Cet article date de plus de douze ans.

L'inséparable quatuor en favori

Comme c'est le cas depuis plusieurs saisons, Roger Federer, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Andy Murray sont les grands favoris à l'aube du premier tournoi du Grand Chelem de la saison. Mais en Australie, si le Britannique courra encore après son 1er sacre majeur en carrière, les trois autres n'arrivent pas dans la même dynamique. Et Jo-Wilfried Tsonga, vainqueur du tournoi de Doha, finaliste ici en 2008 et demi-finaliste en 2010, veut frapper un grand coup en 2012.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
De gauche à droite: Rafael Nadal, Roger Federer, Novak Djokovic et Andy Murray

Les années se suivent et se ressemblent. A peu de choses près. Avant un tournoi du Grand Chelem, les noms de Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic reviennent lorsqu'on cite les grands favoris pour la victoire finale, et même s'il est le seul à n'y avoir jamais inscrit son nom, celui d'Andy Murray n'est jamais éloigné des trois autres. Et si l'Open d'Australie recèle souvent bien des surprises, avec des joueurs rarement au meilleur de leur forme après une grosse préparation physique en décembre et peu de matches en janvier, ils le seront encore à Melbourne. A l'aube de cette saison 2012, leurs dynamiques respectives sont pourtant toutes très différentes.

"Djoko" peut-il le refaire ?

N.1 mondial depuis la saison passée après une année "stratosphérique" et un petit Chelem à la clé, Novak Djokovic n'a pas changé une stratégie qui l'a mené au sommet. Contrairement à ses rivaux, il n'a disputé aucun tournoi de préparation, se contentant de l'exhibition d'Abu Dhabi juste avant le jour de l'An. Arrivé le premier à Melbourne, il a pu se familiariser avec les courts, le temps, la température sans s'épuiser avec des matches officiels. En 2011, cette méthode lui avait permis d'arriver à Roland-Garros invaincu, avec 7 titres de plus à son palmarès. Pas de tournoi pour préparer Melbourne, idem pour Wimbledon, et à l'arrivée, deux succès. Cette planification est d'autant plus importante pour le Serbe qu'il a fini l'année 2011 sur les rotules, victime de petites blessures, de grosses fatigues, avec des abandons en demi-finale de Coupe Davis et en quarts de finale du Masters 1000 de Bercy. Eliminé dès les poules du Masters de Londres, il a pu recharger ses batteries, se refaire une condition physique vitale pour assumer son jeu très exigeant. S'il a réussi la saison précédente, c'est qu'il a longtemps été épargné par les blessures, et que son physique était parfait pour imposer un rythme incroyable à ses adversaires. En sera-t-il capable une deuxième année ?

Deuxième au classement ATP, Rafael Nadal est également au coeur de nombreuses interrogations. Lui-aussi a terminé l'année 2011 sur les rotules, faisant même craindre en Espagne un possible forfait pour la finale de la Coupe Davis contre l'Argentine. Au mental, il avait répondu présent en décembre pour remettre son pays au sommet, retardant de quelques jours ses vacances. Ce léger retard n'était pas idéal pour un joueur qui avait choisi de faire l'impasse sur Bercy avant de quitter le Masters de Londres en poules. En outre, sa conquête d'un 5e Roland-Garros n'a pas occulté sa saison noire face à Novak Djokovic, accumulant six défaites en autant d'affrontements, à chaque fois en finale. Une série qui l'a conduit à ajouter du poids en tête de raquette pour 2012, afin d'avoir un meilleur rendement au service, et donc plus de points gratuits sur son engagement. Lui, le lutteur, le gladiateur de fond de court, se voit contraint de raccourcir les échanges face à "Djoko", mais pas seulement.

Federer en grande confiance

N.3 mondial, Roger Federer semble bien loin de toutes ces questions. Au cours d'une année où il est sorti du Top 3 mondial pour la première fois depuis l'année 2003, où il a bien failli ne pas conquérir le moindre Masters 1000 ni le moindre tournoi du Grand Chelem pour la première fois depuis 2001, l'ancien N.1 mondial a fini la saison en boulet de canon. Des petites blessures, six semaines loin des terrains à se régénérer et à refaire une condition physique, et le Suisse a enchaîné par une victoire à Bâle, puis sa première au Masters 1000 de Bercy, pour finir par son 6e Masters lors de son 70e titre en carrière. Alors forcément, avec un niveau de jeu exceptionnel, des déplacements de nouveau aériens, "RF" a montré au monde entier qu'il fallait toujours compter sur lui. Et contrairement à beaucoup d'autres contraints de repartir très vite au travail en décembre, il avait déjà accompli une grosse partie du travail physique en octobre. Forfait avant sa demi-finale contre Jo-Wilfried Tsonga à Doha, sera-t-il capable de conquérir un 17e tournoi du Grand Chelem à Melbourne, épreuve qu'il n'a plus remportée depuis 2007 ?

A 24 ans, Andy Murray se trouve à la croisée des chemins. Toujours un peu en retrait du trio de "conquistadors", il n'a toujours pas gagné le moindre tournoi du Grand Chelem. Souvent placé, jamais vainqueur, il est double finaliste à l'Open d'Australie. Pour franchir ce cap, il a donc décidé de s'adjoindre un homme qui lui ressemblait avant de devenir le maître du monde: Ivan Lendl. Si l'ancien Tchèque a su trouver le déclic, il espère en être également capable, avec son aide. Vainqueur du tournoi de Brisbane en étant gêné par une douleur au genou, l'Ecossais ne peut pas se permettre d'être diminué physiquement. Et il doit en plus démontrer qu'il est capable d'ajouter à sa solidité légendaire un zest de folie et de détermination aux moments cruciaux. Car de la solidité, Djokovic, Nadal et Federer en ont à revendre, et il y en a toujours eu un qui en a eu plus que lui dans les tournois du Grand Chelem. L'ancien N.1 mondial des années 80 lui donnera-t-il la clé psychologique et tactique pour être couronné, dès Melbourne ?

Tsonga: 2008, 2010, 2012 ?

D'autres joueurs peuvent-ils se mêler à cette lutte ? Le premier nom qui vient, c'est celui de Jo-Wilfried Tsonga. D'abord parce qu'il est N.6 mondial. Ensuite, parce qu'il vient de gagner le tournoi de Doha. Enfin parce qu'il est doté d'armes fatales (service, coup droit, volées), à même de faire chuter les quatre meilleurs du monde, et les autres. A l'opposé de Djokovic, le Manceau joue les boulimiques. Après avoir été longtemps gêné par les problèmes physiques notamment liés à sa hernie discale, il veut croquer, à 26 ans, chaque moment à pleines dents. Finaliste à Bercy et au Masters de Londres, il a passé quelques vacances avec son copain Gaël Monfils à La Réunion, tapant un peu la balle. Une quinzaine de jours de repos, et le N.1 français est reparti au travail. Une victoire à Doha pour le mettre en confiance, puis le tournoi exhibition de Kooyong Classic, et voilà Melbourne. Là où il avait atteint la première et seule finale en Grand Chelem de sa carrière en 2008, là où il est allé en demi-finale en 2010. Tous les deux ans, "Jo" brille en Australie. 2012 le confirmera-t-il ?

À regarder

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.