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Rafael Nadal : "Non, le huis clos ne me plaît pas"

Rafael Nadal était l'invité exceptionnel de Matthieu Lartot dans Stade 2 ce dimanche sur France 3. Le champion espagnol est revenu sur la période délicate du coronavirus et sur la suite de la saison de tennis à venir. Alors que le Majorquin aurait dû être en ce moment en plein Roland-Garros, le vainqueur du tournoi de la Porte d'Auteuil à douze reprises l'assure : il sera prêt à défendre sa couronne si les conditions sanitaires le permettent. Mais la solution envisagée du huis clos est loin de lui plaire.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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  (KAZUKI WAKASUGI / YOMIURI)

Dans un monde normal, vous auriez dû être à Roland-Garros à la conquête de votre treizième titre. Comment vivez-vous cette situation sans tennis ?
Rafael Nadal : "C'est une situation très difficile. C'est une pandémie mondiale qui touche tout le monde. C'est une situation triste, désagréable à vivre mais il faut aller de l'avant, rester positif, espérer que la situation s'améliore et que l'on ait un futur meilleur. Ici à Majorque, on a vécu cette situation avec beaucoup d'inquiétude et de préoccupation. Par chance, comme partout aux Baléares, les conséquences ont été moins dramatiques qu'ailleurs. Il y a tant de gens, tant de familles qui ont souffert de cette période très compliquée."

Du coup, il n'y aura pas de gâteau d'anniversaire cette année sur la terrasse de Roland-Garros...
RN : "On a remplacé la terrasse par Zoom, c'est comme ça ! Il n'y a rien d'autre à faire que ça en ce moment, il faut faire avec ce que l'on a, et ce que l'on a aujourd'hui, c'est des rencontres sur Zoom et pas sur la terrasse de Roland-Garros."

Si tout est réuni, je serai à Roland-Garros

Comment vous sentez-vous physiquement ?
RN : "Bien. Comme tout le monde, je n'ai pas pu sortir de mon appartement pendant deux mois. Par chance, j'ai reçu des machines de musculation à la maison pour m'entraîner un peu et me maintenir en forme. Petit à petit, j'ai repris l'entraînement quelques jours par semaine, mais pas sept jours sur sept. C'est une reprise très progressive, très lente, avec beaucoup de précaution et de prudence. L'objectif est d'être prêt pour le jour où l'on pourra rejouer au tennis. Ça, on ne le sait pas encore."

Il y a quelques semaines, vous disiez être sceptique quant à la possibilité de rejouer au tennis en 2020. Rassurez-nous, si Roland-Garros a bien lieu en septembre, vous serez bien là ?
RN : "Ma réalité, c'est que je ne vois pas le futur d'un point de vue professionnel, mais d'un point de vue médical, sanitaire. Je me projette dans un monde où l'on pourra protéger la santé de tous les gens qui travaillent autour du tennis, sur les tournois et le circuit ATP, les joueurs, les staffs… En même temps, c'est une situation très compliquée, où on ne sait pas comment les choses vont évoluer. On espère tous trouver une solution rapide pour reprendre une activité normale. Donc en ce qui concerne Roland-Garros en septembre, si on peut jouer dans des conditions optimales et en toute sécurité pour les joueurs qui viennent du monde entier, que tout le monde peut participer, si tout ça est réuni, alors oui je serai là. Mais aujourd'hui, il faut prendre des précautions et ses responsabilités dans des décisions adéquates pour assurer la sécurité et la santé de tout le monde dans le tennis."

  (THOMAS SAMSON / AFP)

Parmi les pistes envisagées, il y a celle du huis clos, jouer au tennis sans public, est-ce que c'est envisageable pour vous ?
RN : "C'est possible, le football joue bien à huis clos ! Mais si vous me demandez si cela me plaît, la réponse est non. Il n'y a rien que remplace la présence du public et l'énergie que cela génère."

Vous êtes adulé en France, quel message avez-vous envie d'envoyer à vos fans ?
RN : "Je voudrais envoyer de la force et du courage au public français. J'espère qu'il pourra sortir de cette situation très difficile encore plus fort et bien conscient de la difficulté que nous venons tous de traverser. J'embrasse le peuple français et j'espère que l'on pourra se voir très vite."

Propos recueillis par Matthieu Lartot

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