Un athlète qatarien d'Aden, l'entraîneur de Dibaba, arrêté aussi pour trafic de produits dopants
Il s'agit peut-être du début d'un séisme. Depuis un an, l'athlétisme mondial est habitué à des secousses majeures. Après les révélations de la presse sur de la corruption, du dopage, des accointances entre pouvoir sportif et athlètes, le rapport de la commission d'enquête indépendante de l'Agence mondiale antidopage (AMA) en novembre dernier, la suspension des athlètes russes aux JO, la piste est sous les projecteurs. L'enquête menée en Espagne dans l'entourage de Genzebe Dibaba, véritable reine du 1500m, pourrait aboutir à une nouvelle secousse.
Lundi, l'hôtel dans lequel elle logeait avec tout le groupe d'entraînement dirigé par Jama Aden, a été le théâtre d'une descente de police. Les enquêteurs ont notamment retrouvé de l'EPO, des produits anabolisants et une soixantaine de seringues usagées, a détaillé une porte-parole du ministère de l'Intérieur régional de Catalogne. Des médicaments favorisant la récupération, non considérés comme produits dopants mais toutefois interdits en Espagne, ont également été découverts, a précisé cette même porte-parole. Six docteurs de la Fédération internationale d'Athlétisme (IAAF) et plusieurs représentants de l'Agence espagnole de l'antidopage été présents pour effectuer des contrôles sur les athlètes.
Quelles conséquences pour Dibaba ?
"L'arrestation aujourd'hui (lundi) de l'entraîneur Jama Aden est le résultat d'une longue enquête engagée par l'IAAF, à partir de 2013, en collaboration étroite avec Interpol, et les autorités espagnoles, y compris l'Agence nationale antidopage, la police et d'autres organisations", avait indiqué l'IAAF dans un communiqué. Durant sa carrière d'entraîneur, Jama Aden a notamment eu sous sa coupe le médaillé d'argent du 800 m aux jeux Olympiques de Pékin en 2008, le Somalien Ismael Ahmed Ismael, le champion du 1500 m aux JO de Londres en 2012, l'Algérien Taoufik Makhloufi et Laila Traby, championne de France du 5000 m en 2014, suspendu trois ans en 2015 après un test positif à l'EPO. Si Dibaba n'est pas inquiétée pour le moment, des analyses de l'athlète auraient été réalisées, comme pour la vingtaine de ses coéquipiers d'entraînement de plusieurs nationalités. Grande favorite pour la couronne olympique, avec l'objectif de succéder à sa soeur légendaire Tirunesh, Genzebe Dibaba sera-t-elle bien à Rio cet été, à 100% de ses moyens après la mise en cause très claire de son entraîneur somalien, Jama Aden ?
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