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Transat Jacques Vabre: Les 42 voiliers ont quitté Le Havre

Les 42 voiliers de la Transat Jacques Vabre ont quitté Le Havre dimanche pour le Brésil, pour une course de 5.400 milles qui sera le premier test grandeur nature pour les derniers monocoques Imoca à "moustaches" (foils) et le maxi-trimaran de François Gabart.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Cap sur le Brésil pour les 42 voiliers de la Transat Jacques Vabre (ARNAUD LETRESOR / DPPI MEDIA)

Le départ a été donné sous le soleil, avec un vent mollasson de 3 à 5 noeuds de secteur sud, une situation qui contraste quelque peu avec la météo que les concurrents vont devoir affronter dès lundi en sortie de Manche, avec vents forts et mer croisée. Le plateau de la 12e édition de cette course bisannuelle est particulièrement riche, avec quatre maxi-multicoques de la classe Ultime, quatre trimarans Multi50 (15,24 m), vingt Imoca (18,28 m) et quatorze monocoques Class40 (12 m environ). Les plus véloces sont attendus dans une quinzaine de jours à Itajai, au sud du Brésil. Mais avant d'arriver de l'autre côté de la "grande mare", les 84 navigateurs vont devoir affronter une dépression qui a beaucoup fait parler d'elle ces dernières 48 heures, plusieurs duos et non des moindres étant favorables à un report du départ. Une demande rejetée par la directrice de course Sylvie Viant.

"Les modèles météo convergent, a affirmé Gabart. Le plus embêtant n'est pas le vent mais l'état de la mer, avec des vagues de 10 mètres en moyenne, ce qui veut dire que certaines iront jusqu'à 15 mètres". Macif (30 m), le nouveau dragster océanique de Gabart, est le dernier-né des maxi-trimarans siglés VPLP, conçus pour battre des records et participer à une course autour du monde en solo en 2019. Mais le bateau n'a pas beaucoup navigué et Gabart, qui a Pascal Bidégorry comme co-skipper, est lucide: "Je suis ambitieux mais je sais qu'il faut du temps pour mettre au point le bateau, le développer et en tirer la quintessence. Nous sommes encore loin d'avoir atteint son potentiel optimal". Chez les Ultimes, le favori est Sodebo Ultim' (31 m), mené par Thomas Coville/Jean-Luc Nélias. L'ex-Geronimo a montré qu'il était l'un des plus puissants trimarans au monde et ses deux équipiers ont traversé deux fois l'Atlantique cet été, histoire de se mettre en jambes.

VIDEO. Voile : François Gabart réagit en direct du Havre

'Foilers' contre 'archimédiens'

Tous les yeux seront cependant braqués sur les Imoca, qui n'ont jamais été aussi nombreux à prendre le départ d'une grande course. Avec un affrontement que chacun attend avec gourmandise entre "foilers" de dernière génération et "archimédiens" (sans foils et avec dérive classique), plus anciens mais éprouvés. "Dix bateaux peuvent gagner", estime Jean-Pierre Dick, qui sera à la barre de l'un des cinq Imoca à "moustaches" (StMichel-Virbac), ces fameux foils qui soulagent la coque à certaines allures mais traînent de l'eau au près. "Cela peut nous amener à choisir des trajectoires différentes", a confié Armel Le Cléac'h, skipper d'un autre "foiler" (Banque Populaire VIII). "A certains moments, ça vaut peut-être le coup d'allonger la route" pour aller plus vite.

Le bateau le plus polyvalent et le plus léger est sans doute PRB, un "vieux" voilier (2010) mené par Vincent Riou et Sébastien Col. Associé à Jean Le Cam, Riou a remporté la TJV 2013 avec ce même bateau et dominé les courses cet été (Fastnet, Artemis Challenge). Mais la partie ne sera pas facile, avec des tandems aussi redoutables que Sébastien Josse-Charles Caudrelier (Edmond de Rothschild) ou Armel Le Cléac'h-Erwan Tabarly (Banque Populaire VIII), pour ne citer que deux des plus énervés... Moins médiatisées, les autres classes pâtiront forcément de la concurrence des Ultimes et des Imoca, c'est la loi du genre. En Multi50, Yvan Bourgnon fera équipe avec Gilles Lamiré (La French Tech-Rennes Saint-Malo), quatre mois après la disparition de son frère Laurent, avec lequel il avait gagné cette course en 1997. Chez les Class40, la victoire se jouera sans doute entre Yannick Bestaven-Pierre Brasseur (Le Conservateur) et Nicolas Troussel-Corentin Horeau (Bretagne-Crédit Mutuel Elite).

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