Route du Rhum : Déjà de gros dégâts avant une tempête
Et dire que le pire est encore à venir. Vingt-quatre heures après avoir pris le départ de la Route du Rhum, deux des favoris, Sébastien Josse et Thomas Coville, ont subi lundi d'importantes avaries sur leurs gros bateaux (des Ultim). Au dernier pointage, François Gabart (Macif) tient la tête de la course, avec derrière lui, à seulement 25 milles nautiques (40 km), Armel Le Cléac'h (Maxi Banque Populaire IX), revenu dans la course après un arrêt express d'une demi-heure dimanche soir pour une réparation technique mineure. Partis de Saint-Malo dimanche en début d'après-midi dans de bonnes conditions, la flotte des 123 bateaux a déjà souffert. Un bateau s'est échoué dimanche soir, celui de Willy Bissainte (C' La Guadeloupe). D'autres se sont déroutés vers Brest pour réparer comme Jean Galfione (Serenis Consulting) ou vers Roscoff, comme Louis Burton (Bureau Vallée). Le port de Roscoff - et ceux de Brest, Lorient, Douarnenez, Camaret, La Rochelle - se tiennent prêts à accueillir les concurrents qui préfèreront s'abriter pour tenter d'échapper à une violente tempête annoncée mardi dans le golfe de Gascogne, avec déjà des conditions très musclées prévues dans la nuit de lundi à mardi.
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Flotteur arraché
Josse et Coville se sont déroutés d'ailleurs lundi vers La Corogne, à bord de leur maxi-trimarans sérieusement endommagés. Même si Coville reste encore en course dans l'attente d'évaluer les dégâts, c'en est fini pour Josse. Le Maxi Edmond de Rothschild, bateau volant de toute dernière génération qu'il skippe, a perdu une énorme partie de 8 m de long de son flotteur tribord tôt lundi, alors qu'il menait la course. "On ne peut pas faire un pansement et repartir. Sébastien (Josse) est actuellement sous allure réduite, il rejoint La Corogne d'ici ce soir où une équipe sera là pour le récupérer. Il y a une nouvelle dépression qui arrive demain matin (mardi), il faut être rapidement à l'abri", a indiqué à l'AFP le directeur général de l'équipe Gitana, Cyril Dardashti. Le manager a indiqué qu'il n'y avait "pas eu de choc". "Le bateau a freiné brutalement, je ne pense pas que Sébastien a accroché quelque chose. Il était dans le cockpit, il y a eu un grand coup de frein, il faisait nuit noire." Le Maxi Edmond de Rothschild, mis à l'eau en juillet 2017, est un bateau de la classe très élitiste des Ultim (maxi-trimaran de 32 m de long pour 23 m de large maximum) et est capable de voler.
Des vents à 100km/h
Autre favori même s'il pilote un Ultim plus ancien qui ne peut pas voler, Coville (Sodebo Ultim) a vu dans la matinée de lundi le carénage du bras avant bâbord se casser. Il était alors en 2e position, derrière Gabart. Ce dernier tient bon la barre.
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La nuit prochaine s'annonce cependant pire, avec des gros creux et des déferlantes prévues dans la journée de mardi. Si les trois Ultim encore en course - avec Francis Joyon (Idec Sport) - pourraient plutôt bien s'en sortir, il n'en sera pas de même pour les plus petits bateaux. "Nos bateaux sont plus petits et plus bas sur l'eau donc on freine très vite dans la mer alors qu'en étant plus haut, ça passe mieux et on ralentit moins. Un grand bateau tangue moins", avait expliqué avant de partir Lalou Roucayrol (Arkéma), qui navigue sur un multicoque de 15 m et qui aurait préféré que le départ de la course soit différé, pas emballé à l'idée de se retrouver avec 50-55 noeuds de vent (92 à 102 km/h).
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