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Federer: quel effet Edberg ?

En prenant Stefan Edberg dans son staff, Roger Federer a créé une sensation. A 32 ans, le Suisse compte sur l'ancien N.1 mondial pour revenir dans le Top 5, voire mieux en visant un 18e tournoi du Grand Chelem. Mais dans quel secteur le Suédois (6 victoires en Grand Chelem, 1 en Masters, quatre Coupes Davis) peut faire progresser son illustre successeur ?
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Le jeu offensif ? Evident

Au fil des douze années de professionnalisme, Stefan Edberg a hissé le jeu offensif en étendard. C'est certainement l'un des trois grands plus grands joueurs de volée de l'Histoire, celui qui a eu la plus belle volée de revers. Service-volée en première comme deuxièmes balles, montant également au retour très souvent, le Suédois a fait du filet son jardin. Ce n'est pas un hasard s'il a été le seul, avec John McEnroe, à avoir occupé la place de N.1 mondial en simple comme en double. Dans ce domaine, il peut redonner à Roger Federer, très offensif à ses débuts, le goût de revenir conclure les points à la volée. Ne pas saisir ces opportunités, c'est parfois ce que certains observateurs lui reprochent, notamment contre Rafael Nadal. Pas manchot dans l'exercice, le Suisse peut y trouver une solution pour réduire la durée des échanges, lui dont la condition physique est appelée à décliner avec les années. Mais attention, la vitesse de balles, la puissance des adversaires (Nadal, Djokovic, Murray, Del Potro), sans oublier la lenteur des courts et des balles, sont les grandes différences par rapport à l'époque d'Edberg.

Le mental ? Probable

Sur le court, Stefan Edberg a toujours joué vers l'avant. Quelque soient les conditions, qu'il soit sur terre-battue ou sur dur, il n'avait pas le choix: son salut passait par le filet. Il a, tout au long de sa carrière, appliqué un principe immuable: c'est toujours dur de sortir un passing-shot en fin de match. Quitte à se faire "trouer" régulièrement, l'ancien N.1 mondial n'a jamais varié d'un pouce. C'était sa force et sa faiblesse, nées de ses qualités et de ses défauts. Joueur le plus complet de l'Histoire, Roger Federer a beaucoup plus d'armes à sa disposition, ce qui le fait parfois hésiter dans les coups à jouer ou la tactique à appliquer, notamment contre sa bête noire, Rafael Nadal. Le Suédois, seul à avoir réalisé le Grand Chelem chez les juniors, peut apporter la confiance et redonner un fil conducteur au 6e mondial.

La tactique ? Possible

Pour la première fois, Roger Federer s'est associé à un ancien grand champion. Si Tony Roche, l'ancien mentor d'Ivan Lendl, représentait une référence en tant qu'entraîneur, et Paul Annacone qui avait une bonne réputation après avoir dirigé Pete Sampras, étaient des références comme entraîneurs, le Suisse a décidé de se confronter à un prédécesseur. Stefan Edberg a connu le plus haut niveau, et peut avoir une vision tactique nouvelle et différente. Eloigné du circuit depuis sa retraite, Stefan Edberg a l'avantage d'avoir vécu le tennis à une période où la tactique était prioritaire face au physique. Avec son oeil neuf, le Suédois peut trouver des clés face à des joueurs qui prennent de plus en plus confiance contre son élève.

Le coup droit, la technique, la soif de vaincre ? Improbable

Avec un coup droit techniquement peu abouti et au rendement très précaire, Stefan Edberg ne va pas servir d'exemple en la matière. Comme Federer, lorsqu'il n'était pas en forme, c'est le coup droit qui se détraquait le premier. En fait, techniquement, Roger Federer n'a pas grand-chose à apprendre, peu à faire évoluer. Et sa soif de victoires n'est toujours pas altérée, surtout qu'il aime les records et compte bien remporter son 18e Grand Chelem. En Australie, RF a participé à son 57e tournoi du Grand Chelem consécutif, un nouveau record. Edberg s'était arrêté à 54.

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