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US Open : Rafael Nadal arrache un 19e Grand Chelem au terme d'une finale titanesque face à Daniil Medvedev

Au terme d'une finale d'anthologie, Rafael Nadal a fini par venir à bout d'un Daniil Medvedev incroyable d'abnégation (7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-4). Cinq sets et 4h49 de jeu à la hauteur de la légende Nadal, qui conquiert un quatrième US Open et un 19e titre du Grand Chelem.
Article rédigé par Mathieu Aellen
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Il aura été le chercher avec le cran et avec les tripes. Bousculé comme rarement par un Daniil Medvedev plus qu’à la hauteur d’une première finale en Majeur, Rafael Nadal a conquis un quatrième US Open ce dimanche en s’imposant en cinq sets (7-5, 6-3, 5-7, 4-6, 6-3) et 4h49 de jeu face au cinquième joueur mondial. Une finale homérique, offensive comme rarement (130 montées au filet cumulées pour les deux joueurs) et au scénario totalement fou, où l’Espagnol aura été poussé dans ses derniers retranchements en lâchant un avantage de deux sets et un break d'avance. Mais Nadal reste Nadal, s'offrant au bout de la nuit et du suspense un 19e titre en Grand Chelem, pour revenir à une petite longueur de Roger Federer au palmarès.

Qui aurait pu imaginer un seul instant ce scénario totalement fou après deux sets et demi, quand Rafael Nadal s’offrait deux balles de break pour mener 5-4 dans le troisième set ? Peu de gens assurément, mais ceux qui l’avaient prédit et ont lâché un billet sur un match en cinq sets peuvent déjà réserver leurs prochaines vacances au soleil. Car pendant un peu plus de deux heures, la machine Nadal s’est doucement mais sûrement mise en route pour naviguer presque sereinement vers un 19e titre en Grand Chelem. De l'intensité, encore de l’intensité, un slice toujours aussi perturbant et un jeu porté vers l’avant ont rapidement permis à l'Espagnol d’effacer un premier break précoce du Russe pour ensuite ne lui laisser que les miettes. Deux petits points concédés sur sa mise en jeu après le break de Medvedev et une constante agressivité sur le service de son adversaire font tanguer le géant russe, qui finit par craquer et lâcher le premier set après 1h03 d'effort.

Comme face à Mattéo Berrettini en demi-finale, où il était allé chercher le gain de la première manche au tie-break, Nadal a joué la carte de l'effritement progressif pour mieux croquer sa proie. S'il a maintenu la tête hors de l'eau grâce à sa puissante première balle lors du premier set, Daniil Medvedev va légèrement lever le pied, manquant l’opportunité de breaker d'entrée avant de laisser Nadal imprimer le tempo. Agressif au filet, coriace en défense, précis au retour, avec toujours le coup en plus pour déstabiliser Medvedev, ce dernier n'aura que très rarement trouvé la solution face au métronome Nadal. A l'image de de ce rallye exceptionnel à 3-2 où le temps de 26 coups, l'Espagnol a offert aux spectateurs du court Arthur-Ashe un large panorama de sa panoplie, abusant de variations pour s'offrir puis convertir sa balle de break lui permettant de s'envoler et de mener deux sets à zéro.

Dantesque Medvedev

Mais Medvedev n’est décidément pas un joueur comme les autres, et peu sur la planète tennis ont été capables de faire douter et renverser un Rafael Nadal en mode Super Saiyan. De l’abnégation, de la résilience et du panache, le cocktail parfait pour retourner cette finale et le court Arthur-Ashe alors que beaucoup auraient pu éclater comme un pop-corn face au mur espagnol, d’autant plus quand il s’agit de votre première finale de Grand Chelem. Une combativité et du courage qui lui ont d’abord permis d'aller chercher le débreak pour recoller à 3-3 dans le troisième set et rester en vie. Rebelote deux jeux plus tard, où il fait parler sa couverture de terrain et ses qualités de défenseur pour écarter deux balles de break en forme de balles de match et la possibilité de voir Rafael Nadal servir pour le gain du tournoi. Puis cerise sur le gâteau quelques minutes plus tard, où Medvedev colle un 8-1 à Nadal sur les deux derniers jeux, dans un festival de coups gagnants pour s’offrir un quatrième set et planter le doute dans l’esprit de l’Espagnol.

Alors qu’il semblait piocher peu à peu physiquement, Daniil Medvedev va alors basculer dans un monde parallèle le temps d’un quatrième set simplement exceptionnel, qui transforme cette finale en une véritable guerre physique, un combat de titans. Le Russe marche sur l’eau, écarte des balles de break sur des services-volées et oblige Nadal à s’arracher sur ses mises en jeu alors que lui alterne entre services à 200 km/h et coups gagnants monstrueux. Pris à partie par le public new-yorkais lors de la première semaine, Medvedev arrive à retourner une petite partie des spectateurs du court Arthur-Ashe en sa faveur, qui réclame un cinquième set pour faire chavirer cette finale dans l'irréel. Vœu exaucé, sur un exceptionnel retour de revers sur un énième service slicé de l'Espagnol.

Un cinquième set où Daniil Medvedev, qui aura laissé passé sa chance en manquant trois fois la possibilité de breaker l'Espagnol d'entrée, sera magnifique jusqu'au bout. Un double-break dans la vue, et Nadal qui sert pour un 19e Grand Chelem ? Pas de quoi changer la stratégie du Russe, qui sauve deux premières balles de match sur un revers croisé gagnant puis avec service-volée sur deuxième balle (encore) avant de debreaker dans la foulée pour revenir à 5-4. Il faudra finalement une troisième balle de match et un dernier service gagnant pour voir un Rafael Nadal à bout de forces mettre fin aux espoirs du bizuth. L'Espagnol, sacré pour la quatrième fois à Flushing Meadows, devient l'homme le plus titré de la décennie à New-York devant Novak Djokovic (3). On le savait roi de l'ocre, le voilà désormais maître sur dur.

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