Open d'Australie : Venus Williams et Roger Federer en finale, c'est vintage mais "c'est épatant"
Elle a 36 ans. Lui 35. Elle vit avec une maladie auto-immune. Lui revient de six mois de blessure. Venus Williams et Roger Federer sont en finale de l'Open d'Australie, respectivement le samedi 28 janvier et le dimanche 29 janvier. Pour les observateurs, ce n'est pas étonnant mais c'est épatant.
Roger Federer avait disparu du circuit depuis six mois, suite à une blessure au genoux. Peu, le Suisse le premier, l'attendaient à ce niveau-là. Il s’est qualifié en battant son compatriote Stan Wawrinka en cinq sets, au terme d’un match de 3h05.
Venus Williams chez les femmes, comme Federer chez les hommes, s'est également qualifiée pour la finale du premier tournoi du Grand Chelem de la saison. Une première depuis 2009 à Wimbledon. Comme en il y a huit ans, elle affrontera sa petite soeur, Serena Williams.
"Jamais j'aurais pensé jouer aussi bien"
Roger Federer, âgé de 35 ans, disputera sa 28ème finale en Grand Chelem, la sixième à Melbourne où il s’est déjà imposé à quatre reprises, la dernière fois en 2010. Avant cet Open d'Australie, qui aurait parié sur lui ? Pas grand monde. Le Suisse n'avait plus joué en compétition officielle depuis six mois. Personne ne savait où il en était physiquement. Roger Federer lui-même doutait de son niveau de jeu. "Jamais j'aurais pensé jouer aussi bien", a-t-il déclaré, heureux, à l'issue de la demi-finale gagnée jeudi dans la douleur face à son compatriote Stan Wawrinka.
Malgré la période de convalescence traversée par le Suisse, il n'a rien perdu de son talent. Julien Escudé, tennisman français à la retraite, est admiratif : " la seule incertitude que j'avais à son sujet, c'était le rythme des matchs. De le voir tenir sur la longueur, c'est plutôt ça qui m'a surpris."
Il a l'expérience, effectivement il n'est plus tout jeune
Julien Escudé
Les années ne semblent pas avoir d'emprise sur Roger Federer. Cette fois, pour revenir, le Suisse à pris le temps de bien se soigner, de ne pas précipiter son retour. Dimanche 29 janvier, Roger Federer visera un 18ème titre du Grand Chelem, un titre après lequel il court depuis quatre ans et demi. Depuis sa victoire à Wimbledon en 2012.
Le retour de Venus Williams est "touchant"
Comme Roger Federer, la dernière victoire en Grand Chelem de Venus Williams, avait eu lieu à Wimbledon. Il y a huit ans et demi. Ce jour-là, l'Américaine avait battu Serena, sa soeur cadette. Samedi 28 janvier, les deux soeur Williams vont de nouveau s'affronter pour cette finale de l'Open d'Australie 2017. Ce sera leur 28ème confrontation, la neuvième en finale de Grand Chelem. Dans leur face à face, Serena mène seize victoires à onze et en finale de Grand Chelem, Venus ne s’est imposée que deux fois.
Mais cette nouvelle confrontation est aussi une renaissance pour la grande soeur Venus et tout le monde est ému par cette qualification.
Non seulement à 36 ans, elle est toujours au top niveau mais aussi parce qu’elle est malade.
Elle souffre du syndrome de Sjögren. Une maladie auto-immune qu'elle a rendu public en 2011, causée par l'insuffisance de production de sécrétions de certaines glandes du corps. Mais, malgré tout, l'entraîneur français de Serena Williams, Patrick Moratoglou, qui connaît bien Venus, se méfie : "On sait que même si elle ne joue pas à un niveau exceptionnel pendant un tournoi, sur une finale elle est capable de monter très très haut. Bien au dessus de son niveau moyen". Il constate, comme pour se rassurer, que le parcours dans ce tournoi de Venus Williams a tout de même été assez tranquille, "jusqu'au quart de finale, elle n'a pas joué une joueuse mieux classée que 80e au classement mondial WTA".
Ces trois dernières années alors qu'elle était malade, elle n'arrivait même pas à s'entraîner ... être arrivée à surmonter ça, le moins que l'on puisse dire c'est que c'est épatant !
Patrick Moratoglou
La Française Marion Bartoli, joueuse de tennis aujourd'hui à la retraite, a, elle aussi, connu la maladie. Elle est admirative de la volonté de Venus Williams. "C'est très beau et je trouve que c'est touchant" explique celle qui a remporté le tournoi de Wimbledon en 2013 avant de prendre sa retraite à 28 ans. Marion Bartoli, dans un sourire, conclut à propos de Venus Williams : "elle démontre aujourd'hui que la seule personne qui peut décider quand une joueuse prend sa retraite, c'est la joueuse elle-même".
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