Tour de France : des bosses et du vent
Au programme de cette troisième étape : 197 kilomètres entre Orchies et Boulogne-sur-Mer, avec une arrivée qui suscite déjà quelques inquiétudes au sein du peloton.
C'est la première étape réellement intéressante. En plus d’être la première étape 100% française, Orchies - Boulogne-sur-Mer pourrait en effet réserver quelques surprises.
Généralement, la première semaine est réservée aux sprinters. Le Britannique Mark Cavendish l’a encore prouvé, lundi 2 juillet, en franchissant le premier la ligne d’arrivée à Tournai, au terme d’un sprint massif qu’il a une nouvelle fois dominé de la tête et des épaules.
Mais les 197 bornes du jour pourraient offrir un final bien différent. En effet, si les 130 premiers kilomètres ne manqueront pas de rappeler aux coureurs leurs premiers coups de pédales à travers le plat pays, les dernières bornes avant Boulogne-sur-Mer pourraient leur poser quelques problèmes. Avant de pouvoir se reposer, les coureurs devront franchir pas moins de six cols - de troisième et de quatrième catégories.
"Le final va être dur"
Sur le site officiel du Tour de France, Jean-François Pescheux, directeur des compétitions, reconnaît que l’étape du jour est "difficile dans son final" : "Dans les soixante derniers kilomètres, il n’y a pratiquement pas un centimètre de plat. Les coureurs aborderont des petites côtes de 1 500-2 000 mètres mais avec des passages assez difficiles sur des routes assez étroites. Il faudra être bien placé."
Preuve de ces difficultés, Alain Gallopin, directeur sportif de RadioShack, a filmé les derniers kilomètres de l'étape afin d'y préparer ses coureurs. Et l'enjeu est de taille puisque l'équipe américaine compte dans ses rangs Fabian Cancellara, porteur du maillot jaune. Le Suisse, détenteur de la précieuse tunique depuis le prologue et qui espère bien la conserver ce soir, se méfie particulièrement de l'arrivée à Boulogne-sur-Mer : "Le final va être dur. Le plus important, ce sera le maillot jaune. Mais ça dépendra de la course, de la situation."
Ça passe ou ça casse
La situation évoluera selon deux paramètres : le parcours, accidenté, et le vent, imprévisible. Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour (1978, 1979, 1981, 1982 et 1985) s'attend à du suspense : "Dans les trente derniers kilomètres, ça va vraiment se corser avec plein de petites côtes (…) Si jamais, par bonheur pour nous et par malheur pour les coureurs, il y avait un petit peu de vent, il pourrait se jouer par mal de choses."
Le risque de cassure est donc bien réel. Or si le peloton venait à se scinder avant les derniers cols, les écarts sur cette étape de plaine pourraient être importants après la ligne d'arrivée. Christophe Moreau en sait quelque chose. Lors de la 11e étape du Tour en 2007, le Français avait été victime d'une chute dans les premiers kilomètres. Le peloton avait alors accéléré sous l'impulsion de l'équipe Astana, et Moreau, gêné par le vent, n'avait pas réussi à suivre le rythme, perdant 3 minutes sur le groupe du maillot jaune à l'arrivée, et par là même sa place dans le top 10 à Paris. "On peut perdre le Tour de France sur cette étape", estime Jean-François Pescheux.
Alors, arrivée au sprint ou échappée victorieuse ? Les paris sont ouverts.
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