Le parcours de cette Vendée Arctique est atypique. Vous allez mettre le cap au Nord pour contourner l'Islande en coupant le cercle polaire arctique. C'est une première ?

Oui, c'est une grande première. C'est la première fois que l'on va aussi haut avec des bateaux de course. On va faire le tour de l'Islande. Ça veut aussi dire que l'on va naviguer seulement de jour. On ne va plus avoir de nuit à cette période-là de l'année. Donc tout ça est très nouveau.

"Moi je suis un peu le piou-piou des Imoca, le bizuth. Mais ça va être une grande première pour tous les skippers de cette course, parce que c'est la première fois que l'on va faire ça avec des bateaux de cette taille-là. C'est assez dingue."

Benjamin Ferret

à franceinfo

Est-ce qu'on peut dire que les eaux du Grand Nord ressemblent aux conditions de mer que vous pourrez retrouver sur le Vendée Globe ?

C'est sûr que la météo va être un peu particulière. On va passer des fronts, on va sortir de l'anticyclone, on va avoir des conditions vraiment particulières au nord de l'Islande, ça va être la découverte. On va voir comment ça se passe là-haut. Il va falloir faire attention. Des glaces, on ne devrait pas trop en croiser. En revanche, il y a beaucoup de cétacés, il y a des baleines. Et puis il va faire froid, entre deux et cinq degrés. Donc il va falloir être bien protégé.

Est-ce que c'est une sorte de répétition avant le grand saut dans deux ans pour le Vendée Globe ?

Déjà, c'est une répétition parce qu'on remonte le chenal mythique des Sables d'Olonne pour partir. Et forcément, moi, ça me fait un petit pincement au cœur.

"Le rêve ultime, c'est le Vendée Globe. Il y a bien une petite symbolique quand même derrière cette digue mythique. Après, c'est surtout emmagasiner de l'expérience, accumuler des milles."

Benjamin Ferret

à franceinfo

Et puis, pour moi, mieux connaître le bateau. Je suis un petit nouveau, je découvre mon bateau qui est un bateau mythique du Vendée Globe. C'est le bateau qui a gagné le Vendée Globe avec François Gabart il y a quelques années. Et puis surtout, je me retrouve à côté de grands champions. Pour moi, c'est assez lunaire de me retrouver à côté de tous ces marins. Donc j'essaie d'apprendre d'eux aussi dans ce genre de courses.

Pourquoi le Vendée Globe vous fait tant rêver ?

Faire le tour du monde, le tour de la planète bleue sur un bateau en solitaire, sans assistance, tout est dit dans cette phrase-là. Moi, c'est ça qui m'anime totalement. C'est le fait d'aller dans des contrées inexplorées. Il y a très peu de gens qui vont naviguer dans ces mers-là, voir ce qui s'y passe. Je crois qu'il y a plus de gens à avoir été envoyés dans l'espace qu'à avoir bouclé un Vendée Globe. Donc c'est tout ça qui m'anime. C'est cette solitude. Voir aussi ce que la solitude fait sur un homme. Tout cela mis bout à bout, c'est fascinant.

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