Coupe de l'America : "On est là pour la performance, pas pour une participation", assure Franck Cammas
"Nous ne sommes pas là pour participer." Le décor est planté. Dans le cadre de la Cité de l’architecture à Paris, le Défi français a dévoilé les grandes lignes de son engagement dans la future édition de la Coupe de l’America, qui se déroulera en 2024 à Barcelone. L"'Orient Express Team" aura pour partenaire principal le groupe Accor, leader européen de l’hôtellerie. Le budget ? Confidentiel défense. A la barre, le prometteur Quentin Delapierre, déjà à la tête du Team France en Sail GP. "On n’a aucun complexe à avoir", assume de son côté Franck Cammas, responsable de la performance et membre du design team du Défi français. Explications.
Franceinfo: sport : Franck , après une première tentative en 2017, vous voilà de nouveau partie prenante dans ce Défi français. Quel est précisément votre rôle ?
Franck Cammas : Je ne suis pas directement à l’origine de ce projet, ça fait déjà quelques mois que c’était engagé. Pour moi, c’était une évidence. J’ai du mal à ne pas rentrer dans une histoire comme ça, car la Coupe me fait rêver. Mon rôle est assez transversal. L’idée est d’amener de l’expérience dans l’histoire, de faire le lien entre la partie conceptuelle et sportive. Avec cette équipe, il y a moyen de faire des choses. On peut avoir une bonne surprise.
Serez-vous à bord lors de la Coupe ?
Ce n’est pas l’enjeu du moment. Ce n’est pas encore défini. Actuellement, je passe plus de temps sur la partie design. Personnellement, si je veux être bon, il faut que je navigue. Est-ce que je serai à bord à la fin ? Je pense qu’actuellement, seul Quentin Delapierre est sûr d’y être. Il a l’état d’esprit et la rigueur nécessaires. Je n’ai pas encore beaucoup collaboré avec lui, mais je parie que ça va bien se passer.
En quoi consiste l’accord de collaboration passé avec Team New Zealand, le tenant du titre ?
Il y a beaucoup de choses confidentielles (sourire). Il faut être assez humble. Je pense que sans cet accord, il aurait été compliqué de partir. La situation nous est défavorable en termes de timing, quand on voit que les autres teams travaillent déjà depuis des mois avec 50 personnes autour. Grâce au partenariat technologique avec Team New Zealand, on peut compenser ce manque de temps. On va s’inspirer très largement de ce qu’ils vont faire. Notre bateau sera très proche du leur. A part la déco, vous ne verrez pas de différence (rires).
On va se battre contre le temps surtout, mais on a déjà un très bon groupe, de bons ingrédients. Tous les gens qui sont là autour de la table ne sont pas des inconscients. Ingénieurs et marins, on est là pour la performance, pas pour une participation. Ça ne garantit rien évidemment, mais on y croit.
Vous partez pour une ou deux éditions ?
Pour l’instant, c’est une. Mais l’ambition, c’est de former l’équipe pour la suite. Si on fait un bon résultat, le reste suivra. C’est le nerf de la guerre. On a un peu l’obligation et la pression de faire un bon résultat dès la première, et ce avec des moyens limités. Alinghi (le team suisse) dépense un million d’euros par semaine depuis quelques années. Nous, on veut faire très bien à pas trop cher !
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