Roger Federer entre un peu plus encore dans la légende du tennis
Le vertige. Est-ce cela qui a fait trébucher Roger Federer une fois le point décisif acquis pour la Suisse ce dimanche ? Non, si le numéro deux mondial est tombé à genoux, s'étalant ensuite sur la terre battue du stade Pierre-Mauroy, c'est parce qu'il venait de réaliser un exploit majuscule. Après 82 titres en carrière, dont 17 en Grand Chelem, plus de dix ans au plus haut niveau, il vient de décrocher le dernier trophée qui manquait à sa vitrine. La Coupe Davis remportée face à la France, installe encore un peu plus cet incroyable joueur au panthéon du tennis mondial.
Chahuté pour la forme
Ce dimanche pourtant, le public français avait rangé son admiration pour le champion, bien cachée derrière la fibre patriotique. Les sifflets ont accompagné l'entrée du Suisse sur le court, puis son échauffement face à RIchard Gasquet, et même ses premières balles. Mais, on l'a bien senti, ces huées n'étaient que de pure forme. Les fans français de tennis aiment trop Roger Federer pour le siffler bien longtemps. Sa classe et son élégance ont rapidement retourné une salle bouillante. Presque le moindre de ses exploits. Pas sûr non plus qu'il en ait eu quelque chose à faire.
A REVIVRE | Roger Federer apporte le point décisif à la Suisse en finale de la Coupe Davis
Ce week-end, Roger Federer était en mission, pour son pays : "C'est un jour magnifique pour le sport suisse, cela n'arrive pas tous les jours ". En conférence de presse, détendu et souriant comme à son habitude depuis le début du week-end, le champion suisse a confirmé avoir ressenti "l'une des plus belles émotions de (s)a carrière ".
Federer à Wawrinka : "Tu parles mieux français que moi". Réponse : "Pas quand je suis bourré" #confdepresse pic.twitter.com/UbqJrI5G9B
— Yann Bertrand (@YannBertrand) November 23, 2014
Vaincre la douleur et la pression
Et pourtant, a-t-il pensé qu'il y arriverait, lui qui dimanche dernier (il y a seulement une semaine, donc !) faisait une croix sur la finale du Masters, laissant son rival Novak Djokovic l'emporter à Londres ? "Lundi, mardi, je ne pensais pas pouvoir jouer trois jours ", comme il l'a confirmé en conférence de presse. Mais le champion en a vu d'autres, lui qui est totalement imperméable à la pression et aux paroles extérieures. Même celles qui lui prêtaient une belle prise de tête avec Stanislas Wawrinka au terme de leur demi-finale au Masters.
Où situer cette Coupe Davis dans la carrière de Roger Federer ? "A part ", de son propre aveu, car la victoire, l'aventure, ont été conclues en équipe, avec des camarades qu'il est ravi d'avoir emmenés au bout du chemin. A 33 ans, le sien n'est pas encore terminé. Il lui manque encore l'or olympique en individuel à aller chercher ; pas sûr non plus qu'il se contente de son palmarès actuel. Ce n'est vraiment pas son genre, et il faut s'attendre à entendre parler très vite de Roger Federer dans les tournois à venir. Le champion est libéré.
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