Monfils au tapis, Djokovic, Tsonga et Gasquet déroulent
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Pas de set perdu, pas la moindre balle de break concédé, voilà le bilan de Jo-Wilfried Tsonga au terme du 3e tour de l'Open d'Australie. Frederico Gil n'a pas fait le poids, s'inclinant 6-2, 6-2, 6-2. "J'ai fait un bon match, un match sérieux", a-t-il estimé. "J'ai bien joué offensivement et je ne l'ai pas laissé développer son jeu. C'est un match bien mené et j'ai pu faire des économies d'énergie pour la suite. Je me sens de mieux en mieux". Le Français a estimé être à "85-90%" de son potentiel. "Je suis un peu sur un rythme de croisière", a-t-il expliqué. "Je peux aller un peu plus loin, mais en même temps je suis à un niveau très correct. Aujourd'hui, ça suffisait". Il faudra certainement en mettre plus au tour prochain, contre Kei Nishikori.
C'est également le constat que peut tirer Novak Djokovic. Face à un Nicolas Mahut handicapé pour une tendinite rotulienne et une contracture à la cuisse, le Serbe n'a pas fait de détails, pour s'imposer 6-0, 6-1, 6-1. Lui qui n'a abandonné que dix jeux en trois matches à ses adversaires jusqu'ici, un total invraisemblable, n'a pas relâché sa concentration une seule seconde contre un adversaire bien trop diminué pour lui offrir une résistance digne de ce nom. Le jour de son 30e anniversaire, Mahut, qui disputait pour la deuxième fois seulement de sa carrière un troisième tour d'un tournoi du Grand Chelem, a vécu un calvaire, s'inclinant en 1 heure et 14 minutes. "J'ai réussi à renverser le match contre Ito, mais là c'était Djokovic en face", a constaté Mahut, qui a surtout tenu à ne pas abandonner, lui qui avait déjà dû renoncer au deuxième tour du dernier US Open contre Rafael Nadal, pour une contracture abdominale. "Je voulais rester sur le terrain. Mais là ça devient vraiment difficile. Je n'ai pas récupéré. J'ai toujours aussi mal à la cuisse. J'ai le genou qui est revenu. C'est compliqué", a expliqué l'Angevin, qui s'est vu offrir un gâteau d'anniversaire par la direction du tournoi en conférence de presse.
Gasquet sans faire de bruit
Il ne fait pas encore beaucoup parler de lui, mais Richard Gasquet est là. Il s'est chargé de le rappeler à Janko Tipsarevic. 1h37 pour écarter un membre du Top10, voilà qui a de quoi réjouir le Biterrois qui s'impose 6-3, 6-3, 6-1 en profitant notamment d'une avalanche d'erreurs de la tête de série N.9, auteur de 33 fautes directes pour 8 petites au Français. Sa qualification au tour précédent aux dépens de l'Australien Duckworth a certainement pesé lourd chez le Serbe. C'est la troisième fois que Gasquet accède aux huitièmes de finale du tournoi australien. Il s'était incliné à ce stade en 2007 contre l'Espagnol Tommy Robredo et en 2008 contre Jo-Wilfried Tsonga. Ces deux années sont jusqu'à présent les meilleures de la carrière du Biterrois, qui avait atteint son meilleur classement mondial (7e) en juillet 2007. Le 8e de finale contre David Ferrer (N.5) peut permettre à la tête de série N.17 de franchir un cap. L'Espagnol l'a battu quatre fois en cinq rencontres et a souvent laissé le Français démuni. La seule victoire de Gasquet contre lui remonte là encore à 2008, à Toronto. Un succès lundi signifierait que le meilleur Gasquet est de retour.
