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Ils font le Tour juste avant les pros

REPORTAGE | Ils font leur Tour de France. Jérémy Baucherel et Laurent Bocandé ont décidé de prendre leur vélo et de suivre le parcours du peloton étape par étape . Ils partent quelques heures seulement avant les pros et pédalent pendant de longues heures sur les routes noires de monde. Un défi pour la bonne cause. Ils en profitent pour récolter des fonds pour l'association ELA, qui lutte contre les leucodystrophies.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Baptiste Schweitzer Radio France)

"Tous les jours je me dis qu'on est complètement fou de
faire ça"
, souffle Laurent Bocandé. Avec son compère Jérémy
Baucherel il vient d'arriver à Tours peu après 14h30. Les deux ont
quitté Fougères, lieu de départ de la 12e étape peu avant 6h30. Ils se sont lancés un défi : faire toutes les étapes du Tour
de France, à vélo, quelques heures seulement avant les coureurs.

"On a roulé à 30 km/h de moyenne" , explique
Laurent Bocandé, 46 ans, chauffeur-livreur qui prend donc sur ses
vacances pour accomplir cet exploit. "On compte environ 10km/h
de moyenne de moins que les vrais"
, détaille-t-il. Chaque
jour, ils s'offrent donc une bonne marge pour être sûr de rallier
l'arrivée.

Pas le droit de passer la ligne

"Sauf que mis à part ici à Tours, on n'a jamais pû
passer la ligne. Les organisateurs ne l'autorisent pas. C'est
dommage"
, regrette Jérémy Baucherel, ingénieur aéronautique
de 24 ans. Car leur pari n'est pas qu'une lutte contre eux-mêmes. Ce
Tour de France leur permet d'abord de récolter des fonds pour
l'association ELA qui lutte contre les leucodystrophies. À plusieurs
endroit du parcours, ils vendent des sacs de sel de Guérande, leur
région d'origine.

Ils ne sont pas les seuls à tenter de faire le Tour de France.
Leur particularité est de faire les étapes en même temps que la
course officielle. "La fête du Tour c'est le jour même. On
veut profiter de l'ambiance. C'est incroyable le monde qu'il y a sur
le bord des routes même tôt le matin"
, sourit Jérémy
Baucherel qui apprécie les applaudissements qui les accompagnent
tout au long de leur route.

"Prêt à franchir n'importe quelle montagne"

Les étapes sont parfois dures, violentes. "Le premier col
des Pyrénées a été compliqué, le temps de se mettre dans le
rythme de la montagne"
, soupire Jérémy Baucherel. "Maintenant qu'on est rodé on est prêt à franchir n'importe
quelle montagne"
, renchérit Laurent Bocandé dans un sourire.

Mais contrairement aux 22 équipes professionnelles qui font le
Tour, leur logistique est sommaire. "On n'a pas de bus
climatisés et on ne dort pas dans des hôtels quatre étoiles"
,
explique Laurent Bocandé. Pour les aider, deux personnes les suivent
en camping-car. Il leur sert de voiture de ravitaillement et de lieu
de vie. "C'est notre maison pendant trois semaines. Il est
tout confort avec couchettes et douches"
, expliquent-ils.

Ils n'ont pas non plus d'avions pour les longs transferts, comme
celui entre les Pyrénées et Saint-Nazaire. "On est arrivé à
Bagnère-de-Bigorres, terme de la 9e étape à 14h puis on fait la
route jusqu'à Guérande où on est arrivé à trois heures du
matin"
, raconte Laurent Bocandé. Ils ont à peine profité de
la journée de repos et le lendemain ils ont donc pris la direction
de Saint-Malo.

Le redoutable Mont Ventoux

Si pour l'instant tout s'est passé sans encombres, la troisième semaine de course s'annonce terrible, pour eux comme pour les
champions. La traversée des Alpes sera extrêmement difficile. "L'Alpe-d'Huez, je l'ai déjà monté une fois, donc deux fois
ca devrait aller
", explique Laurent Bocandé qui a déjà fait
le Tour en 2011. Les deux redoutent plus l'étape de dimanche qui va
les emmener en haut du Mont Ventoux après 240 km de course.

"Mais on va réussir notre pari" , expliquent-ils. Et tous
deux espèrent avoir le plus gros chèque possible à remettre à
l'association ELA dans 10 jours sur les Champs-Élysées, terme de ce
centième Tour de France.  

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