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Route du Rhum : La flotte dans la tourmente

La Route du Rhum s'est poursuivie aujourd'hui, et la météo sévit toujours. Trois tempêtes se sont abattues sur les navigateurs. Sur les 123 bateaux, 53 sont cassés ou à l'abri.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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"C'est le mois de novembre, le golfe de Gascogne, l'endroit le plus pourri à l'heure actuelle sur la planète!": Marin d'expérience Pascal Bidégorry résume parfaitement la situation, mercredi, au 3e jour de la Route du Rhum.  Sur les 123 bateaux au départ, 53 sont cassés ou à l'abri dans un port en attente que les dépressions passent. Car ce n'est pas une dépression, mais trois dépressions qui se succèdent sur cette partie de l'Atlantique, avec des vents violents et une mer complètement démontée. "Ce n'est pas un hasard aujourd'hui s'il y a autant de bateaux qui se sont détournés, s'il y a autant de bateaux qui ont des déboires dans toutes les classes. La flotte de la Route du Rhum rencontre des conditions extrêmes et exceptionnelles", souligne Bidégorry, victorieux du tour du monde le plus extrême, la Volvo Ocean Race 2017/2018. Partis dimanche de Saint-Malo, les bateaux, quelque soit leur taille, ont subi les éléments. Dans la classe très élitiste des Ultim (maxi-trimarans de 32 m de long pour 23 m de large dont certains sont capables de voler), trois des cinq favoris ont connus de grosses avaries: un chavirage pour Armel Le Cléac'h (Maxi Banque Populaire IX), une partie de flotteur arrachée pour Sébastien Josse (Maxi Edmond de Rothschild) et un bras de liaison abîmé pour Thomas Coville (Sodebo Ultim).

De nombreux abandons

Le Cléac'h a été secouru mardi soir au large des Açores (Portugal) par un navire de pêche, qui faisait route mercredi vers l'Espagne. Le bateau de Josse est dans le port de La Corogne, tout comme celui de Coville qui, lui, espère revenir dans la course après avoir réparé. Le leader de cette Route du Rhum est toujours François Gabart (Macif), qui a moins souffert que les autres Ultim, suivi par Francis Joyon (Idec Sport). Autre catégorie-phare, les Imoca (monocoques star du Vendée Globe) ont perdu près de la moitié de leur effectif. Sur les 20 engagés, 9 ont connu de grandes difficultés. Dernière en date, celle de la navigatrice anglaise, Samantha Davies (Initiatives Coeur), qui a signifié mercredi son abandon en raison d'un problème structurel sur la coque. Coup d'arrêt pour son compagnon, Romain Attanasio (Pure-Family Mary), victime d'une explosion d'une voile d'avant. Le Gallois Alex Thomson (Hugo Boss) a réussi à braver les difficultés, non sans quelques pépins mais avec la satisfaction d'être en tête de sa catégorie.

Des conditions brutales

"Je suis très fatigué, je ne dors pas beaucoup. Les conditions sont brutales. Je suis juste reconnaissant d'être encore dans la course. J'ai su pour Banque Populaire et j'ai pu voir que certains des Imoca font demi-tour, alors je me considère avant tout comme chanceux d'être encore dans la course", a dit le Britannique, 2e du dernier Vendée Globe, qui espère bien vite être au sud de la dépression, vers les alizés.  "Celui qui arrivera en premier au sud réalisera les gains de milles les plus importants. Cependant, il est fort possible que l'un de nous soit pris au piège de la dépression. Pour l'instant, mon objectif est d'aller au sud et d'essayer de dépasser l'anticyclone", a-t-il indiqué. Derrière lui, deux Français: Paul Meilhat (SMA) et Vincent Riou (PRB). Et bien plus loin, les petits monocoques de 12 m, les Class40, qui eux, ont trois dépressions sur leur route. Ils étaient une quinzaine mercredi soir à s'être réfugiés dans divers ports. Avec aucune certitude sur le moment où ils pourront repartir. "La deuxième dépression est associée à une grosse dépression en début d'atlantique, un truc très creux et très gros qui génère une grosse houle d'une dizaine de mètres dans son centre. Et tout ce truc-là se déplace vers nous et arrive dans le golfe de Gascogne, un endroit où les fonds remontent très vite. Ca génère un beau bazar au niveau de la mer et des vent violents", commente Bidégorry.
 

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