Toulon dans l'enfer des Munstermen
Le Thomond Park du Munster va certainement permettre à Joe Van Niekerk d'afficher son large sourire carnassier. Le capitaine de Toulon, qui n'a pas pu prendre part au premier match de son équipe en Coupe d'Europe la semaine dernière, aime le défi, il aime le combat, il aime les matches qui sentent le souffre. En Irlande, samedi, il sera servi. L'antre du Munster est un lieu ayant toutes les apparences d'une forteresse imprenable. En 51 matches à domicile, l'équipe locale ne s'est inclinée que quatre fois. Pire encore pour les Toulonnais, aucun club français ne s'y est imposé. Ils sont pourtant nombreux à avoir tenté leur chance: l'USAP (2 fois), Montauban, Clermont (2 fois), Bourgoin (3 fois), Castres (3 fois), le Stade Français (2 fois) ou Biarritz. Si certains ont frôlé l'exploit, comme Perpignan la saison dernière (défaite 24-23) ou Montauban la saison d'avant (défaite 19-17), tout le monde est resté en rade.
Hormis le fait que le Munster a toujours rassemblé une grande partie de l'équipe nationale d'Irlande, avec un talent inhérent, cette formation compte sur deux autres atouts. Le premier, c'est le très célèbre "fighting spirit" irlandais. Chaque Irlandais a ce gêne dans le sang, et cela ne suffirait pas à faire la différence avec les autres provinces du pays, et encore moins face aux autres clubs européens. Le Munster, c'est un rugissement. Le Munster, c'est une unité tout de rouge vêtu. Le Munster, c'est une armée. Un public capable de sublimer un peu plus son équipe, des supporteurs connaisseurs qui mettent une pression infernale tant sur l'arbitre que sur l'équipe adverse. Avec un pack qui ressemble à s'y méprendre à celui du Tréfle, les Munstermen aiment ce combat qui fait monter l'ambiance et rugir de plaisir tout un peuple.
Annoncé sur le déclin depuis la saison dernière, le double champion d'Europe (2006 et 2008) sera d'autant plus difficile à manoeuvrer que l'équipe s'est inclinée lors du premier match chez les London Irish. Et si l'équipe est vieillissante, les supporteurs ne sont pas prêts à perdre leur foi dans leur équipe. Comme à Toulon, l'équipe de rugby est presque tout, et pas loin d'être une religion.
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