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Tennis féminin : la tentation du come back

Après Kim Clijsters jeudi, c'est Tatiana Golovin qui annonce ce vendredi son retour à la compétition. De Navratilova à Hénin en passant par Bartoli, la liste de ces anciennes championnes à avoir tenté un retour est longue, celle des come backs vraiment réussis l'est en revanche beaucoup moins... Mais qu'est-ce qui pousse ces joueuses à reprendre le chemin des courts ?
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (DIRK WAEM / BELGA MAG)

La fameuse "petite mort", celle qui frappe les sportifs à la fin de leur carrière, n'empêche visiblement pas les résurrections. Depuis quelques années, le circuit WTA, bien plus que son homologue masculin de l'ATP, est témoin d'un étrange ballet, celui d'anciennes gloires retraitées qui tentent de revenir au plus haut niveau. Kim Clijsters et Tatiana Golovin ne sont que les derniers exemples en date d'une liste déjà conséquente. 

Jennifer Capriati fut l'une des premières, sinon la première, à relancer la tendance du come back. La prodige US, après des années d'errance (elle fut notamment arrêtée en possession de marijuana) avait finalement réussi son pari en remportant, entre autres, l'Open d'Australie et Roland Garros, et en redevenant numéro 1 mondiale. Le succès de cette tentative aura forcément inspiré les contemporaines de Capriati, ainsi que les joueuses des générations suivantes. 

Des retours pas toujours gagnants

Parmi les retours les plus marquants, Martina Navratilova, Martina Hingis, Justine Hénin ou Kim Clijsters, déjà entre 2009 et 2012 pour cette dernière, ont connu des fortunes très diverses. Plus près de nous, Marion Bartoli s'est elle aussi laissée attirée par les sirènes de la compétition. Un retour avorté qui traduit bien la difficulté de remonter en selle, quand bien même toutes ces joueuses ont un talent à part. 

Chacune d'entre elles, bien sûr, ont évoqué la passion du jeu comme moteur principal à leur retour. Et l'on ne peut absolument pas douter de la sincérité de ces motivations. Pour certaines, obligées de mettre un terme à leur carrière en raison de leur maternité, il y a bien sûr le désir de prouver qu'on peut être et avoir été. Clijsters et Golovin, respectivement mères de 3 et 2 ans, rejoignent un club qui comprend notamment Serena Williams et Victoria Azarenka.

Un mantra revient également dans toutes les bouches : celui du challenge personnel. Il n'est pas question d'annoncer que l'on va revenir et tout écraser. L'adversaire c'est d'abord soi-même. Kim Clijsters résume cet état d'esprit : "Moi, j'aime toujours jouer au tennis. Je n'ai pas besoin de prouver quoi que ce soit, mais j'ai envie de me lancer un défi. La question, c'est: est-ce que je suis capable d'y jouer au niveau que j'aimerais ?"

Des places à prendre

L'aspect financier, bien que moins évoqué, entre fatalement en jeu même si les intéressées s'en défendent généralement. Mais il est vrai que les "prize money", de plus en plus astronomiques, peuvent décider les plus hésitantes... D'autant que, et c'est sans doute là la principale raison de ces retours en série, l'état actuel du tennis féminin peut favoriser les desseins des revenantes. En effet, la WTA traverse une période de vacance du pouvoir et certaines, constatant les victoires surprises qui se succèdent en tournois et même en Grand Chelem, doivent certainement se dire "pourquoi pas moi ?"

Le raisonnement se tient.  Si l'on s'en réfère aux trois dernières années, une seule championne s'offre deux titres du Grand Chelem la même année : il s'agit d'Angélique Kerber à l'US Open et l'Open d'Australie en 2016. Naomi Osaka, elle, rafle les deux derniers tournois du Grand Chelem, l'US Open 2018 et l'Open d'Australie 2019. Hormis ces exceptions, on assiste à un véritable turnover dans les palmarès. Il y a donc clairement des places à prendre pour Clijsters et Golovin. Après tout, ces (toujours) jeunes femmes ont beaucoup gagné dans leur première carrière. Ce qui leur donne, aussi, le droit de rêver. 

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