Roland-Garros : Rafael Nadal redevient le maître
Rafael Nadal a remis de l'ordre dans son jardin.
L'Espagnol, battu l'an dernier pour la première fois à Roland-Garros après quatre titres initiaux, a ajouté dimanche un cinquième joyau à sa couronne. Un exploit à la hauteur du talent du garçon de tout juste 24 ans, il les a fêtés il y a trois jours, vainqueur à Paris de son septième titre du Grand Chelem.
Une victoire lourde de sens pour le Majorquin dont les blessures aux genoux avaient fait craindre le pire l'an dernier.
En battant en finale Robin Söderling (6-4, 6-2, 6-4), le seul à l'avoir fait plier sur les courts de la Porte d'Auteuil, "Rafa" a en même temps effacé un souvenir douloureux, sans doute le pire de sa carrière de joueur. Pour couronner le tout, son nouveau triomphe parisien lui permet de reprendre la place de n°1 mondial cédée à Roger Federer ici-même l'an passé.
Lauréat de ses trois tournois de préparation (Monte-Carlo, Rome et Madrid) avant de poser le pied à Paris, Nadal a confirmé durant la quinzaine qu'il était le patron de la terre battue. Une surface sur laquelle il n'aura donc perdu aucun match cette saison. Et, comme en 2008, il a poussé la perfection jusqu'à ne pas abandonner un seul set durant les Internationaux de France.
Dimanche après-midi, les orages annoncés sur la capitale avaient déjà fui vers l'est mais la foudre est sortie du bras gauche de l'Ibère. Bien plus au point que celui de l'équipe de France de football, son jeu défensif a écoeuré un Söderling qui a donc échoué sur la dernière manche pour la deuxième fois de suite. Tombeur de Nadal mais défait par Federer en 2009, il a fait l'inverse en 2010. Pour lui la pilule est difficile à avaler, mais que pouvait-il faire face à la furia espagnole aujourd'hui ?
38 victoires, une défaite...
Nadal a été le premier, dès le quatrième jeu du match, a être mis danger sur son engagement. Mais comme sur ses trois balles de break du set, le Suédois n'a pas su concrétiser. Dans le même temps, l'Espagnol a fait mouche dès son coup d'essai, en tirant un passing croisé de revers que son adversaire a mal jugé (3-2). C'était suffisant pour prendre une première option sur la finale au terme d'une manche bouclée en 54 minutes et conclue sur la 21e faute directe du cogneur scandinave (6-4).
Malgré une alerte à l'entame de deuxième set, avec quatre balles de 0-2 à écarter, le Majorquin, parfait dans son rôle de défenseur et contreur hors pair, accentuait sa domination. C'est une nouvelle fois au cinquième jeu qu'il faisait la différence en chipant blanc la mise en jeu du Suédois (3-2). Ne relâchant pas l'étau, distillant des grandes gifles liftées de plus en plus indigestes pour son rival, il le mettait presque K.O. en alignant trois nouveaux jeux (6-2). L'Espagnol avait alors, après 1h35 d'explication, une main posée sur la coupe des Mousquetaires.
Rien ne pouvait plus l'arrêter. Touché moralement, Söderling, confiant en ses chances de remporter son premier Majeur avant d'en découdre avec le futur ex-n°2 mondial, n'était pas en mesure d'inverser le cours de l'histoire en marche. Il était, comme les six premiers adversaires de Nadal dans le tournoi, réduit à périr en trois sets. Le troisième n'était guère plus palpitant, "Rafa" réussissant d'emblée un nouveau break, le troisième d'affilée (1-0). Un jeu qui sonnait déjà comme la fin des illusions du Scandinave. Un break que l'Espagnol gardait jusqu'au bout, jusqu'à plier l'affaire en un petit peu plus de deux heures (6-4) avant de s'étendre sur le court, comme à son habitude.
Donné comme le grand favori, comme depuis sa deuxième apparition aux Internationaux, Nadal n'a donc pas tremblé deux fois de suite. Le voilà au soir de son sixième Roland-Garros avec cinq trophées en poche, à seulement un titre de Björn Borg, et avec un bilan de 38 victoires pour une défaite qui classe définitivement l'homme comme le plus fort de l'histoire sur terre battue.
Il sera aussi officiellement dès lundi le n°1 toutes surfaces confondues.
Federer n'égalera donc pas pour le moment le record de 286 semaines passées au sommet de la hiérarchie toujours propriété de l'Américain Pete Sampras. Nadal a profité de ses retrouvailles avec le tournoi de ses premiers exploits pour signer un cinglant retour au sommet.
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