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Rafael Nadal : "Gagner 12 fois à Roland-Garros a une signification unique"

Rafael Nadal, victime de blessures à répétition ces derniers mois et arrivé à Paris avec trois défaites sur terre battue pour un seul titre cette saison, s'est réjoui d'avoir "renversé une situation compliquée ces quatre dernières semaines", au-delà de son douzième sacre historique à Roland-Garros dimanche.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (KAZUKI WAKASUGI / YOMIURI)

Q: Vous avez accumulé les blessures ces derniers mois. A quel point a-t-il été difficile de vous en relever jusqu'à vous imposer à Roland-Garros ?
R: "Quand vous avez plusieurs blessures qui s'enchaînent, c'est difficile. Après Indian Wells (forfait avant sa demi-finale contre Federer mi-mars, ndlr), je n'étais pas bien mentalement, physiquement non plus. J'avais perdu cette énergie. Parfois, quand vous recevez constamment des coups, vous êtes groggy, vous ne savez plus d'où ils viennent. Monte-Carlo et Barcelone ont été difficiles pour moi, mentalement je ne prenais plus de plaisir, j'étais trop inquiet à propos de mon état physique et, pour être honnête, trop négatif. Après mon premier match à Barcelone (contre Mayer), je suis resté seul quelques heures dans ma chambre, et j'ai réfléchi à ce qui m'arrivait et à ce que je devais faire. Une possibilité était de faire une pause, pour permettre à mon corps de récupérer, l'autre était de changer drastiquement mon attitude et ma mentalité pour jouer les semaines suivantes. J'ai été capable de changer, de me battre pour chaque petit progrès, sans espérer des avancées drastiques, et après, les choses se sont améliorées jour après jour jusqu'à aujourd'hui. J'ai renversé une situation compliquée ces quatre dernières semaines. A Rome, plus que le titre, mes sensations personnelles m'ont aidé à arriver ici avec la confiance que je pouvais rivaliser pour le titre. Ici, j'ai joué un super tournoi. Bien sûr, gagner ce trophée signifie beaucoup. Mais personnellement, ce changement de dynamique, c'est la chose dont je suis le plus satisfait. Ca rend ces dernières semaines très spéciales."

Q: Avez-vous le record de titres en Grand Chelem de Roger Federer en tête ?
R: "Bien sûr que ça me motive, mais ça ne m'obsède pas et ça ne m'a jamais obsédé. Bien sûr que j'aimerais, je ne vais pas mentir, mais est-ce que j'en fais l'objectif de ma carrière ? Non. Ce n'est pas pour ça que je me lève chaque matin, que je m'entraîne, que je joue des tournois. Si je me retrouve en position de le faire et que j'y arrive, j'en serai très heureux. Mais j'ai réussi quelque chose qui va bien au-delà de tout ce dont j'aurais pu rêver, j'ai une carrière longue et pleine de succès, j'ai vécu plein d'expériences que je n'aurais jamais pu vivre sans le tennis, gagner douze fois ici a une signification unique, j'accorde plus de valeur à ça qu'à toute autre statistique que je n'ai pas en tête."

Q: Quel est votre programme avant Wimbledon ?
R: "J'y ai bien joué l'année dernière. J'ai été très près d'y gagner un autre titre (défaite en demi-finale contre Djokovic, ndlr). Comme tout le monde le sait, je ne suis pas capable de jouer autant de semaines d'affilée que je le faisais il y a huit ou dix ans. Les deux dernières années à Wimbledon, je me suis senti près de gagner. J'ai été tout proche des quarts de finale la première, et à un point de la finale l'année dernière. Donc je ne jouerai pas avant Wimbledon. Je me suis trouvé assez compétitif ces deux dernières années, alors pourquoi changer ? Ce qui me donne de meilleures chances, c'est d'être en forme plus que de jouer beaucoup de matches avant."

Q: Quel regard portez-vous sur la longévité de votre carrière dont certains doutaient en raison de votre style de jeu ?
R: "J'ai eu des problèmes, évidemment. Mais j'ai toujours trouvé un moyen de continuer à avancer, et je suis là, à 33 ans, je prends du plaisir, je joue du bon tennis, on verra combien de temps je suis capable de continuer comme ça".

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