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Accusé de dopage, blessé au poignet : le Roland-Garros pourri de Rafael Nadal

L'Espagnol, neuf fois vainqueur du tournoi parisien, arrivait avec l'ambition de triompher une dixième fois, après de long mois de doute. Il a finalement déclaré forfait aujourd'hui, en raison d'une blessure au poignet.

Article rédigé par Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Rafael Nadal en conférence de presse le 27 mai 2016, à Roland-Garros (Paris). (CYRILLE CADET / AFP)

Rafael Nadal ne gagnera pas cette année son dixième titre sur la terre battue de Roland-Garros. Vendredi 27 mai, l'Espagnol a annoncé la mort dans l'âme qu'il déclarait forfait de son tournoi favori. Un coup dur de plus pour le Majorquin, 5e joueur mondial, à nouveau stoppé dans son ascension par une blessure. Francetv info refait le match.

Une blessure lancinante

"Rafa" n'avait jusque là rien laissé paraître mais il souffre du poignet gauche depuis plusieurs semaines. "Ce n'est pas nouveau, a-t-il expliqué en conférence de presse. Depuis Madrid et le match contre Joao Sousa, j'ai cette douleur. Ça avait diminué à Rome. Ici, j'ai eu de plus en plus mal chaque jour. A un moment donné, je ne pouvais plus taper mon coup droit." 

L'ex-numéro 1 mondial, touché à la gaine du tendon au poignet gauche, a eu besoin de piqûres d’anesthésiant pour supporter la douleur et passer les deux premiers tours du tournoi parisien. "J'ai assumé les risques pour jouer quand même les premiers tours, et même un peu plus, mais là ce n'était plus possible. Le médecin ne me voyait pas capable de jouer. Il ne peut pas m'insensibiliser le poignet cinq jours de plus."

Rafael Nadal sert le 26 mai 2016 à Roland-Garros (Paris) face à Facundo Bagnis. (MARTIN BUREAU / AFP)

Le champion a finalement pris la décision d'arrêter, sur les conseils de son médecin, pour éviter une fracture. "Si j'avais continué, il est sûr que le poignet aurait cédé et ça aurait été des mois sans compétition, alors que là, ce ne sera que quelques semaines d'immobilisation. Il faut que j'accepte la situation et que je travaille pour revenir."

Une accusation de dopage qui le poursuit

Nadal déclarant forfait sur blessure : le scénario se répète et éveillent les soupçons de certains. Car depuis mars, Rafael Nadal n'a de cesse de se défendre face à une accusation de dopage lancée par Roselyne Bachelot. Sur le plateau du "Grand 8" de D8, l'ancienne ministre des Sports (de 2007 à 2010) a accusé le tennisman d'avoir feint une blessure pour dissimuler un contrôle positif. "On sait que la fameuse blessure de Rafael Nadal, quand il a été arrêté sept mois, est certainement due à un contrôle positif", a lancé la ministre. Nadal a en effet été longuement absent en 2012 à cause d'une blessure à un genou. 

Des accusations "inacceptables et injustes, surtout venant de quelqu'un qui est censé connaître le sport, et faites publiquement sans aucune preuve", a dénoncé le joueur dans une lettre à la Fédération internationale de tennis. La Fédération a, de son côté, répété que le joueur n'avait jamais été contrôlé positif. Et l'Espagnol d'assurer qu'il ne s'était jamais dopé. Il a, a-t-il expliqué, eu recours à des thérapies de pointe et onéreuses pour soigner ses problèmes aux genoux, comme l'utilisation de cellules souches et de plasma enrichi en plaquettes.

Si "Rafa" a écrit fin avril à la Fédération internationale de tennis, c'est pour lui demander de publier tous les contrôles antidopage qu'il a subis dans sa carrière et qu'il subirait à l'avenir, afin de dissiper les suspicions. Nadal a aussi déposé plainte, le même jour, contre l'ancienne ministre des Sports. A Roland-Garros, Rafael Nadal a réaffirmé son souhait de publier son passeport biologique pour redorer son blason.

Rafael Nadal le 26 mai 2016 à Roland-Garros (Paris) face à Facundo Bagnis. (MEHDI TAAMALLAH / AFP)

Un retour à son meilleur niveau (ou presque)

Quitter l'épreuve qui a fait sa gloire est un crève-cœur pour Rafael Nadal. D'autant qu'après une année 2015 à oublier, une sévère crise de confiance et quasiment deux années de doute, "Rafa", désormais 5e joueur mondial, attaquait Roland-Garros en étant presque revenu à son meilleur niveau, pendant la préparation sur terre battue. Il était de nouveau agressif en coup droit, jouait enfin plus long et se battait comme jamais en défense.

A Monte-Carlo, il avait décroché son premier titre important depuis deux ans, en battant notamment en demi-finales Andy Murray, 2e du classement ATP. De bon augure en vue de la conquête éventuelle de Roland-Garros. Il avait certes perdu contre le Britannique en demi-finales à Madrid, puis en quarts à Rome contre le Serbe Novak Djokovic, mais sa douleur au poignet s'était déjà déclarée.  

Rafael Nadal salue le public après sa victoire le 26 mai 2016 à Roland-Garros (Paris) contre Facundo Bagnis. (YE PINGFAN / XINHUA / PHOTOSHOT / NURPHOTO / AFP)

En 2009, l'ancien roi de la terre battue, qui fêtera ses 30 ans le 3 juin, avait subi sa première défaite à Paris, face à Robin Soderling, à cause d'une lésion à un genou qui l'avait tenu à l'écart plusieurs mois. Le pied, le genou, aujourd'hui le poignet... Le Majorquin a eu de multiples problèmes avec un corps aussi puissant que fragile. Il a souvent joué malgré la douleur. Cette fois-ci, ce n'était tout simplement plus possible.

Un choc en demi-finales était même prévu avec Novak Djokovic, celui qui l'avait privé de titre lors de la précédente édition dès les quarts de finale. Le duel n'aura donc pas lieu, ni celui qui aurait pu le précéder en quarts contre Jo-Wilfried Tsonga, au grand dam du public.

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