Tour de France : quelques femmes dans un univers d'hommes
"Cela fait du bien un peu de féminité dans l'équipe, dans
ce monde d'hommes" , sourit Brice Feillu, l'un des coureurs de
l'équipe Sojasun. À peine la ligne franchie, Vanessa Cossard vient
l'accueillir pour lui remettre une boisson fraîche et lui indiquer
où se trouve le bus, quelques centaines de mètres plus loin. Dans
la cohorte de mécanos, directeurs sportifs, médecins et kiné,
Vanessa Cossard travaille avec deux autres femmes dans cette équipe
française. Toutes trois sont assistantes sportives.
Comme l'ensemble des suiveurs du Tour, elles sont arrivées là par
passion, baignée de cyclisme dans l'univers familial depuis le plus
jeune âge. Catherine Simonin assistante sportive, s'est donc
retrouvée là presque naturellement. "À mes débuts dans une
autre équipe, cela a été très difficile, j'ai eu du mal à me
faire accepter. J'étais dans les premières femmes. On me regardait
d'un air bizarre" , explique-t-elle. Pas tant les coureurs que
les autres membres de l'encadrement qui avaient alors du mal à
accepter une présence féminine dans ce monde de testostérone.
"Maintenant toutes les équipes ont une femme"
"Mais maintenant cela a changé, et toutes les équipes ont
au moins une femme. Les formations se rendent compte qu'on apporte
autre chose, qu'on pense à des choses auxquelles les hommes ne
pensent pas" , raconte Catherine Simonin. Vanessa Cassard ne
dit pas autre chose, elle dont la sœur travaille dans une autre
équipe cycliste française.
Catherine Simonin, qui a ouvert la voie, a réussi à faire sa
place à force de volonté et de caractère. Et du caractère, elle
n'en manque pas. "Petit bout de bonne femme" , comme
elle se définit elle-même, elle a par exemple fait barrage de son
corps à Lyon devant une meute de journalistes qui tentaient
d'interviewer Julien Simon à son arrivée. "Il fallait bien
qu'il respire" , explique-t-elle en riant.
"Préparer les musettes"
Son rôle dans l'équipe, comme pour les deux autres assistantes, est de veiller au grain et d'offrir tout le confort possible aux
coureurs. "Je prépare les musettes pour eux, mais aussi le
pique-nique pour les mécanos" , dit-elle. Devant un petit four
installé dans le bus, quelques pizzas attendent d'être réchauffées,
pour l'encadrement. "Les mécaniciens travaillent, donc ils n'ont
pas le temps de le faire" , justifie-t-elle. Reste que le
matin, ce sont les femmes qui partent faire les courses.
Le soir venu, leur rôle est très apprécié des athlètes. Ce
sont elles qui massent les muscles endoloris après une journée
passée sur un vélo. "Et certains dans l'équipe préfèrent
être massés par les femmes ", détaille Catherine Simonin. Ce
moment du massage est d'ailleurs important pour les coureurs. Pour
soigner les muscles mais aussi le moral.
"On parle beaucoup
avec eux de la course et d'autres choses, on est à l'écoute, on est
un peu des confidentes" , explique Vanessa Cassard. "On
aime bien parler" , explique Brice Feillu qui précise "après,
tant qu'elles bossent bien, c'est le principal, et elles bossent
bien".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.