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Chardy, la nouvelle résurrection

En atteignant pour la première fois de sa carrière les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem, à l'Open d'Australie, Jérémy Chardy est revenu en pleine lumière. Tombé au 133e rang mondial en novembre 2011, le Palois est désormais 36e à l'ATP, et ce quart de finale va encore le faire progresser.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Jérémy Chardy

Jérémy Chardy n'a que 25 ans. Mais il a déjà vécu énormément de choses dans sa carrière. Présenté comme un espoir suite à son deuxième Roland-Garros en 2008 où, avec une wild-card, il avait atteint les 8e de finale en battant au passage Nalbandian (N.6) et Tursunov (N.30), il avait ensuite connu un coup d'arrêt brutal. C'était en 2011. Jusque-là, sa progression était constante, lui permettant d'atteindre le 32e rang mondial au mieux, et le maintenant autour du Top 50 planétaire. Un jeu multi-surface, un beau revers à une main, un gros service et un énorme coup droit, capable de rivaliser en fond de court comme de venir au filet, il s'affirmait, avec son bandeau dans les cheveux.

L'éclair de la Coupe Davis en Autriche

Mais au début de l'année 2011, il se sépare de son entraîneur, Frédéric Fontang. Un divorce qui fait des dégâts chez le joueur, mal en point mentalement avec un conflit qui s'est réglé au tribunal. Ensemble depuis douze ans, le couple s'est déchiré, le technicien s'estimant en contrat avec le joueur jusqu'en 2012. En avril dernier, le tribunal de Pau a donné raison à Fontang. Ce conflit, Jérémy Chardy l'a mal vécu très longtemps. En ce début d'année 2011, il enchaîne quatre tournois pour autant de défaites au 1er tour. Et puis, c'est ce mois de mars, des blessés en équipe de France de Coupe Davis, et Guy Forget qui lui tend la main pour le 1er tour contre l'Autriche. 55e mondial, il revit sur la terre-battue autrichienne, offrant ses deux points de simple à la France, dont le premier aux dépens de Jurgen Melzer, alors 10e mondial. Cet éclair lui redonne foi dans son avenir sur le circuit. La suite de la saison est douloureuse, avec une chute jusqu'au 133e rang mondial. Mais il abandonne les idées noires, les craintes de tout perdre, les envies de tout arrêter.

Avec Serena Williams à l'île Maurice

Petit à petit, il se reconstruit. Dans l'académie de Patrick Mouratoglou, installée dans les Yvelines, il refait ses classes, reprend en mains son tennis et son destin. Une demi-finale à Moscou à la fin 2011 en étant sorti des qualifications et en ayant tapé deux Top 20, puis une victoire dans le Challenger de Nouméa pour débuter 2012 avant une tournée positive en Amérique du Sud, il reprend sa marche en avant. En août, il domine Tsonga à Toronto, avant d'aller en quarts à Cincinnati en dominant Murray après être sorti des qualifications. Le voilà de nouveau dans le Top 40.

A l'aube de cette saison 2013, la confirmation était attendue. Une préparation avec toute l'académie Mouratoglou à l'ïle Maurice, aux côtés de Serena Williams ou de Martina Hingis, mais deux premiers tournois à Doha et Sydney, pour autant de défaites au 1er tour. Pour un homme encore sur le fil, ces résultats n'étaient pas de nature à le rendre optimiste pour l'Open d'Australien, où il n'avait passé un tour qu'une seule fois. Mais Jérémy Chardy aime renaître quand on ne l'attend pas. Quatre sets délicats pour franchir le 1er tour contre Menendez-Maceiras, et la machine est lancée. Granollers (N.30), Del Potro (N.6) et Seppi (N.21) n'y résistent pas.  "Je suis en quarts, je joue mon meilleur tennis, la chose la plus importante dans la vie, c'est beau. C'est juste incroyable", se réjouissait-il après sa qualification pour les quarts de finale.

C'est la première fois qu'il atteint ce niveau dans un tournoi du Grand Chelem. Et à quelques jours de l'annonce de la liste d'Arnaud Clément pour le 1er tour de Coupe Davis contre Israël à Rouen, Jérémy Chardy marque de gros points. Avant de retrouver Andy Murray en quarts, il sait déjà qu'il intégrera le Top 30 pour la première fois de sa carrière à l'issue de cette semaine australienne.

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