Sojasun se prépare au Tour de France
Mercredi 29 mai, 8h 30. La neige tombe à gros flocons sur les Carroz d'Arâches, station de montagne située en Haute-Savoie à 1.200 mètres d'altitude. Une météo hivernale qui oblige l'équipe Sojasun, présente sur place depuis le début de semaine, à revoir – une fois de plus – son programme. Pas de sortie en vélo pour les 18 coureurs réunis mais une séance de home trainer intensive.
Jean-Baptiste Quiclet, l'entraîneur de l'équipe, envoie par SMS le programme calibré aux coureurs qui arrivent au fur et à mesure au petit-déjeuner. "Ce sont les pires conditions. Pluie, froid, c'est tout ce que détestent les coureurs ", souffle, fataliste, Nicolas Guille, l'un des directeurs sportifs adjoints de l'équipe. "Depuis le début de l'année, c'est la cata. Mais on n'a pas trop le choix et il faut bien s'entraîner ".
Forger un collectif
Ce stage de préparation au Tour est un moment important pour les cyclistes présents et le staff de l'équipe. C'est l'une des rares fois cette saison où ils peuvent se retrouver ensemble. Le reste du temps, ils sont séparés, inscrits sur des courses différentes ou s'entraînant de leur côté. "Je suis content de revoir Rony [Martias] ", explique ainsi Brice Feillu, le"grimpeur-puncheur" de l'équipe.
Créer un esprit d'équipe, souder les coureurs, est important pour Sojasun. "Une victoire ne peut être que collective. Il faut que les coureurs tirent dans le même sens, aient un même but commun" , détaille Stéphane Heulot, le manager. L'ancien pro en est conscient, il ne dispose pas du même effectif que d'autres équipes plus fournies, candidates à la victoire finale sur le Tour. Le rêve avoué de Sojasun cette année, c'est une victoire d'étape. "L'an dernier, l'équipe a terminé 13e du Tour. Ca reste un exploit mais c'est anecdotique. Remporter une étape serait quelque chose de magique. Pour moi, ce serait tellement fort... ", explique Stéphane Heulot.
"Retrouver le coup de pédale en montagne "
Mais ce stage de n'est pas que psychologique. Il est également organisé pour permettre aux coureurs de (re)découvrir les Alpes, un des gros morceaux du Tour cette année. Et en début d'après-midi, alors que la neige et la pluie ont cessé, les coureurs s'habillent. Maillots à manches longues, cuissards, bonnets et l'indispensable blouson imperméable. Ils partent pour trois heures de sortie intensive sur les cols avoisinants.
"L'objectif est de retrouver le coup de pédale en montagne ", explique Jean-Baptiste Quiclet. Et ce coup de pédale n'est pas qu'une expression, une image, c'est une réalité. "En montée, le vélo du coureur est penché donc le geste change. Il faut se réadapter pour faire moins d'efforts et être plus performant ". Sur leurs vélos de compétition, les coureurs enchaînent les exercices, tandis que dans la vallée, les nuages s'accumulent, obligeant les différentes voitures qui suivent les coureurs à changer plusieurs fois de parcours pour slalomer entre les averses.
Quelques kilos à éliminer
En dépit de la neige et du froid, Brice Feillu est à l'aise sur son vélo quand il entame sa dernière montée. Les sensations semblent être bonnes, le moral aussi. Le physique est affûté, 1m88 et 66 kg "pour l'instant ". L'objectif pour lui est de descendre à 65kg, pas beaucoup moins toutefois. "On allège le poids de la machine alors il faut aussi alléger le poids du gars dessus ", explique celui qui a déjà remporté une étape sur le Tour.
Le soir venu, avant le repas, l'ambiance se tend un peu. Le staff doit annoncer aux différents coureurs le nom des 15 présélectionnés pour le Tour de France. Il y a donc quelques déçus à qui il faut expliquer la décision, qu'il faut rassurer, réconforter. Mais ces moments difficiles ne sont pas terminés puisqu'au final ils ne seront que neuf à être sélectionnés pour l'épreuve. Le nom des heureux élus ne sera décidé qu'une semaine – à peine – avant le début de l'épreuve.
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