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Stan Wawrinka met Djokovic et l'US Open à ses pieds

Stan Wawrinka s'est montré à nouveau invincible en finales de Grand Chelem, en remportant celle de l'US Open. Après l'Australie 2014 et Roland-Garros 2015, il remporte son 3e titre dans un Majeur en autant de finales. Face à lui, le N.1 mondial, Novak Djokovic, a encore dû s'avouer vaincu 6-7 (1/7), 6-4, 7-5, 6-3. Et ce n'est pas la première fois que le Suisse barre la route au Serbe en le privant de titre.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

En 2006, Stan Wawrinka avait privé Novak Djokovic de son deuxième titre en carrière sur le circuit, à Umag. En 2014, il l'avait empêché de poursuivre sa quête d'un inédit (dans l'ère Open) quadruplé à l'Open d'Australie en le battant en quarts de finale avant de s'y imposer. En 2015, il lui avait chipé avec autorité la victoire à Roland-Garros, dans le seul tournoi du Grand Chelem qui manquait alors à son palmarès. Ce soir, à New York, le Suisse lui a de nouveau brisé un rêve. Tenant du titre, le Serbe visait en effet son premier doublé à l'US Open, et ainsi faire comme un Pete Sampras (auteur du doublé en 1995-1996), un Patrick Rafter (1997-1998), ou encore un Stefan Edberg (1991-1992) ou un Jimmy Connors (1982-1983). Avec trois titres à New York, il égalait également Ivan Lendl, titré trois fois ici dans l'ère Open.

Le réveil de Wawrinka, l'extinction de Djokovic

Le début de rencontre donnait l'impression que la voie était grande ouverte pour le N.1 mondial. Un break d'entrée, une envolée sereine pour mener (5-2), et d'un coup, la panne. Ou plutôt, le réveil de Stan Wawrinka, qui revenait à 5-4, en profitant d'ailleurs d'une double-faute du Serbe sur la balle de break. En revanche, au jeu décisif, "Nole" reprenait les choses en main, avec notamment un passing-shot de revers exceptionnel pour mener (3-1) puis s'imposer (7/1) après 58 minutes de combat.

Dans le second set, l'Helvète prenait la poudre d'escampette (4-1), avant de voir son rival recoller à 4-4. Mais il creusait encore une fois le trou au meilleur moment pour égaliser à un set partout (6-4). Et après avoir sauvé des balles de break d'entrée, Wawrinka conservait sa mise en jeu et s'emparait juste après de celle de son adversaire. A 3-0, il venait d'enchaîner cinq jeux de suite. Le Serbe y mettait fin, et en supprimant quelques erreurs, il comblait son retard (3-3). Le bras de fer s'éternisait, avec des échanges de costaud. Mais encore une fois, sous la pression, Djokovic craquait. A 6-5 pour son rival, il servait une toute petite 2e balle, et ne parvenait pas à repousser Wawrinka qui accélérait magnifiquement le long de la ligne, poussant le N.1 mondial à la faute. Après 3h04 de jeu, "Stan" menait deux manches à une (7-5). 

Le réalisme absolu de Wawrinka

A ce moment-là, Stan Wawrinka affichait 21 heures de jeu à son compteur, contre seulement 12 à Novak Djokovic. Mais sur le terrain, il n'affichait aucune faiblesse. Dans un coin de sa tête, sûrement cette statistique: face aux Top 10, il n'a perdu qu'un seul match après avoir mené deux sets à un. C'était contre Djokovic, à l'US Open 2013, au stade des demi-finales. Surtout, il pouvait se réjouir de constater qu'il avait fait preuve de réalisme: il avait concrétisé dans ce 3e set ses deux balles de break obtenues, alors que le N.1 mondial n'en avait validé qu'une seule sur six. Une statistique inhabituelle pour le maître du circuit. La différence entre les deux hommes était là.

Sans doute gêné au niveau de son épaule, car peu performant dès lors que les balles devaient être tapées au-dessus de l'épaule, Djokovic semblait sans réaction. Il faisait même quelques étirements, comme pour soulager une douleur ou une crampe. Il faut dire qu'en face, Wawrinka maintenait la pression, le rythme, comme sur ce magnifique revers dans l'angle en fond de court, qui lui offrait une balle de break qu'il transformait aussitôt (2-0). A (3-0), alors qu'il avait l'occasion de revenir à (3-1), le N.1 mondial commettait une énorme double faute. Le signe d'une journée sans, dans la raquette, dans le corps mais aussi dans la tête. Mais il s'en sortait tout de même (3-1), et faisait appel au kiné qui entrait aussitôt sur le terrain, interrompant le match pour soigner une ampoule à son pied. Une interruption pas vraiment du goût du Suisse, et qui a duré plus de cinq minutes. 

Trois balles de break échappent à Djokovic à 3-1

Mais Stan Wawrinka était toujours présent, effaçant les 12e, 13e et 14e balles de break du match (sur les 17 obtenues par Nole à ce moment-là du match), pour finalement conserver son service sur un extraordinaire coup droit (4-1). De nouveau en souffrance physique par moments, Novak Djokovic n'avait plus les ressources pour renverser la vapeur. Pour sa 21e finale en Grand Chelem, il subissait son 9e revers, et restait avec un bilan de 12 Majeurs à son palmarès. A cinq de Roger Federer, à deux de Rafael Nadal. ""Il faut reconnaître que Stan a été meilleur que moi, mais mon taux de réussite sur mes balles de break a été catastrophique", a regretté Djokovic. "J'ai eu des occasions, mais je n'ai pas su les capitaliser: quand on ne les utilise pas, cela se paie cher, je ne suis pas content de cela, mais j'ai donné le meilleur de moi-même. Je n'étais pas assez calme dans les moments importants, je ne suis pas resté assez concentré quand il le fallait, ce genre de matches est une leçon pour moi."

Pour Stan Wawrinka, en décrochant un troisième Grand Chelem différent à son palmarès, il égale Ivan Lendl, Pete Sampras, Stefan Edberg, Mats Wilander, Bjorn Borg, John McEnroe, Boris Becker, Jimmy Connors, Guillermo Vilas et Arthur Ashe​, qui ont tous gagné trois des quatre tournois du Grand Chelem. A 31 ans, il ne lui manque plus que Wimbledon pour rejoindre son compatriote Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic, qui ont gagné les quatre Majeurs. Pour 2016, afin de poursuivre sa série d'un Majeur par an ?

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