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USL - Alexy Bosetti : "A El Paso, ce n'est pas la panique"

Arrivé en août dernier au club d'El Paso, qui évolue en deuxième division, Alexy Bosetti a vu son aventure texane stoppée net avec l'arrivée du coronavirus. Si tous les matches de son équipe ont été reportés, l'urgence sanitaire se fait moins ressentir qu'en Europe.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Alexy Bosetti espérait sans doute un autre début pour ses premiers au sein du "Loco" d'El Paso, au Texas. Échangé du club d'Oklahoma City au Locomotive El Paso en août dernier, l'ancien niçois (26 ans) n'a pas vraiment eu le temps de prendre ses marques dans le sud des États-Unis. A la suite du contrôle positif au coronavirus du Français Rudy Gobert, la NBA a suspendu le reste de sa saison, entraînant une réaction en chaîne de toutes les autres ligues majeures du sport américain.

Le sport arrêté aux États-Unis

L'USL, la deuxième division du "soccer" derrière la MLS, n'a pas été épargnée. "L’annonce a été faite en même temps que les autres ligues majeures de sport. Tout le monde s’arrête pour 30 jours pour l’instant, jusqu'au 18 avril.", explique le Niçois de cœur, qui y a passé en cinq ans, entre 2012 et 2017. "Ici, c’est la ligue qui décide, donc ça s’arrête direct, c’est radical."

Un programme d'entraînement identique

Loin de l'Europe et de la France, passée au stade 3 vendredi, l'heure à la frontière mexicaine n'est pas (encore ?) au confinement. "Hier j’étais au restaurant, il n'y a pas vraiment de cas ici. ¨Pour l’instant, ça se passe bien. Chez nous à El Paso, ce n’est pas vraiment la panique, hier il y avait du monde en ville. A part les matches annulés, pour l’instant, ça se passe normalement." Sans objectif de match, le programme a-t-il changé au sein du Locomotive d'El Paso ? "On s’entraine normalement, tous les jours. On a un programme collectif avec l’équipe jusqu’au prochain match. Avec mes coéquipiers, ça n’a pas trop changé nos habitudes pour l’instant.  Mais ici, ils font des câlins pour se dire bonjour, donc on évite ! (rires)".

Mais après un seul match disputé (un nul le 7 mars face à Orange Country, une équipe de Los Angeles, où il était titulaire), la frustration est forcément apparue malgré le risque sanitaire. "Je suis dégouté car on a fait sept semaines de préparation physique pour un seul match de championnat. Et là, on repart sur six semaines de préparation sans match jusqu’au 18 avril. Mentalement, c’est un peu compliqué car on ne voit pas vraiment les causes au Texas. Ca fait bizarre mais c’est comme ça.", déplore-t-il.

Pour tenir le coup loin de sa famille à 8000 kilomètres de Paris, il a pu compter sur une arrivée salvatrice juste avant que Donald Trump ne décide qu'aucun vol en provenance d'Europe n'atterrisse aux USA pendant un mois. "J’ai toute ma famille à Nice, mais ma femme et ma fille sont arrivées par chance  avant que Trump ne bloque la frontière. On a eu de la chance. Je m’inquiète, je me dis qu’il faut faire attention mais il ne faut pas paniquer."

Les contrats et les visas en question

Calqué sur un système de "playoffs" cher aux sports américains, avec une saison régulière et une "post-season", l'USL cherche des solutions pour pallier au manque de compétition. "On va plutôt rester à El Paso que partir en stage dans l’Arizona. On nous a interdit de jouer des amicaux contre des équipes américaines, donc on va peut-être jouer contre Juarez, au Mexique. Il n'y a que que cinq matches qui ont été décalés, ce n’est pas un nombre important. On pourra rattraper en semaine, cela se fait beaucoup ici.", explique Bosetti. Pour les joueurs, un report en fin d'année ou l'année prochaine poserait un problème administratif pour les contrats courts. "Le souci est que les contrats et les visas s’arrêtent le 30 novembre, ce qui peut poser des problèmes pour certains joueurs. J’ai un contrat de deux ans donc j’ai eu un visa pour la même durée, mais cela peut être compliqué pour certains en cas de report après novembre."

Alors que la question de la prise en charge des patients contaminés est souvent débattue en France, la prise en charge sans sécurité sociale étatique aux USA pourrait poser un problème pour les plus démunis. "Ici, le système de santé est très compliqué. Donald Trump a dit que le dépistage serait gratuit mais que tout le monde ne serait pas dépisté. Il y a des quartiers où il n’y a pas d’assurance, les gens ne connaissent pas l’hôpital. Je ne sais pas si ici on sera autant informé sur le nombre de cas.", conclut l'attaquant.

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