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Tokyo 2020 : Le monde entier a les yeux braqués vers le CIO

L'aiguille avance. Les jours passent et aucune décision ne pointe le bout de son nez. Alors que l'épidémie de Covid-19 a déjà contraint au report Roland-Garros, l'Euro de football ou encore des 24 heure, leLe Comité International Olympique (CIO) attend pour statuer sur le maintien des Jeux Olympiques de Tokyo. La pression monte et les athlètes en colère se font de plus en plus nombreux. Le monde a les yeux tournés vers l'instance décisionnaire.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Le monde entier, paralysé par la pandémie de coronavirus, a les yeux braqués sur le Comité international olympique (CIO), dans l'attente d'une décision sur le sort des JO de Tokyo, événement sportif majeur de l'année 2020, l'un des derniers à n'avoir pas été rayé du calendrier. Le CIO se calfeutre. A Lausanne, sur la porte vitrée de son siège flambant neuf, érigé au bord du lac Léman, une petite affiche : "La Maison olympique est fermée".

Depuis vendredi dernier, les quelque 600 employés restent chez eux, "conformément aux recommandations des autorités sanitaires", explique l'instance. Et ils continuent à oeuvrer à la préparation des JO de Tokyo, par télétravail. Le président allemand, Thomas Bach, est l'un des rares encore présents au siège, entouré du directeur général, le Belge Christophe De Kepper, et de quelques directeurs.

"Quatre mois devant nous"

"Seul le président est présent et quelques directeurs, dans des bureaux séparés", confie une source proche de la direction. Depuis mardi, M. Bach enchaîne les réunions téléphoniques avec les fédérations internationales, les Comités nationaux olympiques (CNO) et les représentants des sportifs, répétant inlassablement son message: le CIO est "déterminé à oeuvrer pour le succès des JO de Tokyo".

"Tout le monde réalise que nous avons encore quatre mois devant nous", avant les JO, a encore expliqué mercredi soir M. Bach, après sa réunion avec des représentants des athlètes du monde entier. Mardi, le CIO a demandé aux fédérations internationales de lui fournir pour la fin mars des propositions pour finaliser leur programme de qualifications, alors que seuls 57% des sportifs sont qualifiés.

 

Selon des sources interrogées, aucune des 28 fédérations représentées aux JO d'été n'a demandé au patron du CIO s'il envisageait un report des Jeux de Tokyo prévus pour s'ouvrir le 24 juillet. "Nous sommes très optimistes sur la tenue des Jeux olympiques de Tokyo aux dates prévues", a déclaré jeudi à l'AFP le serbe Nenad Lalovic, président de la Fédération internationale de lutte (Fila) et influent membre de la Commission exécutive du CIO.

Désormais seul dans son bureau du siège de la fédération à Corsier-sur-Vevey (Suisse), M. Lalovic "organise des consultations téléphoniques avec les fédérations membres", en vue de soumettre au CIO "à la fin du mois" un plan pour boucler le programme de qualifications, alors que seuls "45% des lutteurs" ont aujourd'hui en poche leur sésame pour Tokyo. "On va reporter tous les tournois de qualification en juin", ajoute celui qui a sauvé la place de la lutte dans le programme olympique.

"Pas nécessaire de prendre une décision radicale"

Mais face aux inquiétudes grandissantes des sportifs, combien de temps le CIO pourra-t-il tenir ? La seule journée de mardi a vu le report de l'Euro de football, de la Copa America, du tournoi de tennis de Roland-Garros ou encore de la classique cycliste Paris-Roubaix. "Il n'est pas nécessaire de prendre de décisions radicales", a assuré mercredi un porte-parole du CIO ajoutant que "toute spéculation", sur un éventuel report "à ce stade serait contre-productive", encourageant aussi "tous les athlètes à continuer de se préparer pour les JO du mieux qu'ils peuvent".

"Les JO dépassent tout en termes d'organisation, de budget et de prestige", confie un cadre d'une grande fédération. "On peut donc comprendre que le CIO se donne du temps pour prendre une décision radicale qui engage aussi l'avenir du sport mondial". Jeudi matin, lors d'une scène surréaliste, dans un stade panathénaïque d'Athènes vide en raison du coronavirus, la Grèce a transmis la flamme olympique aux organisateurs japonais des JO qui vont maintenant l'acheminer par avion jusqu'à Tokyo.

Les athlètes montent au créneau

Mais face à ce que certains qualifient d'obstination, de plus en plus de sportifs appellent isolément à un report, tels les athlètes français Kévin Mayer et Pascal Martino-Lagarde ou la perchiste grecque Katerina Stefanidi. Tout comme le président de la Fédération française de natation, Gilles Sezionale. Si beaucoup de présidents de fédérations internationales, dont la plupart ont leur siège à Lausanne, suivent la ligne du CIO, en interne le discours est souvent tout autre.

"Je suis choqué, confie un cadre d'une grande fédération, sous couvert d'anonymat. Si le CIO décidait de repousser (les JO), au moins tout le monde pourrait se préparer en conséquence plutôt que d'avancer sans savoir où l'on va". "Si le CIO prétend se soucier de la santé des sportifs, alors qu'il reporte les Jeux", avance un cadre d'une autre fédération. Car en ne prenant aucune décision, il expose les sportifs à un risque majeur".

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