A l'opposé, Julien Benneteau peut s'en vouloir. Avec un break d'avance et son service pour conclure le 3e set afin de mener 2 manches à 1, le Français a laissé Kei Nishikori revenir dans la rencontre, et s'imposer après 3h25 de jeu 4-6, 7-6 (7/3), 7-6 (7/4), 6-3. Pour la deuxième fois de sa carrière présent au 3e tour à Melbourne (après 2006), le Bressan avait l'opportunité d'aller pour la première fois en 8e de finale, et battre en prime un joueur situé 13 rangs devant lui au classement ATP. Mais la tête de série N.24 avait le même objectif, lui qui était déjà au 3e tour l'an dernier ici-même, et qui n'a atteint qu'une fois le stade d'un 8e de finale en Grand Chelem, lors de son premier US Open en 2008. Et Nishikori affrontera un autre Français au prochain tour, Jo-Wilfried Tsonga.
Monfils dans ses travers
Assister à un match de Gaël Monfils, cela peut parfois confiner à un moment d'incompréhension. Joueur de talent, il ne semble pas toujours faire ce qu'il faut pour gagner, ni mettre tous les moyens pour mettre la tête de son adversaire sous l'eau. Son 3e tour contre Mikhail Kukushkin fait partie de cette catégorie de match. Visiblement blessé au dos en début de rencontre, ayant fait appel plusieurs fois au médecin, le Français est revenu de l'enfer après avoir été mené 6-2, 5-2. Et s'il a sauvé cinq balles de set avant de recoller à 5-5, il a tout de même concédé cette deuxième manche, après avoir montré un net regain de forme au moment où le public lui apportait son soutien. En sauvant une balle de match au troisième, puis en s'envolant dans le quatrième pour revenir à égalité à deux sets partout, et enfin en faisant le break en début de 5e set, la tête de série N.14 semblait en passe de renverser la vapeur, et remonter un handicap de deux sets, ce qu'il n'a fait qu'une fois dans sa carrière, ici-même, en 2011. Mais voilà, avec un jeu placé invariablement sur courant alternatif, passant d'un coup ridicule à une frappe extraordinaire, le Français a fini par succomber à ces propres erreurs, commettant deux double-fautes dans le dernier jeu, dont une sur la deuxième balle de match pour le Kazakh. Pour la première fois, ce pays envoie un de ses représentants en 8e de finale d'un Grand Chelem. 96e mondial, Mikhail Kukushkin réalise un exploit en s'imposant 6-2, 7-5, 5-7, 1-6, 6-4, son mérite ayant été principalement de ne pas sortir du match face à un jeu totalement décousu.
Michael Llodra: "Quand j'ai été mené 2-0, que j'ai commencé à être moins bien physiquement, je me suis dit: 'Autant en profiter, essayer de se faire plaisir'. Il y a eu quelques points spectaculaires. C'est souvent le cas quand il y a deux styles de jeu aussi différents. Il a pris du plaisir, moi aussi."
Après Mahut et Monfils touchés, Michael Llodra a lui-aussi dû faire appel au médecin, lors de son match contre Andy Murray. Mais cela n'a pas vraiment influé sur le déroulement d'un match dominé par le Britannique. Après un premier set accroché, perdu 6-4 en 47 minutes, le Français a peu à peu sombré face à la supériorité de la tête de série N.4, ne ratant pas l'occasion de faire le spectacle avec quelques coups entre les jambes pas toujours réussis. "Je suis un peu déçu, mais il était tellement plus fort ce soir", a déclaré Llodra, sorti sous les ovations. "Je savais que ce serait compliqué, mais je ne m'attendais pas à ce que les conditions soient aussi lentes", a-t-il expliqué. "Le service prend une place énorme dans mon jeu. Et ce soir, je n'ai pas eu un point gratuit. Il a réussi des points incroyables." Sans renier son jeu vers le filet, le Parisien n'atteint pas les 8e de finale de son quatrième tournoi du Grand Chelem, seul l'Australie se refusant à lui. Il s'incline 6-4, 6-2, 6-0, sur un énième lob de l'Ecossais après seulement 19 minutes dans cette dernière manche, et un total de 1h45 de jeu. Andy Murray affrontera Kukushkin en 8e de finale, avant peut-être de retrouver Jo-Wilfried Tsonga en quarts de finale.
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