: Vidéo La recette du marathon en moins de deux heures
Samedi, le Kényan Eliud Kipchoge tentera de courir un marathon en moins de deux heures, sur l'autodrome de Monza, en Italie. Voici comment le champions pourrait y parvenir.
Courir le marathon en moins de deux heures. Pour les champions de l'épreuve mythique, faire tomber cette barre symbolique est un vieux rêve. Samedi 6 mai, le champion olympique kényan Eliud Kipchoge, tente de parcourir 42,195 km sur l'autodrome de Monza (Italie) en moins de deux heures. Voici comment ils pourrait atteindre son objectif.
Météo fraîche et tracé "roulant"
Il faudrait d'abord des conditions météorologiques parfaites. Une étude de l'Insep évalue à 4 °C la température optimale pour que le corps d'un marathonien puisse exprimer ses pleines capacités. Le tracé de la course devrait également être "roulant", c'est-à-dire le plus plat et le plus rectiligne possible. Sur les marathons de Boston ou New York, le dénivelé est beaucoup trop important. Celui de Berlin, en revanche, est idéal, souligne le magazine Runner's World (en anglais).
De bons "lièvres" et beaucoup d'argent
Les champions ont aussi besoin de disposer de bons "lièvres", autrement dit des coureurs payés pour se relayer devant eux au fil de l'épreuve et prendre le vent à leur place, leur évitant ainsi de se fatiguer. Une bonne motivation financière serait un plus indéniable. A Amsterdam, par exemple, les gains des coureurs ont été indexés sur leurs temps. A Dubaï, une prime est versée à celui qui battra le record. Le résultat est là : sur ces deux marathons plus qu'ailleurs, les chronomètres se sont envolés.
Un physique de rêve
Il faudrait aussi, pour passer ce cap, un physique parfait. Le morphotype du vainqueur de marathon est d'1,70 m environ, 55 kilos et 27 ans. Des mensurations qui correspondent à celles des trois champions sélectionnés par Nike pour son projet Breaking 2 : Eliud Kipchoge, Kényan médaillé d'or aux JO de Rio, Zersenay Tadese, Erythréen recordman du semi-marathon et coureur le moins énergivore du circuit d'après les tests de Nike, et Lelisa Desisa, Ethiopien double vainqueur du marathon de Boston.
L'entraînement est évidemment capital. Les champions vivent en altitude, pour que leur corps fabrique davantage de globules rouges, transportant plus d'oxygène pour alimenter les muscles. Ensuite, ils s'entraînent au niveau de la mer, voire un peu en dessous, là où l'oxygène est un peu plus présent dans l'air, afin de pouvoir pousser leur organisme à sa limite.
Un mental d'acier
Mais pour le champion Eliud Kipchoge, tout est dans la tête. "Il n'y a pas de différence dans l'entraînement, c'est psychologique", déclare-t-il, cité par Les Echos. "Ce que j'essaie de faire, c'est en fait d'effacer cette pensée, dans l'esprit de chacun, que l'être humain a des limites".
Des équipements high-tech
Les équipementiers misent aussi sur la technologie. Nike et Adidas ont développé des chaussures qui diminueraient la perte d'énergie des coureurs et donc amélioreraient leurs performances. Les shorts et les maillots sont, eux, fabriqués dans des matières qui augmenteraient l'aérodynamique, ajoutent Les Echos. Sans compter des boissons "high-carb", riches en glucides, qui encapsulent le glucose pour qu'il se dissolve progressivement dans l'estomac et se diffuse peu à peu dans le corps, tout au long de la course. Et des capteurs partout sur le corps des athlètes pour mesurer leurs performances en temps réel et doser l'effort.
En se basant sur l'évolution du record du monde, Runner's World estime que toutefois la barrière des deux heures ne sera pas franchie avant 2075. Une prédiction qu'il qualifie cependant de "pessimiste". Car avec cette recette miracle, le record de 2 h 2 min et 57 s, établi en 2014, pourrait bien être pulvérisé.
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