Federer remporte son 7e Wimbledon aux dépens de Murray
Des sommets, Roger Federer en a atteints. Il accumule les records, les matches de légende, et ce n'est pas fini. L'avènement de Novak Djokovic cumulé à une certaine supériorité de Rafael Nadal, sans oublier les jeunes aux dents longues (Murray, Tsonga, Berdych...) avaient fait naître des doutes quant à son maintien dans l'élite mondiale. Mais après deux éliminations successives en quarts de finale à Wimbledon, qui était auparavant son jardin, le Suisse a remis les pendules à l'heure. Dans un mois jour pour jour, Roger Federer fêtera ses 31 ans. Dans ses plus beaux rêves, il n'imaginait sans doute pas s'être offert un triple cadeau à Wimbledon, qui pourrait même devenir quadruple en cas de sacre olympique sur ce même terrain, le seul titre qui manque à son palmarès en simple. 7e Wimbledon, 17e titre en Grand Chelem, la place de N.1 mondiale retrouvée pour une 286e semaine qui lui permet d'égaler un autre record de Pete Sampras, le gazon est redevenu le domaine de RF.
Dans une finale que tout le royaume d'Angleterre attendait, Andy Murray a réalisé un match énorme, poussant son adversaire à atteindre des sommets de jeu pour rester en vie dans la rencontre. Mais à deux reprises, le tournant du match est allé dans le sens de l'ancien N.1 mondial. Dans le 1er set, après avoir fait le break d'entrée mais avoir perdu son service au troisième jeu, après avoir écarté deux balles de break pour égaliser à (4-4), le Britannique avait su transformer une nouvelle opportunité pour faire le break et mener (5-4). Pour la première fois de sa carrière, et après quatre présences en finale d'un tournoi du Grand Chelem, il prenait un set (6-4). La deuxième manche était tout aussi accrochée, et le N.4 mondial se procurait deux balles de break pour mener, comme dans le 1er set, (5-4), mais cette fois, Federer les effaçaient pour rester en tête (5-4). Et dans le 12e jeu, l'intensité dans les échanges était extrême, les deux hommes ne voulant pas céder. Mais au terme de deux énormes combats, le Suisse remportait les deux points qui lui offraient la manche sur une splendide amortie de volée de revers (7-5).
Andy Murray: "Quand on joue devant ses fans et toute sa famille, c'est dur (de perdre). Je crois que j'ai joué un bon match. Il y a eu beaucoup d'échanges accrochés, des jeux serrés, des balles de break des deux côtés. Il a joué un tennis incroyable, surtout après la fermeture du toit, dans les deux derniers sets. Il a servi beaucoup mieux (en indoor). L'ambiance était superbe, une des plus belles que j'ai connues. J'espère que les gens ont apprécié même si j'ai perdu. C'est la meilleure des quatre finales que j'ai jouées. C'était un match long. J'ai eu des opportunités, même dans les deux derniers sets. Je n'ai pas donné de mauvais jeux, j'ai pris la plupart du temps les bonnes décisions. Je me sentais plus à l'aise ce matin qu'avant mes autres finales. Roger continue à jouer un tennis extraordinaire."
Le 6e jeu du 3e set interminable
Les deux hommes étaient dos à dos, et devaient même regagner les vestiaires à (1-1), la pluie s'étant encore invitée sur Wimbledon. Une demi-heure après, le toit cette fois au-dessus de leur tête, les deux finalistes reprenaient les armes. Et le deuxième tournant du match survenait au 6e jeu. L'Ecossais était alors au service pour égaliser à 3-3. Mais dans un jeu interminable, après avoir mené 40-15, puis avoir eu quatre autres balles de jeu, il devait céder son engagement sur la 5e balle de break (4-2). Le coup était rude à encaisser, d'autant que l'Helvète accumulait de la confiance en menant deux manches à une après son 9e ace, sur la ligne extérieure (6-3).
Dans le quatrième set, c'est au cinquième jeu que la différence s'effectuait. Un passing-shot de Roger Federer lui donnait un break pour mener (3-2). Malgré le soutien des soeurs Middleton (Pipa et Kate), des époux Beckham, du Prmeier ministre Cameron et de tout un Central Court acquis à sa cause, Andy Murray ne parvenait pas à combler ce retard. Il s'inclinait finalement, sur la deuxième balle de match, et un passing-shot désespéré et trop long de son adversaire, 4-6, 7-5, 6-3, 6-4.
Les larmes de Murray
L'émotion était extrême au moment de la remise des prix, pour l'un comme pour l'autre. Andy Murray ne pouvait retenir ses larmes après avoir juste pu lâcher un "C'était tout près" au micro. Le 4e mondial parvenait ensuite à glisser son humour "so British", avant de craquer de nouveau après avoir remercié le public, ayant échoué à donner un successeur au légendaire Fred Perry, vainqueur ici-même en 1936. "Je rejoins mon idole, c'est un moment magique pour moi", a avoué Federer en recevant le trophée, sous les yeux de son épouse et de ses jumelles âgées de trois ans, qui assistaient au match. "J'ai joué un de mes meilleurs tennis en demi-finale et en finale. Je ne pourrais pas être plus heureux. Ca m'avait manqué de jouer la finale ici, c'est un grand moment".
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