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Un espoir douché, un champion intraitable, une Française "volée"... ce qu'il faut retenir de la 3e journée

L'espoir douché de Ugo Humbert, la fessée de Novak Djokovic à un jeunot, la balle doublée de Kristina Mladenovic... Nous avons sélectionné les temps forts de cette 3e journée à Roland-Garros.
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
  (THOMAS SAMSON / AFP)

• Djokovic sans pitié

Novak Djokovic lui a laissé une miette. Une toute petite : celle du plus beau point du match. Mikael Ymer, son adversaire du 1er tour, a perdu 6-0, 6-2, 6-1 mais a frappé l'un des points du tournoi contre le numéro un mondial : un passing-tweener croisé. Magnifique. Reste que le Suédois s'est pris une vraie déculottée pour son premier match en Grand Chelem. Il a d'abord été paralysé par le contexte et l'adversaire. Puis est peu à peu rentré dans son match, mais cela n'a pas suffi face à ce Djokovic.

Bien plus en jambes qu'à Rome déjà, le Serbe a étouffé son adversaire jusqu'au milieu du 3e set. La muraille serbe était de sortie, ses adversaires - Rafael Nadal en tête - sont prévenus. Le Serbe s'est un peu relâché dans l'ultime manche en perdant son break d'avance, et en commettant un peu plus d'erreurs. Mais rien d'inquiétant. Le "Djoker" fonce au 2e tour. 

• Mladenovic : la balle de la discorde

Nouvel échec pour Kristina Mladenovic au 1er tour de Roland-Garros, cette année face à Laura Siegemund. Elle avait pourtant pris un départ idéal en menant 5-1. Mais il a suffi qu'un grain de sable se loge dans la mécanique de la numéro un française pour que tout s'effondre. Sur sa première balle de set, Mladenovic a glissé une belle amortie, reprise après deux rebonds par Siegemund.

Mais l'arbitre ne l'a pas vu, ce deuxième rebond, et a sanctionné Mladenovic pour avoir touché le filet. La Française n'en revenait pas. Mais elle ne s'est pas beaucoup arrêtée, et a poursuivi le match... pour manquer ses cinq prochaines balles de set, et voir revenir Siegemund à 5-5. Depuis ce jeu perdu à 5-1, "Kiki" n'a n'a gagné que trois jeux jusqu'à la fin du match. Dynamique enrayée. 

• Humbert, la désillusion 

On l'attendait un peu comme le messie sur ce Roland-Garros 2020, tant il apparaissait comme le seul Français en forme dans le tableau hommes. Ugo Humbert avait notamment battu le numéro 5 mondial Daniil Medvedev en deux sets à Hambourg, où il a atteint les quarts de finale. Mais le Français n'est jamais vraiment rentré dans son match face au modeste Marc Polmans. Comme engourdi par une météo pourtant un poil plus chaude que les jours précédents, il a bafouillé son tennis pendant les deux premiers sets.

Il s'est réveillé dans le 3e, qu'il a enlevé 6-3 : on pensait alors la "remontada" envisageable. Mais, alors que la pluie redoublait et menaçait d'interrompre le match, l'Australien a pris une dernière fois le service adverse. Et s'est imposé en quatre sets : 6-2, 6-2, 3-6, 6-3. 

Ce Roland-Garros ne sera donc pas, comme on pouvait s'y attendre, celui de l'éclosion définitive pour Ugo Humbert. Et les Français, de chercher désespérément un sauveur sur cette édition. 

• Pliskova et Kenin, patronnes mais contrariées

Comme attendu, les principales têtes de série du tableau féminin ne sont pas très sereines, derrière l'intouchable Simona Halep. La N.4 mondiale Karolina Pliskova, éliminée au 2e tour du dernier US Open mais finaliste à Rome, a bataillé pour venir à bout de l'Egyptienne Mayar Sherif en trois sets 6-7 (9/11), 6-2, 6-4 ce mardi. Il faudra notamment travailler le réalisme lors des prochains matchs :  la Tchèque a manqué huit balles de set dans la première manche, trois à 5-4 sur le service de son adversaire, puis cinq dans le jeu décisif. Au total, Pliskova n'a converti que cinq des quinze balles de break qu'elle a obtenues. Notons qu'elle a joué sans bandage à la cuisse, elle qui avait abandonné en finale du tournoi de Rome il y a deux semaines pour une cuisse douloureuse. 

De son côté, Sofia Kenin, tête de série numéro 4, s'est également qualifiée dans la difficulté ce mardi. Il faut dire que l'Américaine n'a pas la main très ocre en ce moment : son dernier match sur la surface, à Rome, s'est soldé par un cinglant 6-0 6-0 face à Victoria Azarenka.  On pouvait cependant imaginer qu'une entrée en matière face à la Russe Liudmila Samsonova (125e) lui offrirait l'occasion de retrouver des sensations en douceur. Cela n'a pas entièrement été le cas : puisqu'elle a tout de même cédé un set pour s'imposer 6-4, 3-6, 6-3. En 2019, Kenin avait atteint les huitièmes de finale à Roland-Garros, seulement battue par la future lauréate Ashleigh Barty

Les outsiders passent tout près de la sortie

Andrey Rublev et Stefanos Tsitsipas ont-ils pêché par gourmandise ? En s'alignant à Hambourg la semaine précédant Roland-Garros, juste après avoir joué à Rome, à l'US Open et à Cincinnati, les deux joueurs se sont peut-être grillés avant même d'avoir foulé la terre battue parisienne. Tous deux se sont imposés au 1er tour en cinq sets après avoir perdu les deux premières manches.

 De justesse, Andrey Rublev s’est qualifié en battant Sam Querrey en cinq sets (6-7, 6-7, 7-5, 6-4, 6-3). Rublev s’est retrouvé mené 7-6, 7-6, 5-3 service à suivre pour Querrey. Il a su garder la tête froide, jouer très juste sur cette mise en jeu de l’Américain, et débreaker au bon moment. En remportant ce 3e set, il a fait l’essentiel.

Les deux sets suivants ont été presque "facilement" gérés : 6-4, 6-3. A genoux après la balle de match, Rublev le sait : il est passé très près de la désillusion. Sa finale à Hambourg ce dimanche y est-elle pour quelque chose ? Peut-être. En tout cas, pour changer de calibre, ne pas gâcher d’énergie inutile sur les premiers tours comme il l’a fait ce mardi, il devra, à l’avenir, revoir ses priorités calendaires.

Le Grec Stefanos Tsitsipas est lui aussi passé très près du précipice. Le 6e mondial, qui reste sur quatre éliminations en première semaine de Grand Chelem, a bien failli retombé dans ses travers puisqu'il a été mené 6-4, 6-2. Il a fini par se réveiller, dans la troisième manche en prenant le service de Munar lors du troisième jeu. L'Espagnol ne l'a plus revu du set (gagné 6-1). Les quatrième et cinquième manche ont été bien gérées par Tsitsipas, qui s'est contenté de breaker une fois puis de tenir son service (6-4, 6-4). Plus de peur que de mal donc. Mais, comme pour Rublev, des heures d'énergie perdues, à comparer à un Novak Djokovic, qualifié en moins d'une heure trente ce mardi.

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