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Une 16e place qui déçoit

Seizième des jeux Paralympiques avec seulement huit médailles d'or, l'équipe de France échoue à entrer dans le top 10 des nations, une déception qui doit pousser le handisport français à une plus grande professionnalisation, selon ses responsables.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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La France termine très loin de son objectif qui était de 16 titres,  derrière les géants du handisport (Chine, Russie, Grande-Bretagne, Australie,  Etats-Unis...) mais aussi des nations comme la Tunisie, la Corée du Sud, l'Iran  ou Cuba. L'équipe de France, qui a engrangé au total 45 médailles, "est amère face à  ce classement", dit sans ambages le communiqué de presse du camp français  diffusé dimanche. "On va pas se chercher d'excuses", commente Gérard Masson, président de la  Fédération française de handisport et du Comité paralympique et sportif  français (CPSF) auprès de l'AFP, tout en notant que la France a eu "beaucoup de  médailles d'argent" (19).

L'équipe peut se consoler avec l'athlétisme, qui a rapporté 13 médailles  dont quatre titres, notamment grâce au doublé 200/400 d'Assia El Hannouni. A l'inverse, le bilan du judo, est "catastrophique", tranche l'entraîneur  Olivier Duplan, qui pensait avant les Jeux "inimaginable" de revenir sans  médaille. "Le groupe est vieillissant", analyse-t-il. Le handisport français se retrouve aujourd'hui "dans une contradiction",  note Gérard Masson: à la fois déçu de ses performances mais heureux d'avoir  participé à des Jeux réussis. "Je n'avais jamais assisté à des Jeux aussi  réussis", affirme le responsable, citant à la fois dans l'organisation,  l'accueil ou encore la foule nombreuse qui s'est pressée dans les allées du  parc olympique depuis le 29 août.
       
Mais l'écrasante domination de la Chine (231 médailles dont 95 d'or), la  confirmation du haut niveau de l'Ukraine (32 médailles d'or) ou l'émergence de  pays comme le Brésil (qui prépare les jeux de 2016), vont "poser plein de  questions, notamment sur la préparation des athlètes. Y a du boulot", juge Yves  Foucault, président de la Fédération française de sport adapté (FFSA, pour les  déficients intellectuels) et vice-président du CPSF.

"Il faut qu'on se professionnalise encore plus. Nos entraîneurs sont  bénévoles. On ne peut pas continuer comme ça", poursuit le responsable,  espérant que "des mécènes et des sponsors se manifestent". Même son de cloche pour Gérard Masson, qui note aussi "le  professionnalisme" d'équipes comme la Russie (2ème avec 35 titres) ou la  Grande-Bretagne (3ème avec 34 médailles d'or), pays "qui ont toujours eu le  désir de faire faire du sport (de haut niveau) à tous, handicapés ou non". En France, on a toujours privilégié le handisport "loisirs", "on ne cible  pas que les médailles" en compétition internationale, explique M. Masson, en  plaidant lui aussi pour davantage de professionnalisation.

La Fédération française handisport compte en effet 27.000 licenciés pour  seulement 250 athlètes de haut niveau. Mais pas question non plus de tout miser sur le haut niveau, nuance-t-il,  précisant que de toute façon, la France ne pourra jamais rivaliser avec les  plus grands pays. Selon lui, il est nécessaire de continuer à consacrer une  bonne part des moyens au sport "loisirs" pour attirer le plus grand nombre de  personnes handicapées. A court terme, il reste néanmoins prudent. Malgré le succès des jeux,  M.Masson "doute que le compteur (de jeunes se lançant dans le handisport)  s'emballe", appelant les parents, souvent inquiets, à "lâcher leurs enfants"  vers le handisport.

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