Tour de France : Gap-l'Alpe d'Huez, l'étape qu'ils redoutent tous
L'Alpe d'Huez est l'une des montées les plus difficiles que le Tour de France ait eu à emprunter dans son histoire centenaire. Sur 12,3 kilomètres et une montée à 8,4 % en moyenne, les écarts se font, et les défaillances sont légion. Alors, imaginez un peu si ces 21 virages mythiques devaient être empruntés deux fois... C'est bien ce qui attend les coureurs ce jeudi.
La 18e étape de la Grande Boucle fait dans l'inédit, et offre là l'occasion au vainqueur d'inscrire son nom dans les livres d'histoire. Celui qui franchira en tête la ligne d'arrivée au sommet de l'Alpe d'Huez - avec rappelons-le une première ascension dans les jambes, précédée de deux cols de deuxième catégorie - est donc à chercher parmi les purs grimpeurs, les courageux et téméraires de ce Tour.
La dernière occasion ?
Cette année, le scénario de ce Tour de France, écrasé par un Christopher Froome encore vainqueur mercredi à Chorges, au terme d'un contre-la-montre individuel de haute voltige, offre une dramaturgie palpitante. Le maillot jaune assure qu'il ne prendra pas de risques. On est en droit de ne pas le croire, car ce discours est le même que la veille de sa démonstration de mercredi.
Sur les pentes de l'Alpe d'Huez, les rivaux du Britannique disposent là d'une occasion en or de "casser les pattes" du maillot jaune. Alberto Contador, deuxième de l'étape mercredi, et plus sérieux concurrent a priori, devra faire parler son tempérament de perpétuel attaquant, en essayant d'isoler Froome de ses équipiers de la Sky, Richie Porte en tête. D'ailleurs, le manager de son équipe Saxo-Tinkoff, Bjarne Riis, a déjà prévenu, bravache : "Nous allons attaquer partout, que ce soit en montée ou en descente ". Derrière, Alejandro Valverde, Nairo Quintana ou Joaquim Rodriguez pourraient aussi jouer leur carte.
Mais Froome reste impressionnant, et l'imaginer remporter une quatrième étape sur ce Tour 2013, dont deux au sommet de montées de légendes (Ax 3 Domaines et le Mont-Ventoux), ne relève pas de la science-fiction.
Une descente qui fait jaser
Cette 18e étape, comme si cela ne suffisait pas, est aussi l'objet d'une polémique de dernière minute. Celle-ci concerne le col de Sarenne, et surtout sa descente après l'Alpe d'Huez.
Très pentue, vertigineuse, technique, donnant sur des pentes impressionnantes, elle fait courir des risques inconsidérés aux coureurs affirment certains suiveurs. Même le parti Europe Écologie-Les Verts est entré dans le débat, dénonçant les risques encourus mais aussi "la protection d'un espace sauvage préservé ". Des arguments que réfute Jean-François Pescheux, qui a imaginé ce tracé.
Alors que l'orage menace, les organisateurs ont tout de même allégé le dispositif, limitant l'accès à la descente aux voitures essentielles et aux motos de télévision.
Bjarne Riis, très en forme, s'est montré tout aussi incisif pour aborder la question : "Il (Froome) doit utiliser davantage ses freins s'il a peur dans les descentes ". Que d'ingrédients pour une étape palpitante, en somme.
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