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Kyrgios et Murray renversent Seppi et Dimitrov à Melbourne

Révélation du tennis australien depuis la saison passée, Nick Kyrgios s'est qualifié pour les quarts de finale de l'Open d'Australie. Soutenu par un public chauffé à blanc, l'Australien a sauvé une balle de match au quatrième set, a remonté deux sets de handicap pour s'imposer contre Andreas Seppi, tombeur de Federer au tour précédent, 5-7, 4-6, 6-3, 7-6 (7/5), 8-6 en à peine moins de 4h de jeu. Le 53e mondial (qui va intégrer le Top 40) affrontera Andy Murray (N.6), lui-aussi auteur d'un petit retournement de situation aux dépens de Grigor Dimitrov (N.10) 6-4, 6-7 (5/7), 6-3, 7-5. L'Ecossais en est à son 6e quart consécutif à Melbourne.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'Ecossais Andy Murray (premier plan) et le Bulgare GrIgor Dimitrov

Des coups explosifs, des coups de gueule, des jets de raquette, de la brillance, du culot et de la combativité. Nick Kyrgios a tout pour plaire au public australien, en plus d''avoir la nationalité australienne. Pour s'offrir son deuxième quart de finale en Grand Chelem (après Wimbledon en 2014) de sa très jeune carrière, il a fait étalage de tout son talent, tennistique comme mental. Après avoir perdu les bras de fer des deux premières manches, il est en effet parvenu à refaire surface dans le 3e set, avant de sauver de manière incroyable une balle de match à (6-5) dans le quatrième set. Avec son service, bien évidemment, son coup droit, assurément, mais aussi son revers, il s'est remis sur les rails de cette rencontre. Il était, en plus, aidé bruyamment par un public qui ne vivait plus de tels moments pour ces protégés depuis l'éclipse entamée par Lleyton Hewitt.

Une balle de break sauvée au 5e set à (4-4)

Mais les 19 printemps affichés par le natif de Canberra pèsent encore leur poids. Son tournoi de Wimbledon 2014, et ses victoires sur Gasquet (après avoir été mené 2 sets à 0), puis Nadal, l'ont définitivement placé dans la catégorie des joueurs "super-dangereux". Mais son inconstance et son inexpérience lui jouent encore des tours, comme lorsqu'il a vendangé son jeu de service pour être breaké dans le 5e set et voir revenir Andreas Seppi à (4-3), alors qu'il menait (3-0). Et à (4-4), il sauvait une balle de break en sortant un ace extérieur. On appelle ça le mental. Ou l'insouciance de la jeunesse. Peu importe, cela lui a permis de rester en vie, et de poursuivre ce bras de fer plein de suspense face à un Italien qui a su garder la tête froide. Dans cette ambiance de Coupe Davis, cela n'était pas le plus mince des exploits, surtout pour un joueur, à l'aube de ses 31 ans, qui n'a jamais disputé le moindre quart de finale en Grand Chelem.

A (7-6), Kyrgios s'est retrouvé avec trois balles de match consécutives sur le service de l'Italien. Et dernier moment d'émotion, le revers de Seppi flirtait avec la ligne, provoquant un hourra de la foule alors que le juge de ligne n'avait rien dit, avant de se reprendre. L'Australien demandait le hawk-eye, qui lui donnait raison. Il tenait un nouvel exploit, atteignant, dix ans après le dernier Australien (Hewitt) présent à ce stade, les quarts de finale de l'Open d'Australie. Et il confirme qu'il est désormais une terreur, surtout lorsqu'il est dos au mur. Il devient, en prime, le quart-de-finaliste le plus jeune en Australie depuis Cherkasov en 1990.

Murray-Dimitrov, un sommet

Le dernier 8e de finale de la soirée a été un match épique entre Andy Murray et Grigor Dimitrov. Le Britannique a débuté le match sans marquer le moindre jeu durant seize minutes, pour se retrouver mené (3-0). Il a ensuite mis la machine en route pour enchaîner quatre jeux de suite, puis s'emparer de la première manche (6-4) en quarante minutes. Et la deuxième manche semblait poursuivre l'embellie de l'Ecossais, puisqu'il s'emparait par deux fois du service de son adversaire, et servait même pour le gain de la deuxième manche. Mais le Hongrois, par deux fois, est revenu au score, pour arracher la deuxième manche au jeu décisif (7/5).

Les deux joueurs se livraient un combat féroce, dans une confrontation pleine de coups somptueux, de glissades en tout sens, de coups de défense incroyables. Le protégé d'Amélie Mauresmo réagissait bien en empochant le 3e set (6-3), mais se trouvait ensuite mené (5-2) par Dimitrov dans le 4e. Le 5e set paraissait inéluctable, mais la tête de série N.10 ne parvenait pas à franchir ce cap. Comme l'an dernier contre Rafael Nadal, comme l'an dernier à Wimbledon contre Novak Djokovic, il avait tous les atouts pour réaliser un exploit. Mais il laissait son adversaire revenir petit à petit, jusqu'à (5-5). Et il perdait une nouvelle fois son engagement pour être mené (6-5). L'occasion était trop belle pour Andy Murray qui, sur un dernier coup qui venait heurter la bande du filet avant de retomber dans le camp du Bulgare, retournait une situation bien mal engagée dans ce 4e set pour s'imposer 6-4, 6-7 (5/7), 6-3, 7-5.

Le tableau de l'Open d'Australie

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