Joyon, un favori très discret
"C'est vrai que lorsque je rajoute quelque chose sur le bateau, cela fait une possibilité d'avarie de plus et je n'aime pas cela, déclare-t-il. D'un autre côté, les foils sont une évolution naturelle de ce bateau lorsque nous l'avions conçu. Cela apporte un plus aussi". Joyon n'est pourtant pas un maniaque de la technologie. Il aime la navigation à l'ancienne, sentir son bateau, faire corps avec. Longtemps il s'est montré réfractaire au routage. A St-Malo, il a regretté l'installation obligatoire d'un moteur. "Cela fait dix ans que je n'avais plus pris le départ d'une course organisée, explique-t-il. En mode record, je n'ai pas de moteur à bord, précise-t-il. Là, il a bien fallu que je me plie au règlement alors qu'avec dix panneaux solaires, une éolienne et une pile à combustible, j'ai largement de quoi être autonome sans moteur".
C'est dans ces conditions spartiates que Joyon a bâti sa solide réputation. Ses résultats plaident d'ailleurs en sa faveur : deux records autour du monde en solitaire (2004 et 2008), record de l'Atlantique en solitaire (2005) et Route de la Découverte (2004 et 2008). A 54 ans, ses forces sont intactes et il inspire le respect à ses cadets et rivaux directs du Rhum 2010 : Franck Cammas, 37 ans (Groupama 3), Thomas Coville, 42 ans (Sodebo), Sidney Gavignet, 41 ans (Oman Air Majan) et Yann Guichard, 36 ans (Gitana XI). Fort de son expérience et de sa lecture météo, Joyon prédit une course serrée. "Ça partira vent debout et il n'est pas du tout sûr que le record de Lionel Lemonchois (ndlr: 7 jours et 17 heures) soit battu. La course risque d'être bien plus ouverte que l'on peut imaginer." IDEC s'y prépare déjà.
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