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Photo-finish : quand la victoire sur le Tour se joue au centimètre

REPORTAGE | L'arrivée de la troisième étape entre Ajaccio et Calvi s'est finalement jouée au sprint entre Peter Sagan et Simon Gerrans. À peine une demie-roue d'écart entre les deux hommes. Dans ce cas-là, le rôle de la "photo-finish", la photo à l'arrivée, est essentiel. Des caméras ultra-perfectionnées sont installées au-dessus de la ligne et au niveau du sprint intermédiaire, en milieu d'étape. Reportage à Sagone au sprint intermédiaire juste avant le passage des coureurs.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Baptiste Schweitzer Radio France)

Il fait partie de ces personnes qui ne
voient jamais la course passer, alors que les coureurs le frôlent.
Remi Boltan travaille pour la société qui gère la photo finale sur
lors des différents sprints. Pour cette troisième étape, il a
installé sa caravane - qui fait office de bureau - à Sagone, lieu
du sprint intermédiaire.

"On a la plage derrière, la mer
est transparente, explique-t-il, mais on n'aura pas le temps d'en
profiter"
. Sur la ligne de ce sprint intermédiaire, il
installe des câbles qui servent de champs magnétiques en travers de
la route. Les puces électroniques qui équipent les vélos des
cyclistes, vont automatiquement déclencher le système qui inscrira
le nom du coureur sur l'écran.

10.000 images par seconde

Mais ce n'est pas suffisant, explique
Remi Boltan. Il arrive, par exemple, que les coureurs échangent de
vélo – comme lorsqu'un coéquipier laisse son engin à son leader
en proie à un souci mécanique. Dès lors, comme pour le tiercé, il
installe également deux caméras au-dessus de la ligne. Des engins
ultra-perfectionnés.

"Elles peuvent prendre jusqu'à
10.000 images par seconde"
, détaille le jeune homme. Cela
permet de voir avec une extrême précision le moment où les
coureurs passent la ligne. "Il y a deux ans, on a fait une
photo finish entre Mark Renshaw et Matthew Goss. Il y avait 3/10.000
de seconde entre les deux, cela représente de deux à cinq
centimètres d'écart"
. La photo a permis de les départager
et d'éviter toute contestation.

" Un bruit particulier " quand les coureurs passent

S'il connait les coureurs par cœur,
pour relever, noter leur numéro de maillot et les transmettre le
plus vite possible à l'organisation, Remi Boltan ne les voit pas : "J'ai
trois ordinateurs devant moi et les yeux rivés dessus"
. Il ne
les voit pas mais les entend distinctement : "Quand ils
passent, cela fait un bruit particulier. Comme un souffle"
.

Pour ce sprint intermédiaire de
Sagone, c'est le Français Sébastien Minard qui a déclenché le
premier la photo. Cent-vingt kilomètres plus tard, la photo a été
nécessaire pour départager les deux premiers sur la ligne
d'arrivée. Simon Gerrans l'a finalement emporté au sprint sur Peter
Sagan.

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